La compétition des longs métrages internationaux du PIFFF permet de mettre en avant la création émergente dans le cinéma de genre avec un premier ou second film. Ce parti pris offre ainsi au public la possibilité de découvrir de nouveaux talents se distinguant en leur donnant la chance de voir leurs films sur grand écran, ne bénéficiant pas systématiquement d’une sortie en salles par la suite, ce qui souligne par là la nécessité de l’existence de festivals dans la culture et l’industrie cinématographiques, car acteurs essentiels de la visibilité et de la promotion des œuvres et de leurs auteurs. Les Prix Ciné+ FRISSON et l’Œil d’Or sont décernés et remis à l’issue de la semaine de projections, et soutiennent à leur façon la carrière naissante de cinéastes pour qui une récompense embellit leur carte de visite prometteuse.
De cette section, c’est le deuxième long métrage visionné au Max Linder, et le premier à convaincre. Les protagonistes peuplant cette compétition sont féminines, des héroïnes éprouvées, et qui par le truchement du cinéma de genre nous livrent une bataille contre des monstres extraordinaires et des violences ordinaires. Et c’est de cela dont il s’agit dans El llanto, ces pleurs de femmes, sujettes à ces violences d’une grande banalité quotidienne dans ce premier long métrage qui a su maîtriser ses effets avec une grande adresse sur la tragique épigénétique de la douleur.
Pedro Martín-Calero fut chanceux de travailler à son premier film avec la scénariste Isabel Peña, l’une des meilleures fées (Que Dios nos perdone ; El reino ; Madre ; As bestas) pouvant se pencher sur cette œuvre dont l’écriture sait faire plonger le public dans les méandres de l’inquiétude et de l’angoisse de ses personnages. Comme Kahn, lui aussi a commencé comme pubard à réaliser des clips, mais avec une conscience plus fine de ce que le cinéma pouvait apporter comme expérience unique en salle. Au prime abord, la narration ne se veut pas simpliste, sans être pour autant hermétique, certes cela exige du public d’être actif et de se plonger avec Andrea, Camila et Marie dans une enquête surnaturelle défiant la logique, et s’affranchissant de l’espace et du temps, mais le parcours de ces trois femmes n’est pas balisé dans l’objectif de livrer une réponse évidente toute prête à leurs questions, et aux nôtres non plus.
On sent que le duo Martín-Calero/Peña s’attacha d’abord à ces femmes pour l’infusion d’une horreur quotidienne de leur vie respective, quasi imperceptible. Si insaisissable qu’il faut l’intermédiaire d’un écran pour que le regard soit persuadé de ce qu’il capture. Le scénario repose ainsi abondamment sur les perceptions de ces personnages et joue avec celles des spectateurs : l’image soignée, avec des lumières travaillées pour des plans spectaculaires (scènes de fêtes, solitude inquiète, isolement angoissé), et le choix d’utiliser la technologie à différentes temporalités pour la révélation soudaine de cette menace omniprésente, mais invisible à l’œil nu. Une des excellentes idées de mise en scène est l’apparition du danger dans le champ de la caméra du smartphone, puis son reflet sur l’écran allumé jusqu’à son effacement quand l’écran se met en veille. Ce danger est-il un fantôme démoniaque ou une allégorie dénonçant les violences sexistes et sexuelles à l’encontre des femmes ? Il y a une volonté délibérée de laisser le public comprendre les liens entre elles et de mener ses propres conclusions. Le cinéaste questionne les regards, ceux de ces femmes, le nôtre, le sien, par l’entremise d’une caméra, d’un camescope, d’un smartphone, que l’on soit à distance (romance Andrea/Pau) ou à proximité dans une même pièce, sommes-nous voyeurs ? Que ressentons-nous quand nous sommes observés ?
Autre dimension sur laquelle s’appuie Martín-Calero est la création sonore avec sa musique intriquée afin de brouiller nos repères et se jouer de nous, dans cette confusion immersive qui résulte d’une spatialisation du son très précise. Tout un travail fin a été conçu prenant en compte les espaces et les textures variant d’une salle commune avec réverbération (meurtre en live pendant une visio), une chambre cosy dans la pénombre lors d’un sexcam ou bien un appartement abandonné dans une tour sinistre d’où proviennent des pleurs lancinants. Chaque lieu offre son acoustique avec un accord dans la direction artistique de ces endroits hétéroclites. Les manifestations de ces violences sont domestiques, apparaissant essentiellement en intérieur, cachées de l’extérieur, il faut ainsi que nos protagonistes traversent des rues, puis pénètrent des jardins/cours, s’introduisent dans l’intimité afin de découvrir l’horreur tapie, poussant à l’aliénation, soulignant alors la profonde solitude de ces femmes aux prises de ce harcèlement psychologique et ces violences physiques.
