Singularité bienvenue dans la production française par sa volonté d’inscrire sa réflexion politique au sein d’un récit porté sur l’action, Les Rascals s’illustre également par le soin apporté à sa reconstitution et par la qualité d’interprétation de ses jeunes acteurs. L’un d’entre eux, Victor Meutelet, s’illustre dans le rôle d’Adam, le skinhead d’extrême droite, par sa présence charismatique et son regard d’acier qui donnent forme à la monstruosité de son personnage. Il en résulte une performance remarquable qui laisse une empreinte durable sur le film. Retour sur Les Rascals avec ce jeune acteur prometteur.
Qu’est-ce qui t’a attiré dans le script des Rascals ?
Ce qui m’a attiré, c’est qu’il y avait un mélange entre le cinéma d’auteur indépendant et le potentiel de faire un film grand public avec cette guerre des gangs, qu’on ne trouve pas souvent dans les scripts. Et, du coup, c’est ce côté « hybride » qui, moi, m’a attiré.
As-tu fait des recherches sur le GUD pour mieux connaître le contexte autour de ton personnage ?
Oui. Moi, je ne connaissais rien à ça avant de lire le scénario. Enfin, rien à ça… Je connaissais la réputation un peu sulfureuse que pouvait avoir l’université d’Assas notamment et ses liens avec des groupes étudiants d’extrême droite et, ensuite, le lien qui unit ces groupes étudiants au monde politique, à la politique nationale. Cela, je le savais un peu mais pas grand-chose d’autre. En lisant le scénario qui est déjà bien documenté… Déjà, le scénario se suffit à lui-même pour mieux comprendre le contexte. Et, ensuite, j’ai fait des recherches de mon côté. Mais surtout, Jimmy, le réalisateur du film, m’avait envoyé plein de vidéos, beaucoup de vidéos YouTube. C’était une playlist avec seize heures de vidéos différentes en tout sur à la fois le contexte politique d’extrême droite en général et sur le GUD et les skinheads d’extrême droite. Je précise skinhead d’extrême droite parce que skinhead ça veut tout et rien dire. Il y en avait qui étaient d’extrême gauche, il y en avait qui n’étaient pas du tout politisés, qui voulaient juste boire des bières entre eux et qui s’autoproclamaient skinheads et il y en a d’autres qui se disaient d’extrême droite avec des idées nationalistes ou néonazies. Donc Jimmy m’avait envoyé plein de trucs. Après, il n’y a pas beaucoup d’écrits, notamment sur le GUD. Pas grand-monde n’en parle. Ceux qui en parlent, ce sont parfois des anciens du GUD mais du coup c’est orienté ou alors ce sont des types d’extrême gauche donc c’est aussi orienté. Après, j’avais trouvé des bouquins un peu plus généraux sur l’extrême droite, ceux de Michel Winock. Donc j’ai lu ça mais finalement ça ne m’a pas tellement servi. C’était plus pour le contexte global car je crois qu’il n’y a que deux paragraphes sur le GUD. Et, surtout, Jimmy m’avait envoyé plein de trucs sur les années 80 en général, des archives de l’INA notamment, qui n’étaient pas du tout orientés politique, juste pour que l’on s’imprègne de la manière de parler de l’époque.
Au final, vous vous êtes davantage documentés sur l’époque que sur la politique.
Oui, sur l’époque, mais en étant évidemment axé sur le contexte politique et moi sur le personnage, la montée de l’extrême droite et tout ça. Mais c’est vrai que la majorité des recherches portaient sur l’époque, en général.
Comment aborde-t-on l’interprétation d’un personnage néonazi ?
Comme tous les autres. Il n’y a pas une manière de jouer les gentils ou les méchants. J’essaie de comprendre le personnage et, justement, de ne pas le réduire à son identité politique. Et c’était le but du jeu avec Jimmy dès le début, c’était d’humaniser ce type-là au maximum pour ne pas faire le « méchant » bête et méchant au premier degré mais pour qu’il y ait un peu plus de sous-couches là-dedans et qu’on puisse quand même… Alors aimer ce personnage, c’est peut-être un peu fort et la question ce n’est pas de lui trouver des circonstances atténuantes non plus mais c’est de l’humaniser pour qu’à certains moments il puisse nous toucher et que cela complexifie le récit et l’approche du film.
