Hommage à Angélique Kourounis, réalisatrice et journaliste décédée en 2024.

En 2021, j’avais pu m’entretenir avec Erwann Moalic et Caroline Troinils, deux des piliers du Festival de Douarnenez. Cette année, c’était la Grèce qui était à l’honneur pour la 33 ème édition de ce festival pointu et engagé. Avouant à Caroline l’impact qu’avait eu sur moi deux documentaires sur Aube Dorée, troisième parti grec d’obédience néo-nazie, elle m’apprit que leur réalisatrice, Angélique Kourounis venait dans vingt minutes faire une interview radio.
Je l’ai branchée au débottée. Angélique a dit Ok.
Plus je l’entendais faire l’émission en direct de sa voix claire et sonore, chaleureuse et tranchée, plus mon trac montait :

  1. je n’y connaissais quasiment rien sur la politique grecque
  2. elle avait un bagout et une personnalité hors du commun.

J’ai pris mon courage à deux mains et mon magnéto dans la 3e me transformant en cosma shiva. Notre entretien s’est très bien passé. Généreuse, la réalisatrice et journaliste franco-grecque m’a accordée le maximum de temps pour filer ensuite à un autre débat. Je me rappelle qu’elle tripatouillait une boîte qui débordait de boucles d’oreilles, j’avais adoré que soudain la coquetterie s’invite entre deux infos sur les balkans et sur le 17 Novembre. En ce mois d’aout 2024, de retour express au festival de Douarnenez, Françoise m’apprend le récent décès d’Angélique. J’ai été choquée car Lady Kourounis m’avait beaucoup impressionnée et séduite par sa personnalité explosive, son professionnalisme et sa singularité. La vision consécutive de ces 2 documentaires en immersion totale sur le troisième parti d’Athènes, le néo-nazi Aube Dorée avait créé une onde de choc au festival de Douarnenez il y a 3 ans. Leurs séances affichaient systématiquement complet et les débats étaient vibrants et passionnés.

Flashback sur ces deux films et surtout, leur réalisatrice, la regrettée et incandescente Angélique Kourounis.

Copyright Thomas Jacobi

Angélique Kourounis a consacré plusieurs reportages sur Aube Dorée, dont deux pour Arte et ce diptyque présenté à Douarnenez en 2021. Le premier opus démonte de l’intérieur ses rouages et son arrivée au pouvoir ; le second, se focalise sur un procès historique pour faire reconnaître ce parti comme organisation criminelle.
Un travail d’investigation et de réflexion colossal mené sur plus de dix ans tambour battant par Angélique Kourounis et Thomas jacobi, tous deux correspondants en Grèce pour de nombreux médias.

Aube dorée, une affaire personnelle (2016) a tourné dans de nombreux festivals (20 sélections), mais aussi beaucoup de salles de cinémas indépendantes toujours accompagnés de débats. Le film a reçu deux prix dont le PriMed (Prix International du Documentaire et du Reportage Méditerranéen) – Prix Averroès Junior, qui a permis au film d’être mis à disposition des professeurs d’histoire des troisièmes, secondes et terminales comme document de travail.
D’intérêt public, il a été mis sur Youtube par ses auteurs :



Aube dorée, l’Affaire de tous s’est tourné en cinq ans, depuis l’entrée au conseil municipal du sinistre chef d’Aube Dorée, Michaloliakos. Décomplexé, le parti récuse la démocratie, organise des sons et lumière hyper virilistes, entre mauvais jeux de rôles et remake 2.0 du 3ème Reich, multiplie les manifestations très violentes, les pogroms, jusqu’au jour où un des membres de A.D tue dans la rue en plein jour un jeune rappeur antifa, Pavlos Fyssas alias Killah P.
Contrairement, aux nombreux assassinats de migrants commis par ceux d’A.D, le meurtre du jeune Pavlos Fyssas va être médiatisé : il est ce qu’on pourrait appeler hélas ! non pas cyniquement, mais de façon réaliste une « bonne victime » : pas un immigré, mais un jeune grec, certes antifa, mais affublé d’une mère courage, Magda que nous allons vraiment découvrir lors du second documentaire. (Il est à noter que la TV grecque a refusé de diffuser -même gratuitement- ces deux documentaires.)