Et même si Martín-Calero se joue de l’ambiguïté d’une Camila invasive et stalkeuse toxique, il n’en oublie pas que son histoire puisse être un film de consolation, dans lequel la sororité a toute sa place. Il utilise les codes du genre pour mieux les subvertir (anti jumpscare, malédiction mystifiée…) loin d’une épouvante mécanique afin de nous réveiller de notre apathie face à la banalisation des abus et violences, une sourde douleur touchant tant de femmes de par le monde. C’est un premier film reposant sur un bel équilibre entre empathie toute en émotions et mise en scène maitrisée, oscillant du thriller fantastique au drame psychologique de manière inspirée, et qui égrène ses surprises au fur et à mesure de son déroulé peu linéaire. Si vous aviez raté son premier passage, ne manquez pas sa reprise ce vendredi 6 décembre à 12h.
Strange Darling de J.T. Mollner : quand l’aventure d’un soir prend une tournure inattendue et se meut en une traque acharnée. Ce qui vous est donné à voir n’est pas ce qu’il paraît, mais il y a une certitude : Love Hurts au thème entêtant hisse ce 4è long métrage vu de la compétition en tête des coups de cœur. On ne vous divulguera pas davantage de l’histoire, mais on vous confirme que le film a bien sa place dans cette section pour quelques images subliminales révélant la nature profonde du monstre dans un reflet…
C’est un peu le film attendu après des milliers de variations sur le thème de la chasse humaine, une poursuite perverse offrant son lot de péripéties sordides et épreuves terrifiantes. Le cinéma d’horreur est habité, voire hanté, par ses archétypes, dont ceux des plus emblématiques du tueur en série et de son ultime survivante, la final girl. C’est cette image à la persistance rétinienne dans ces nombreuses déclinaisons qui fut le point de départ de Mollner, et surtout avec une femme courant tout en rouge dans cette prairie nimbée de soleil, elle est la cible parfaite à abattre à vue, on s’y attend, on l’a vue des centaines de fois, elle va tomber, s’enliser, on va s’agacer qu’elle perde du terrain et se faire rattraper par son agresseur. Et si tout simplement Mollner renversait tout cela ? Cet autre jeune cinéaste a appris de ses aînés qui ont déjà tout proposé dans ce domaine, alors son concept se veut malin et tient à cette inventivité ludique de déjouer nos attentes en partant du dynamitage d’un chapitrage programmatique. Quoi de plus ennuyeux que de voir annoncé les différentes parties d’un film, quand certains scénaristes imaginent que leurs publics soient trop bêtes et/ou fainéants et noient ainsi leurs histoires dans des chapitres et des explications avec cette angoisse permanente qu’il faut qu’ils aient tout compris à la sortie de projection ? L’écriture évite cet écueil dès le départ et nous invite à un jeu de piste, tout autant divertissante dans son montage non linéaire.
Placés activement dans la recomposition de l’histoire, les spectateurs peuvent lancer des hypothèses, déduire la suite du chapitre et se faire avoir. Cette non linéarité permet le champ des possibles : d’abord avec ce montage qui perdrait de sa force s’il avait été finalisé dans l’ordre chronologique des actions car les twists ne fonctionneraient plus, ainsi que certaines répliques divulguant bien trop tôt la teneur des enjeux et des personnages. L’opérativité de la fiction est que l’auteur s’autorise ce que bon lui semble dans l’agencement de son histoire, les révélations et le cheminement par lequel on va sinuer, c’est ce pari et cette promesse qui sont faits auprès du public, qui doit se laisser embarquer par un auteur démiurge. Puis avec la direction d’acteurs si bien choisis pour ce duo vénéneux : Willa Fitzgerald ayant tourné d’abord dans diverses séries, ici y est magistrale (notamment son regard final est éloquent, rappelant Mia Goth dans Pearl) et Kyle Gallner que certain·e·s ont vu dans Scream & Smile a du répondant dans son jeu, l’alternance des chapitres rappelle que souvent les comédien·ne·s ne tournent pas leurs scènes dans le déroulé séquentiel de l’histoire et doivent puiser dans leur talent afin d’être convaincants à chaque prise quel que soit l’ordre narratif, l’émotion doit poindre à tout moment de jeu, ainsi tout deux savent varier leurs interprétations doublement dans cette proposition d’inversion permanente de leurs rôles, au sens propre comme figuré.
