Entretien avec Aïssa Deghilage et Pierre Audebert.
Il y a parfois des interviews mal barrées, pas préparées, où tout s’enchaîne en dépit du bon sens. Une question allume une mèche et ça nous pète à la gueule. Heureusement, la fratrie Zambeaux n’est pas rancunière, mais plutôt de bonne humeur et décontractée, même si certaines étiquettes ne prêtent pas à rigoler et que les mots sont aussi importants que les maux sont grands. Ils investissent avec simplicité le cinéma pour faire émerger de l’intérieur la parole et la beauté de ceux et celles qu’ils filment et pour mieux examiner la complexité d’un problème que notre société, facilement à la botte des médias dominants, n’a même plus le courage ni la décence d’affronter : la crise du logement ( qu’on se rapporte d’ailleurs au magnifique homonyme de Jean Dewever…). On savait la rue difficile à quitter pour qui y a été brutalement plongé. C’est tout l’intérêt du défi lancé par l’association Aurore et tout le courage des héros de leur film, que de s’exposer ainsi pour nous faire vivre leur douleur puis leur expérience de réinsertion. Filmé à hauteur d’homme, donc parfois genou à terre, on commence avec des clés en poche pour finir ici le cœur en fête. Rencontre avec des frères siamois, à la fois patients et revendicatifs.
Je vous laisse vous présenter…
Stan : Moi c’est Stan, réalisateur et opérateur.
Édouard : Édouard Zambeaux, je suis journaliste, un peu sur France Inter et co-réalisateur du film Des clés dans la poche.
Stan : J’ai été formé par le cinéma belge, les Dardenne etc. et donc dans le documentaire depuis le début. Juste avant Des clés, j’ai réalisé un film qui s’appelle Des hommes, autour de la résilience et qui a été produit par la boîte des Dardenne ( Dérives ). Ensuite, je suis revenu à Paris et on a enchaîné avec mon frangin pour réaliser Des clés dans la poche et là, on est en train de terminer un nouveau projet qu’on espère présenter à Itinérances en 2018. On va rester là jusqu’à l’année prochaine… ( rires )
Pourquoi choisir ici la forme cinématographique plutôt que celle radiophonique ?
Stan : Il est vrai qu’Édouard a toujours son émission depuis dix ans, mais moi je venais du doc, on avait envie de mettre nos forces en commun. Lui avait un vrai suivi de ces thématiques, des alternatives et des expérimentations sociales sur la région parisienne, sur les périphéries, qu’elles soient d’ailleurs urbaines ou rurales… Donc on avait envie de mettre en images ces choses qu’il racontait aussi à la radio, d’utiliser un média supplémentaire et complémentaire à la radio. ( à son frère ) Je crois qu’il avait envie de goûter à l’image !
Édouard : Ben j’avais envie de faire bosser mon frère surtout… ( rires ) de le maltraiter. Non mais c’est très narcissique, mais j’avais fait de la presse écrite. Après j’ai écrit un livre, j’ai fait de la radio, puis de la télévision où j’ai présenté une émission. Après j’ai eu envie de raconter des histoires en images et maintenant on est partis dans une aventure cinématographique… Ce sont les sujets qui font les supports ! Cette histoire là, elle était bien en images. On aurait pus la raconter en radio mais il n’y avait pas le temps, il n’y avait pas la même chose, ça n’aurait pas eu la même exposition. Et puis, il y a la compétence ! Moi je suis incapable de faire un film tout seul. Stan me dit tout d’un coup « Je marche là dedans ! », donc on peut faire un film ensemble mieux que séparément. L’occasion fait le larron en quelque sorte.
Stan : Ici, il y a un mouvement. On ne va pas parler de road movie, mais il y a un départ et je pense que ce départ est plus dur à raconter en radio qu’en images. Il y avait aussi des visages qui étaient beaux et qu’on avait envie de montrer. Et puis je pense que quelque part, si la radio élève l’imaginaire, le cinéma offre aussi un fixe comme peut le faire la photo. Il fixe des visages et montre la dignité des gens.
Quel regard portez-vous sur le cinéma social actuel ?