Mais, justement, est-ce qu’il n’y avait pas la crainte que cette approche rende le personnage sympathique ?
Je comprends ce que tu veux dire… Mais, moi, c’est vers ça que je tends. D’ailleurs, lors des avant-premières, il y a des gens qui viennent nous voir ou me voir, en l’occurrence, à la fin en disant : « Ton personnage, c’est la pire des ordures mais tu m’as quand même touché à la fin. » Et donc ça, c’est parfait car ce n’est pas parce que l’on est touché par un personnage que, automatiquement, on valide ses idées. Je pense que le spectateur est assez intelligent pour faire la part des choses et ne pas du tout valider les idées proclamées par ce personnage mais être quand même touché par lui et, en l’occurrence, par son histoire d’amour. Et c’est ce qui est montré. C’est l’idée qu’un homme, quel qu’il soit, et ça a beau être le leader d’un des groupuscules les plus violents, avec derrière lui les vingt mecs les plus dangereux ou presque de Paris, face à une femme dont il est amoureux, il a une réaction humaine. Il réfléchit comme un homme et pas comme le leader du groupe. Mais après, il y a une question plus large qui se pose aussi et c’est ça, ce sont des choses sur lesquels tout le monde peut avoir son avis. Est-ce que les idées qu’il proclame sont vraiment les idées qui sont ancrées en lui ou est-ce que c’est plus ce créneau-là qu’il a trouvé pour être le leader de quelque chose ? Et peut-être qu’à une rencontre près ou à une opportunité près, il aurait défendu des idées contraires. Ce sont des questions que l’on peut se poser.
Avez-vous parlé de ces questions avec le réalisateur ?
On n’est pas forcément entré autant dans ces détails-là mais ce qui est sûr, c’est que sa haine de l’étranger et son envie nationaliste de la France aux Français, ce n’est pas feint. C’est quelque chose qu’il a vraiment en lui et qu’il porte sincèrement. Mais, c’est possible et c’est ce que je me raconte, non pas pour l’excuser car ça ne l’excuse en rien, mais j’ai l’impression que c’est peut-être quelque chose qu’il a cultivé en intégrant d’abord un groupe, peut-être même par hasard, et, au sein de ce groupe, lorsqu’on n’est entouré que de ces opinions-là, peut-être qu’il a progressivement pris le pas pour en arriver là et aujourd’hui porter ces idées sincèrement. Mais ce n’est pas forcément quelque chose qu’il défendait depuis toujours. Et, d’ailleurs, j’ai participé à un podcast sur Canal+ qui s’appelle « Réplique » où il s’agit de faire venir un acteur d’un film avec une personne réelle, en lien avec le film. Donc, pour moi, il s’agissait d’un skinhead repenti. Et c’est tout à fait ce qu’il raconte, à la différence près que ce n’était pas un leader comme Adam. Car Adam… Jimmy voulait vraiment que l’on sente qu’il n’est pas bête du tout et qu’au contraire il est même très intelligent. Il est très intelligent parce qu’il sait défendre ses idées et il sait les argumenter et parce qu’il faut quand même être intelligent pour arriver à amener tout un groupe derrière soi. Il faut avoir un côté leader et ça, c’est de la stratégie de groupe. Et tout ça, il le cultive et il est tout à fait conscient de tout ce qui se joue, à tous les moments. Là, le skinhead que moi j’ai rencontré c’était plus un suiveur. C’était un homme de groupe, c’était celui qu’on envoyait au front pour mettre des torgnoles donc il n’avait pas, à la différence d’Adam, ce côté leader. Mais il racontait que, par exemple, si c’était le capitaine de l’équipe de basket qui était venu le voir, peut-être qu’il se serait retrouvé à faire du basket. Là, en l’occurrence, c’était un skin du coup il s’est retrouvé skin mais il ne savait même pas ce que c’était et il raconte qu’il portait des croix gammées sans même savoir ce que ça voulait dire. Bien sûr, Adam est loin de tout ça, il sait très bien ce que ça veut dire. Mais là, en l’occurrence, le type que j’ai rencontré disait que la plupart était comme lui. C’est juste que tu suis un truc. Tu ne connais pas les symboles, tu ne connais pas l’histoire mais on t’inculque une haine de l’autre, on t’inculque l’idée qu’il faut aller frapper des Arabes à Châtelet et du coup tu vas frapper des Arabes à Châtelet. Tu ne sais pas pourquoi mais juste tu fais ton truc, ta « mission » en gros parce que tu veux cet effet de groupe-là.