Derrière ces atours distrayants et certaines scènes comiques, on n’oublie pas que « la violence, c’est du sérieux » en reprenant une réplique lors d’une conversation à bâtons rompus sur le droit aux femmes d’être libres de désirer sans pour autant se retrouver dans un plan galère, voire un traquenard létal, que leur consentement y est primordial dans tout acte sexuel et que vouloir s’amuser ne signifie pas pour autant ne pas prendre le temps de se séduire. C’est un postulat tout à fait audible, surtout après #MeToo, et qui peut paraître ambigu, mal perçu, voire totalement rejeté à cause de la construction de cette fiction et de la dynamique entre les deux personnages qui se cherchent, mais au final ne se trouvent pas dans leurs désirs et attentes. C’est ce qui paraîtra d’ailleurs le plus glauque entre eux, ils se plaisent, et pourtant tout part en vrille : du désir naît une haine et une sauvagerie qui ne peut finir que dans le sang, à défaut d’autres fluides… Des solitudes qui ne rencontrent aucun réconfort dans l’altérité, mais dans leurs pulsions destructrices.
Le film clivera car son propos complexe divisera sur ce que chacun·e retiendra de cette ambiguïté et inversion. Il mérite pourtant d’être vu pour moults autres raisons : artistique car Mollner a tenu tête à Miramax afin que sa vision soit respectée et vue par les publics telle qu’il l’imaginait. Technique par ses choix de mise en scène, épaulé à l’image par Giovanni Ribisi dont on découvre qu’il est aussi directeur de la photo avec ici l’utilisation de pellicule 35 mm que Mollner vénère, et accompagné entre autres par Z Berg et Craig DeLeon pour la bande originale avec des morceaux obsédants.
À celleux voulant voir ce film qui n’aura bénéficié que de cette projection salle pour le voir sur grand écran, devront attendre la sortie vidéo par SND prochainement. On aimerait que vous vous préserviez d’ici là de toute information : résumé de film, fiche Wiki, entretien, etc… afin de vous réserver un ride fatal plein de surprises !
The Assessment de Fleur Fortuné ausculte avec élégance par le prisme de l’intimité d’un couple l’impact du contrôle global des ressources et de la démographie de la société. Dans ce premier long métrage dystopique et post-apo, la cinéaste questionne habilement par les émotions le dilemme moral et éthique que pose la perte des libertés individuelles face aux désirs impérieux de longévité et d’enfant de citoyen·ne·s trié·e·s sur le volet par des procédures intrusives et absurdes. Un prétendant inspiré et solide pour l’Œil d’or 2024 que l’on vous recommande chaleureusement.
« C’est l’enfer ! » se serait exclamée Fortuné et son producteur Stephen Woolley lui confirmant que ce fut la pire journée de sa vie parmi sa carrière de plus de 70 films (The Crying Game, The Good Thief, Carol, Vivre…) en gérant des impondérables en début de tournage : chef opérateur remplacé au pied levé par Magnus Nordenhof Jønck dix jours auparavant, mobilisation d’activistes écologistes contre le chantier d’un des décors de l’île de Ténérife aux Canaries, tempête en mer lors d’une scène de noyade à réaliser dont il avait fallu réécrire le déroulé le jour-même,.. Des épreuves dans le réel à l’image du calvaire que traversera le trio de protagonistes dans la fiction futuriste de la réalisatrice, connue d’abord grâce à Fleur & Manu pour leurs clips vidéos notamment (Drake, M83, Lykke Li, Tricky, Skrillex, Etienne de Crécy, Sébastien Tellier…). Sa vaillance et sa patience payèrent, ce film indépendant, qui au moment de son montage eut l’heureux dénouement de trouver un diffuseur international de la puissance d’un Prime Video, eut un parcours atypique et se fit propulsé dans les festivals les plus prestigieux avec un casting étoilé de premier ordre (Alicia Vikander, Elizabeth Olsen, Himesh Patel, Minnie Driver) séduit par un scénario profond faisant la part belle à des personnages complexes, dont l’exigence de trouver un script qualitatif le rendit plus accessible que s’il l’avait reçu quinze ans auparavant. Ce dernier fut travaillé pendant près de cinq ans par Mrs & Mr Thomas et John Donnelly et se présenta à Fortuné au moment où elle-même avait rencontré des difficultés personnelles dans son désir de parentalité (FIV, adoption…), et lorsqu’elle fut mère, elle dédia ce film à sa fille.