(répétant la phrase en réfléchissant, longue hésitation de Stan et rire d’Édouard ) Ben lequel en fait ? Ken Loach ? Anglais, français, belge ?
Ben… européen !
Stan : ( dans l’expectative ) Qu’est-ce que ça veut dire le cinéma social ?Je ne sais pas pourquoi on parle avant tout de social dans le cinéma… Parce qu’on a des cris à pousser, qu’on a un outil, une arme et qu’on a envie de l’utiliser pour parler de la proximité, de choses qu’on voit, qu’on côtoie… Je pense que le cinéma social évolue en permanence et nous on essaie de créer une microscopique part, déjà en faisant, puis en se trompant, parfois en réussissant, mais en racontant ce qu’on voit !
Édouard : ( contrarié ) Je ne suis pas très d’accord avec cette idée de cinéma social. C’est comme les cultures urbaines, ça ne veut pas dire grand-chose pour moi. Le cinéma « social », c’est une façon de dévaloriser ! ( s’emballant) Non ! Du cinéma tout court ! Donner la parole aux gens, les écouter, c’est faire du social ? Non, c’est de la curiosité, c’est regarder la société. Évidemment, il y a la star du cinéma social, Ken Loach, mais il y a plein de gens qui font du cinéma qu’on qualifie de social. On est quand même là pour raconter les histoires des autres, on a cette chance là, et pour leur ouvrir des espaces de parole. Point à la ligne. Si faire autre chose que du divertissement, c’est faire du social, triste pays !
( on se défend mollement ) Non mais à mon avis, c’est juste pour souligner le caractère engagé des œuvres en question…
Édouard : La chose dont je me méfie le plus dans la vie, c’est l’assignation. T’es là ? Tu restes là. Pas le droit de bouger. T’es un jeune de cité, tu vas être un jeune de cité toute ta vie. Même si t’as cinquante balais, on continuera à dire que t’es un jeune de cité. T’es un immigré, tu seras un immigré. T’es un pauvre, tu resteras un pauvre. Ce qui fait l’intérêt de la vie, c’est quand même la mobilité et si on ne peut pas s’intéresser aux autres, on s’emmerde. Et si s’intéresser aux autres, ça fait de toi un travailleur social, non ! On est des curieux finalement, on a raconté l’histoire qu’on avait envie de raconter. Elle s’inscrit dans une forme de précarité. Elle serait peut-être moins intéressante, mais on pourrait raconter la migration de gens très riches.
Stan : Et si demain on a des bonnes sœurs qui nous passionnent, on ira passer un an dans un couvent. Pourquoi pas… ça sera un documentaire mais pas forcément social. Là où on essaie de s’engager mon frère et moi, c’est quand on voit cet outil merveilleux qu’on a dans les mains et ce qu’on en fait à la télé. On essaie d’utiliser cet outil qu’on a parce qu’on trouve qu’on ne parle pas assez des gens tels qu’ils sont dans les médias et le cinéma mainstream.
Édouard : Bon j’ai lancé un débat Des mots de minuit hein… ( rires )
Stan : Nous on est des artisans et on essaie de travailler la matière !
Comment travaillez vous sur le tournage : son, cadre… ?