ATTENTION SPOILERS : la question, et la réponse qui suit, contiennent des révélations sur la fin du film.
Le regard est très important dans le film. Je pense notamment à ceux de Frédérique, effrayés lorsqu’elle voit son frère se fait frapper puis fascinés par la violence d’Adam, ou encore ceux impuissants de Rudy. Et le film se termine également sur le regard de ton personnage, Adam. Selon toi, qu’exprime le dernier regard d’Adam ou, du moins, quel sens as-tu voulu lui donner ?
Déjà, sur les regards, c’est clair qu’il y en a beaucoup dans le film. Rien qu’au début, il y a plein de scènes où on ne se parle pas : les scènes de concert où on ne fait que s’observer, les scènes de baston où on ne se parle pas mais où on se regarde avec Frédérique qui est dans le camion. On est également beaucoup filmés de dos donc il y a plein de choses qui se jouent comme ça. Ça, c’est intéressant parce que ça change… Jimmy fait vraiment confiance au spectateur, il n’est pas là à souligner plein de trucs tout le temps et je trouve d’ailleurs que ça passe beaucoup mieux comme ça parce que dans la vie on ne parle pas souvent, au final. Et quant au regard de fin… Eh bien, lorsqu’on parlait d’humaniser le personnage, je pense que ça se joue là en grande partie, même si cela se joue aussi un peu avant. Je pense, qu’au début, Adam se dit qu’il ne s’agit que d’une fille comme une autre sauf qu’après il tombe un peu sous le charme et c’est mieux que prévu. Jusqu’à un moment où il s’abandonne totalement… Et je pense que, même s’il est habitué à l’extrême violence, c’est aussi cet abandon-là pour cette fille qui fait qu’il va aussi loin. Le premier truc qu’il fait lorsqu’il frappe les colleurs d’affiche, ce n’est pas de regarder ses potes mais de regarder dans le camion si elle a bien vu ce qu’il a fait. Et c’est presque une manière de lui dire : « Regarde, je fais tout ce que tu veux, je suis tout à toi. » D’ailleurs, juste après, il y a la scène de sexe dans le camion où l’on sent vraiment que, dans la dynamique du couple, c’est Frédérique qui a le dessus et Adam est presque à sa merci. Ce qu’on essayait de raconter, c’était ça. Ce n’était pas : dans cette scène, Adam et Frédérique font l’amour. C’est : dans cette scène, ils font l’amour et Adam comprend que la tendresse qu’il recherche n’est pas partagée par Frédérique. Il essaie de l’embrasser, d’avoir quelque chose de tendre – tout ce qu’il n’a pas – mais Frédérique n’a pas envie de ça, elle est dans son truc. Donc là, déjà, je pense que le personnage d’Adam commence à être un peu plus touchant. Et, à la fin, il y a ce truc-là, il faut vraiment que l’on sente… Peut-être que les regards de ses potes autour, c’est : « Putain, on a perdu un soldat, il faut qu’on retourne au charbon. » Et, pour moi, Adam, il doit se dire ça dans un second temps mais avant tout, c’est un type amoureux, qui a rêvé d’une histoire avec une fille et cette histoire elle est avortée. Et, en plus, il se dit qu’il en est responsable parce qu’il a plus que participé à cette escalade de la violence. Donc ce regard-là il est pour moi très important parce que c’est ce qui humanise totalement Adam. Et je pense qu’évidemment, il y a la vengeance qui l’anime mais ça vient dans un second temps. Et, d’ailleurs, le plan dure longtemps donc on a peut-être le temps de sentir tout ça. Le plan doit durer quarante secondes. Alors, je n’ai pas la prétention de dire qu’en quarante secondes, j’ai fait sentir ça parce que c’est juste de la mise en scène. Jimmy a l’intelligence de laisser durer le plan là où d’autres se seraient dit : « Bon, bah c’est bon, on a compris. » Mais, au final, c’est surtout la durée qui fait que le spectateur a le temps de le voir : de voir à la fois le type amoureux qui a perdu sa copine et le désir de vengeance.