Il y avait donc ce concept initial qui fut en résonance avec la mythologie qu’Evie (Minnie Driver) âgée de 153 ans rappela autour d’un dîner : à la suite du changement climatique rendant la planète hostile avec des ressources limitées et une surpopulation d’êtres vivants (en particulier celle d’animaux domestiques), pour sa survie l’humanité fit le sacrifice de ses choix et libertés afin de vivre plus longtemps grâce à la Senoxydine, et en régulant son taux de natalité au plus bas, en imposant aux couples éligibles à la parentalité une sélection drastique composée de critères spécifiques obscurs (mais pro LGBTQ). Cette procédure s’appelle l’évaluation, et chaque couple présélectionné se plia de bonne ou mauvaise grâce à l’analyse d’une assesseure vigilante au respect des règles en vivant chez lui pendant sept jours, ici Virginia (Vikander). L’écriture et la mise en scène augurent par ce séquençage quotidien une dramaturgie que l’on pressent dramatique, voire tragique. Tout se dessine et se met en place pour faire imploser un couple semblant à première vue complémentaire et équilibré, et dont les espaces de travail caractérisent leur personnage démiurge : Mia (Olsen) botaniste autosuffisante, sauvage et ouverte sur l’extérieur, alors qu’Aaryan (Patel) est un ingénieur control-freak développant des animaux de compagnie virtuels cloîtré dans son studio. Cette assesseure vient ainsi perturber leur bonheur fragile en révélant leurs vulnérabilités, qu’elle provoquera, poussant aux extrêmes leurs limites et leur aspiration à la conformité, jusqu’à défier avec perversité les tabous et dévoiler des secrets.
Ce qui fait de ce film prometteur une réussite collective est que l’on sent dans sa mise en scène tout le concours de chacun·e dans l’équipe pour la crédibilité de cette aliénation générale : sans forcer le trait avec des surexplications, on comprend la nature fasciste de cette société testant l’obéissance quelle que soit la classe de ses individus, tant qu’ils aient une utilité et qu’ils suivent la doctrine ; la direction artistique de Jan Houllevigue répondant à une science-fiction non aseptisée que souhaitait Fortuné en lui conférant des univers vibrants en couleurs ou avec des textures telluriques que Ténérife rendit plausible par sa minéralité et ses éléments bruts ; l’intelligence émotionnelle du casting qui y a vu un défi artistique à relever en sortant de sa zone de confort et en cherchant dans l’interprétation des endroits inconnus de jeux, dont celui de devenir l’enfant Virginia, semant alors la confusion en permanence dans le couple qui ne cesse de s’interroger s’il a affaire à l’assesseure ou pas ; les partis pris esthétiques de l’image par Fortuné et Nordenhof Jønck en alternant un cadre rigide pour Aaryan en intérieur et une caméra portée à l’épaule pour Mia en extérieur, avec cette dernière au bord de la suffocation, se sentant prisonnière à mesure que l’évaluation devient de plus en plus envahissante par une Virginia manipulatrice dans l’affection et le rejet qu’elle porte envers son père ou sa mère avec ses jeux de rôles enfantins, loin d’être innocents.
Beaucoup y retrouveraient The Lobster de Yórgos Lánthimos en l’occurrence pour son aspect décalé à traiter d’un drame intime, ce qui n’est pas une piètre référence, car malgré son budget modeste, c’est un film de SF ambitieux par ce qu’il fait vivre et ressentir en imposant déjà le style de Fortuné. Il n’est donc à manquer sous aucun prétexte sur grand écran à sa reprise ce mardi 10 décembre à 12h, si vous n’aviez pu le voir ce lundi soir.
U Are the Universe Ти — космос de Pavlo Ostrikov Павло Остріков : bientôt
Dead Talents Society 鬼才之道 de John Hsu 徐漢強 : bientôt
Desert Road de Shannon Triplett : bientôt
Suivez cet article afin de découvrir si des coups de cœur apparaitront parmi les films suivants de cette section dans les prochains jours : Blood Star de Lawrence Jacomelli ; Escape from the 21st Century 从21世纪安全撤离 de Yang Li 李阳 ; Heresy de Didier Konings ; Cuckoo de Tilman Singer
🏆 Palmarès 2024 :
👁 Œil d’Or remis par le public & Prix du Jury Cine+ Frisson remis par Myriam Hacène du LM : 🇺🇦 U Are The Universe Ти — космос de Pavlo Ostrikov Павло Остріков
👁 Œil d’Or remis par le public & Prix du Jury Cine+ Frisson remis par Myriam Hacène du CM français : 🇫🇷 Flush de Raphaël Treiner
🥇CM français remis par le Jury (Carine Bach, Stéphane Bouyer, Mr Garcin, Mikaël Robert & Patrice Verry) : 🇫🇷 Prends chair de Armin Assadipour
👁 Œil d’Or remis par le public pour le CM international : 🇬🇧 Meat Puppet de Eros Vlahos
🥉Prix Shadowz remis par Aurélien Zimmermann pour le CM international : 🇵🇹 Atom & Void de Gonçalo Almeida
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