Stan : Une quinzaine de jolies nanas derrière nous en permanence… Non, on fait tout, à deux, chacun à sa place…
Édouard : Pour le cadre, on a vraiment une grosse équipe ! Une caméra quoi… ( Édouard commence alors une longue discussion avec un ami de passage )
Stan : On travaille vraiment en petite équipe. On a fait Des clés dans la poche principalement à deux. Et le nouveau film pour le cinéma aussi, sur le même genre de thématique. Parce que c’est une liberté, parce que t’es plus souple. C’est une contrainte d’être trop nombreux et tu ne peux pas toujours entrer dans cette contrainte. Après ce n’est pas aussi parfait que ce qu’on peut faire avec une grosse équipe mais c’est cette souplesse qui permet d’accompagner réellement les gens, de vivre avec eux et d’être disponible quand eux essaient de te donner quelque chose. Et ça tu ne le commandes pas. Ce n’est pas en suivant un planning de tournage avec une équipe ou en tout cas, pas toujours. Sur Des clés dans la poche, comme sur le film d’avant et comme sur le prochain, on a la chance d’avoir des producteurs assez formidables qui nous ont suivi et fait confiance et sans lesquels on n’aurait pas fini ce film : Fabrice Estève et Yuzu productions, une boite de doc réputée humaine et qui laisse une vraie marge pour ce genre de films. Notre nouveau film est accompagné par une beaucoup plus grosse structure, avec un producteur, Marc Berdugo, de la Magnéto prod, qui a eu envie de faire autre chose que du flux et qui nous a soutenu dans ce vrai film d’auteur. La parole des gens qu’on essaie de porter ne serait pas réellement portée sans eux et nos films n’existeraient pas. Un film n’est pas fait pour rester dans un tiroir ! Même si quand on commence un projet, on se dit qu’on va au bout quoi qu’il se passe, n’empêche que c’est quand même mieux s’il peut sortir, pour les gens qu’on filme et pour nous tous, pour continuer et avoir confiance en notre démarche.
Quelles rencontres ont initié le projet de Des clés dans la poche ?
Stan : Le point de départ de ce projet, c’est Édouard qui travaillait déjà depuis quelques années avec Éric Pliez le patron du Samu social et de l’association Aurore, qui est une des plus grosses associations d’aide au logement d’urgence en France. Si Édouard a toujours suivi ces thématiques, j’ai donc travaillé aussi sur la résilience, sur des trajectoires de vie blessées mais aussi sur les routes par lesquelles ils se relèvent. Donc finalement, on se reliait sur cette question. Ensuite, moi je redéboulais à Paris, Édouard connaissait Éric et c’était aussi une question d’individus en fait…
Là vous découvrez les personnages en tournant avec eux. C’est un processus d’accompagnement ?
Stan : On n’a pas du tout fait de casting sur ce film. On est partis avec l’association et on a suivi les premiers bénéficiaires de ce dispositif. On a eu de la chance parce qu’il y avait une famille de réfugiés politiques Sri Lankais, un homme isolé maghrébin, d’origine algérienne, un français de la Drôme, une famille d’espagnols, une migration européenne qui nous faisait penser aussi à celle qu’avait pu vivre leurs parents il y a soixante ans. Des personnages très différents et même si je n’aime pas ce terme pour du documentaire, un casting qui nous était proposé, qu’on n’a pas du tout choisi. Et il fallait pas choisir parce que nous on suit le réel, donc on suit les gens qui rentrent dans quelque chose…
On a quand même l’impression d’un accompagnement plus qualitatif de la part de cette association, notamment en suivant le personnage féminin ?
Stan : Alors cette dame, c’est Monique Sévère et elle fait un travail remarquable. Il ne faut pas faire d’angélisme avec le social parce qu’il y a plein de choses à faire évoluer, mais la volonté d’Éric Pliez, le patron d’Aurore est assez exceptionnelle parce que c’est à la base un éducateur de rue qui a maintenant de très grosses responsabilités dans ce secteur, mais je pense qu’il n’a jamais oublié son point de départ et il essaie de révolutionner, de sortir d’un certain immobilisme que le social connaît en France depuis une trentaine d’années. Un manque d’anticipation sur des problèmes qu’on aurait du voir venir… Le nouveau film qu’on termine est sur des logements intercalaires, des espaces vides dans les grandes villes, qui plutôt que d’être surveillés pendant un an avec de très gros budgets, sont récupérés par des associations et servent à loger des gens qui sont dans la rue. Ça fait partie des initiatives qu’on trouve remarquables. De l’extérieur, ça peut passer pour la recherche d’un « social parfait », mais c’est pas du tout le cas. Il y a une vraie volonté humaine de remettre l’individu au cœur du social et d’essayer de rendre une dignité aux gens. Dans Des clés dans la poche, c’était depuis le début un choix de montrer des gens dans une trajectoire ascendante. Mais voilà, il y en a qui se sont cassés la gueule. C’est pour ça qu’on essaie d’avoir quand même un contrepoint avec un personnage qui ne part pas, qui abandonne et reste bloqué dans la ville et à la rue. On voulait globalement les montrer beaux parce que ce sont de belles personnes et parce qu’on veut valoriser les gens qu’on filme. Après, il ne s’agit pas de mentir, d’embellir la réalité mais juste de rendre une certaine dignité aux gens et de ne pas les regarder comme TF1 peut les regarder de temps en temps, c’est à dire en arrivant et en sachant déjà ce que tu vas dire sur les personnes. On essaie de les laisser libres. Le regard qu’on porte sur les gens est très important dans le processus filmique et dans la construction du rapport filmeur-filmé qui va se créer après. La confiance vient sur un travail au long terme.