C’est la première fois dans ta carrière que tu joues un personnage véritablement antagoniste. Est-ce que cela a impliqué chez toi un changement d’approche dans ta manière de concevoir l’interprétation ?
Non car, comme je le disais au début, j’essaie d’aborder ça comme un personnage normal. Et, en plus de ça, certes, c’est un antagoniste mais parfois, dans certains films, les antagonistes ne sont là que dans les quatre, cinq scènes où leurs seules fonctions c’est d’être méchant et d’apporter l’antagonisme au récit. Ce doit être assez particulier parce que j’imagine qu’à chaque scène, il faut vraiment que tu apportes cet aspect-là. Là, Jimmy le développe plus comme un vrai personnage secondaire qui est antagoniste que comme un simple antagoniste. Donc, j’ai quand même le temps d’installer quelque chose et donc l’approche est la même. Par contre, pour Rascals, il y avait des choses différentes. On avait plus de temps que d’habitude donc on pouvait répéter, on pouvait vraiment échanger, on faisait plein de répétitions cascade. On n’était pas appelé le lundi pour tourner le vendredi. Donc, c’est en ça que ça a changé mais cela n’a pas tellement à voir avec le rôle.
Et, en général, quelle est ta méthode de travail ?
Déjà, je pense que je n’ai pas de méthode de travail à proprement parler, parce que je n’ai pas quarante ans de carrière. Et, en plus de ça, pour être tout à fait honnête, si je n’avais que des rôles aussi complexes que celui des Rascals¸ alors je pourrais sans doute parler d’une méthode de travail que j’arriverais à développer. Là, ce n’est pas le cas de tous les rôles même si je prends beaucoup de plaisir à faire des rôles moins complexes dans la caractérisation du personnage. Mais, tous les rôles ne nécessitent pas beaucoup de documentation sur une certaine époque, beaucoup de documentation sur un sujet, on n’a pas le temps de répéter autant… Même les répétitions cascade, ça met dans le personnage… Donc, Les Rascals, c’était vraiment des conditions de luxe pour cela et, si j’avais l’occasion, si je pouvais décider de faire ça pour tous les films, je le ferais. En l’occurrence, ce n’est pas le cas parce que, par exemple, en télévision, même si c’est parfois des trucs très cools, tu reçois le scénario un peu tard. Alors, c’est intéressant parce que ça demande d’autres qualités mais tu n’as pas le temps de rentrer autant en profondeur dès la préparation du film. Et, parfois, c’est un peu frustrant. Tu trouves des éléments sur le personnage en cours de route et tu te dis : « Ah tiens, j’aurais aimé faire ça, j’aurais aimé faire ci. » Et, du coup, tu as des regrets un peu après. Alors que, sur Les Rascals, je n’ai pas de regrets parce qu’on a eu le temps de maturer le truc.
Avais-tu des références en tête pour l’interprétation de ce rôle ?
Alors, oui et non. J’ai regardé des films de skinheads pour voir un petit peu ce qui se faisait et il y en a quelques-uns qui m’ont vraiment plu. Ce n’était pas pour copier mais juste pour comprendre que c’était possible de jouer un personnage qui est une ordure tout en aimant quand même ce personnage. Et il y a deux films qui m’ont particulièrement marqué : Made in Britain (Alan Clarke, 1982) avec Tim Roth et un film australien, Romper Stomper (Geoffrey Wright, 1992) avec Russel Crowe. Après, j’en ai vu d’autres qui m’ont peut-être moins inspiré pour le rôle. Il y a This is England (Shane Meadows, 2006) qui est l’un de mes films préférés mais là, en l’occurrence, même s’il y a la dimension raciste du groupe de skinheads envers les Pakistanais en Angleterre, c’est moins en rapport avec le sujet des Rascals. En France, c’est moins traité mais j’avais vu aussi Un Français (Diastème, 2015) sur le parcours d’un skinhead qui se repentit progressivement. Donc, j’ai regardé ces films mais sans m’en inspirer. C’est surtout Made in Britain et Romper Stomper qui m’ont marqué mais c’est plus inconscient qu’autre chose.
