Cinquième film du réalisateur – et également acteur – Antony Hickling , Down in Paris fut projeté au festival Chéries-Chéris où il reçut un bon accueil. Le film est centré sur le parcours d’un personnage, Richard, incarné par le réalisateur lui-même, et que la caméra suit de bout en bout. Film sur la solitude et la quête de soi, Down in paris parvient à capter l’atmosphère nocturne de Paris tout en donnant à voir l’ébranlement intérieur de Richard, la quarantaine, metteur en scène d’origine anglaise.
Un soir, en pleine crise artistique, Richard quitte le plateau de tournage de son film et se met à errer dans les rues. Au hasard des rencontres et des lieux où il échoue, des pans de sa personnalité se dévoilent, des fantômes du passé ressurgissent et des fantasmes, rêves ou cauchemars tentent de se faire une place dans la claire conscience du personnage.
La traversée parisienne est ponctuée de rencontres hasardeuses, de conversations plus ou moins heureuses, de retrouvailles avec des ex-amis ou petits copains et d’incursions dans le Paris gay : autant d’occasions de revenir sur le passé que d’esquisser des tentatives vers l’avenir. L’ambiance est feutrée et l’exploration se fait autant physique que psychique, offrant des échappées dans les plaisirs du corps et les embardées de l’imaginaire.
Le style expérimental se veut propice à des scènes empreintes de visions surnaturelles, proches du fantastique. Au détour d’une église ou du salon d’une cartomancienne, le film nous plonge dans une atmosphère onirique, toutes visions passionnelles et pulsionnelles déchaînées, pour mieux nous donner à voir les images désordonnées qui peuplent l’âme humaine.
Nul besoin de monologue intérieur, ni de discours sur soi, pour pénétrer une conscience déchirée. Down in Paris choisit délibérément la rencontre avec l’autre, miroir de soi, pour effectuer ce chemin intérieur et dépasser la crise à laquelle ni la croyance religieuse, ni les tarots, ni même le sexe, n’apportent de réponse suffisante.
Co-écrit par Pierre Guiho, le scénario agence subtilement cet entre-deux de l’errance au cœur de la nuit urbaine oscillant entre réalisme et flottement. Les émotions de Richard sont aussi transposées dans les musiques qui accompagnent sa promenade au cœur de Paris et qui permettent des échappées hors de soi. Cette quête en forme de déambulation nocturne est alors une quête d’amour, d’altérité et de lumière, qui apparaît d’autant plus cruciale que le point du jour révèle la fragilité de la vie, tout en renouvelant la promesse de l’aube.
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