Il y a un moment ici qui est très parlant par rapport à ça, c’est quand Stéphane se retourne et demande à la caméra « C’est où mon adresse ? »…
Stan : ( rire) Comme on était là dès les point de départ, on a accompagné les protagonistes de Des clés dans la poche, vu des gamins grandir, évoluer. On les aidés à déménager. Nous, ça nous paraît tout à fait normal de t’ouvrir une petite partie de leur cœur ou en tout cas une partie de leur vie sans contrepartie. Si c’est une contrepartie financière, tu biaises tout et ça devient des comédiens, mais il faut bien trouver à moment donné quelque chose que tu leur apportes. C’est t’engager avec eux, suivre leur route avec eux, un bout de chemin, parfois petit, parfois un peu plus grand et en tout cas, c’est être avec eux. Il y a une phrase qui se dit en Afrique de l’Ouest que j’aime beaucoup, c’est « On est ensemble ! ». Alors on va pas rester amis toute notre vie avec tous les gens qu’on filme, mais en tout cas, le temps du film on est vraiment ensemble et c’est ce qu’on essaie de bâtir à chaque film.
Dans le film, c’est évidemment plus facile pour les familles de tenir, par l’amour et la solidarité qui les enveloppe, que pour les personne célibataires à la rue depuis longtemps et qui ont une longue expérience de la solitude. D’un autre côté, vous auriez pu tomber sur des familles dont la détresse aurait provoqué des traumas plus dur à montrer. Est-ce que vous avez été confrontés à des situations que vous n’avez pas choisi de mettre dans le film ou le montage final ?
Stan : Un film c’est quelque chose qui reste pour la vie, donc déjà avec les enfants, on fait attention. On essaie d’être pudiques sur certaines choses, car forcément on a entendu des choses compliquées dans les différentes familles qu’on suivait. Mais est-ce que les problèmes familiaux étaient le sujet ou alors c’était : des familles qui se relèvent ? Ce qui nous intéressait, c’était leur route à partir du moment où ils quittaient Paris et leur chemin de reconstruction. Sinon, ce dispositif est globalement beaucoup plus adapté pour des familles, parce que la sociabilité à Aurillac est globalement plus difficile pour des gens qui arrivent d’une grande ville. En y étant seul, on a beaucoup plus de mal a construire des relations, on s’enferme dans des mauvaises habitudes. Et l‘école… L’école permet de rencontrer des gens. Les enfants eux, seront d’Aurillac. Ils seront du Cantal. Il y aura peut-être une génération qui sera un peu plus fragilisée mais pour les enfants, ça sera mieux.
L’association a d’ailleurs recadré le projet et n’envoie plus que des familles et plus les personnes seules. Dans le cas de Stéphane et Hamza, est-ce que eux ont eu l’occasion de voir le film et comment ont-ils vécu le fait de voir à l’écran leurs difficultés ?