Plus généralement, en dehors du cadre de ce film, as-tu des modèles ou des acteurs qui t’inspirent dans ton travail ?
Non, pas directement. À chaque fois, je me dis qu’il faut que je trouve la réponse à cette question parce que oui, dans les faits, forcément, mais qui ? Il y en a plein que j’aime, comme par exemple Mads Mikkelsen, Meryl Streep ou Louis Garrel mais en vrai il n’y a pas d’inspiration particulière.
En plus de ta carrière d’acteur, tu es également producteur. Est-ce que cette deuxième fonction a changé ton regard sur le métier de comédien ?
Déjà, pour l’instant, ma carrière de producteur est bien plus modeste que celle d’acteur, qui a elle-même une marge de progression énorme. Alors, oui, un petit peu mais pas forcément sur l’approche du métier d’acteur en lui-même mais plus sur l’appréhension d’un plateau dans son ensemble. Je pense que, et c’est naturel, sur un plateau de tournage comme sur un lieu de travail, on pense tous depuis notre propre point de vue. Je pense que lorsque tu travailles dans un lycée, si tu es prof et que le lendemain on te fait passer CPE, eh bien tu auras ensuite une vision un peu différente lorsque tu redeviendras prof, parce que tu auras vu un autre aspect. Eh bien là c’est pareil. Je pense qu’on est plus conscient des enjeux, de ce qui se joue sur un plateau et, surtout, et je pense que c’est important, on se rend compte que les acteurs ne sont pas les seuls à stresser sur un plateau. Et cela fait relativiser. Lorsqu’on a une scène importante par exemple, on se rend compte que nous ne sommes pas les seuls à avoir un enjeu sur cette journée-là. C’est le cas de tout le monde et il s’agit parfois d’enjeux qui nous dépassent.
Quel regard portes-tu sur le cinéma français ?
Je suis un grand fan du cinéma français. Avec mes amis, on a l’habitude de faire un top 10 annuel et je dois dire que les miens sont souvent les plus fournis en cinéma français. Je vais beaucoup au cinéma et c’est clair et net qu’il y a plus de 50% des films que je vais voir qui sont des films français. Je trouve que c’est l’un des cinémas les plus riches dans ce qui s’y produit. Dernièrement, il y a eu des blockbusters à la française comme Novembre (Cedric Jimenez, 2022) et, en même temps, des comédies très diversifiées et un cinéma d’auteur très dynamique et novateur. J’ai la chance d’habiter une bonne partie de l’année en Espagne et je vois que, même si j’aime beaucoup le cinéma espagnol, c’est quand même moins diversifié et que beaucoup des comédies qui s’y font sont parfois des remakes de comédies françaises. Donc tout ça prouve le dynamisme de l’industrie française, même si, évidemment, il y a sans doute des choses qui seraient à améliorer, à modifier, pour s’adapter aux goûts et aux usages qui changent plus vite que l’industrie. C’est parce que l’industrie a toujours un petit temps de retard par rapport à ce qui se fait mais c’est normal et ce n’est pas grave.
Quel est ton prochain projet ?
C’est Filip (2023) de Michal Kwiecinski. C’est l’adaptation d’un livre éponyme, écrit par un auteur allemand, Leopold Tyrmand. Ça se passe à Francfort en 1942 et c’est la guerre vue depuis le point de vue d’un groupe de serveurs du Parc Hotel, qui est l’hôtel où résident les dirigeants nazis. J’interprète l’un de ces serveurs-là, le meilleur ami de Filip, qui est un juif polonais qui cache son identité juive et ses origines polonaises en se faisant passer pour un français.
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Valerie Desbois
Merci pour cet entretien très interessant.