Stan : Je pense qu’ils avaient conscience de ce qu’ils donnaient. Dès la naissance du dispositif, c’était un petit peu le deal. Dès qu’ils rentraient dans ce projet, ils acceptaient d’être filmés parce que la caméra était présente depuis le début. Ensuite, il y a eu des moments où des choses étaient filmées et où les personnages venaient nous parler. On n’était pas là pour faire de la publicité pour eux. Il fallait être honnêtes et essayer de leur faire comprendre pourquoi on filmait ça. Petit à petit, la relation de confiance s’est créée. Pour en revenir à la question, on avait invité Stéphane à l’avant-première à Aurillac, il n’avait pas pu venir. On lui a envoyé un dvd. Depuis, pas de nouvelles. Je ne sais pas s’il l’a vu, j’espère que oui. Hamza, on n’a plus eu de nouvelles à partir de la sortie du film. Impossible de lui montrer, mais on ne désespère pas de le croiser un jour et de pouvoir lui faire passer. Quant aux autres protagonistes, ils étaient tous là à l’avant-première.( silence ) Je pense qu’ils étaient émus, mais il faudrait le leur demander à eux…
( retour aux affaires d’Édouard ) Est-ce que cette dernière expérience vous a apporté quelque chose de nouveau ou nourri différemment de tout ce que vous aviez pu faire auparavant ?
Édouard : Ça m’a apporté ce qu’offre le temps long, de travailler plus en nuance, de pouvoir faire quelque chose de plus complexe aussi. Évidemment, ça m’a apporté des rencontres avec ces gens, la permanence. Et aussi la découverte d’acteurs sociaux, qui ne tirent pas la couverture à eux mais qui font quoi… Très concrètement ! Éric Pliez, Michèle Attard ne sont pas des gens connus du grand public. Mais dans l’ombre, doucement patiemment, jour après jour, ils essaient d’inventer des trucs et ça leur fait plutôt passer des nuits blanches que des week-ends au ski. Un truc du film aussi, c’est de faire sortir de cette posture de désespérance dans laquelle « C’est toujours la faute des autres » disent les gens qui ne font rien. Là on a eu la chance de voir à la fois des gens qui voulaient faire pour eux-mêmes, puis qui voulaient faire pour les autres, que tous se rencontrent et qu’il se passe quelque chose. Mais il n’y a rien d’un salut général ! Ce n’est pas quelque chose qui peut marcher pour 100 000 personnes, qui peut résoudre la question des mal logés ou des sans domicile fixe. C’est une initiative, une expérimentation. Un film modeste sur une expérience modeste.
Dans un contexte électoral difficile, vous êtes un peu les seuls à parler des gens à la rue…
Édouard : Il y a plein de films, de reportages qui se font mais effectivement le débat politique est gangrené, bouffé par un cancer : « l ’assistanat ». C’est un scandale !! C’est comme « les parents démissionnaires », vous en avez déjà rencontré vous ? Moi jamais ! Des gens qui regardent leurs enfants se noyer dans une piscine sans plonger, j’en connais pas. C’est ça l’idée, c’est comme les assistés : « Monsieur untel qu’on voit passer dans la rue, son absolu c’est de vivre avec 400 balles par mois ». Mais personne ne veut vivre avec 400 balles par mois et aller les chercher à la CAF tous les 5 du mois, non !!! Tout le monde aspire à la dignité. Cette opération, cette expérimentation, elle permet à des gens de se voir reconnaître leur dignité. C’est en ça que ça devrait faire école, parce qu’on regarde des gens debout. On leur dit « Tu peux pas faire tout seul mais on va t’aider à le faire. Mais on va pas le faire pour toi, on va le faire ensemble ». C’est tout. Quand on arrêtera de dire que parce qu’on est au chômage, on devient un boulet pour la société, et qu’en plus on serait un boulet consentant, et que c’était finalement un truc, un plan secret qu’on avait ourdi depuis cinquante ans d’avoir ces deux ans pour vivre de ses allocs, non !! C’est ça qui tue, qui tue un truc fondamental qui est pourtant écrit sur toutes les mairies et qui s’appelle « Fraternité » ! C’est un film de fraternité.
Vous pouvez même visionner Des clés dans la poche en ligne !
Entretien réalisé pour Culturopoing et Radio Escapades. Prise de son : Aïssa Deghilage. Moyens techniques : Radio Escapades. Remerciements Festival Itinérances, en particulier Julie Plantier, Julie Uski-Billieux et Eric Antolin, ainsi que YUZU Productions, Patrice Terraz et Alix Fort pour les portraits de Stan et Édouard Zambeaux.
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