Si le premier opus se finit de façon tragique sur la montée d’un parti qui a des sympathisants dans le monde entier (jusque dans notre « douce France »), Aube Dorée, l’affaire de tous faisait presque figure de documentaire feelgood. Aube Dorée était reconnue pour ce qu’elle est : une organisation criminelle. En Grèce, on ne peut pas poursuivre quelqu’un pour incitation à la violence par la parole, ni interdire un parti, mais on peut prouver ses crimes.
En octobre 2020, le verdict d’organisation criminelle provoqua une liesse immense dans les rues d’Athènes, noires de monde pour célébrer le moment.
Ces deux documentaires datent de 2016 et 2021 et malheureusement, leur sujet principal : la haine raciale est toujours et plus que jamais d’actualité.     En ces temps confus de repliements nationalistes, de peur de l’étranger, de communautarisme croissant et d’émeutes anti migrants, il paraît salutaire de rendre hommage à cette cinéaste et journaliste, aussi engagée et talentueuse.
Angélique Kourounis était correspondante, en Grèce de nombreux médias français (LCI, Radio France, Reporters sans Frontières, Charlie Hebdo, etc… Elle a co-écrit, fait des images et réalisé les deux documentaires.
Ci-dessous son entretien effectué en aout 2021.

copyright Thomas Jacobi

Peux-tu nous raconter tes débuts de journaliste ?
Au départ, je couvrais les pays de l’Est. Ainsi, la table ronde de Walesa en Pologne, les polices gynécologiques de Ceaucescu en Roumanie et le massacre de l’héritage culturel roumain par Ceaucescu. Je commence à parler de la Grèce en couvrant tous les attentats du groupe du 17 Novembre. C’est un groupe que certains disent terroriste, d’autres marxiste-léniniste révolutionnaire. Chacun y met ce qu’il veut. Il a commencé à agir en 75 et jusqu’en 2002 ou 2003. Il a tué 22 personnes et en blessé une cinquantaine et fait une cinquantaine d’attaques à mains armées. C’est un groupe qui a bénéficié pendant des décennies de la bienveillance d’une grande partie du peuple grec. C’était plus que de la bienveillance ; les gens étaient d’accord avec ce qu’ils faisaient. Il y avait une expression, quand les choses allaient mal : «Ah ! vous avez besoin d’un 17 novembre» pour vous remettre les idées en place.
Il y avait 2 raisons : d’abord ces premiers assassinats était celui de Richard Welsh, le chef d’antenne de la CIA et la CIA a participé à la mise en place de la dictature en Grèce. Ensuite, c’était l’exécution de tortionnaires qui étaient passés entre les mailles du filet, un commandant de la police anti-émeute, des éditeurs très à droite…
Ils n’ont tué que des hommes qui ont participé de près ou de loin à la dictature et ensuite à l’établissement d’une démocratie un peu blindée, très à droite. Ce groupe de 17 Novembre a toujours fait des attaques chirurgicales sans victimes collatérales. C’est pourquoi ils étaient soutenus parce qu’il n’y a jamais eu d’attentat au marché, ni dans le métro. La première victime collatérale, ca a été (en 92) Thanos Axarlian, ils s’y sont pris comme des manches et c’est pour ça que les Grecs leur en veulent.
Ils ont tiré au bazooka ou au lance-roquettes sur une rue étroite, large de 5 mètres à 2 h de l’après-midi à l’heure où les grecs sortent tous des bureaux. La cible était Paleokrassás, le ministre des finances et ils ont touché un étudiant. Ca s’est passé à 2 mètres du Parlement. Beaucoup soutiennent que la police a laissé Axarlian mourir pour créer une victime collatérale et casser ce soutien populaire.
D’autres disent que c’était impossible de le sauver et que c’est une connerie du 17 novembre.
Certes, la façon dont ils s’y sont pris est inadmissible, mais au Parlement qui était à 500 mètres, il y a des médecins. Donc, voilà, c’est ça le débat. A partir de là, il y a eu un décrochage d’une partie de la population. Le décrochage avait commencé en 89 quand ils ont tué Pavlos Bakoyannis qui est le beau-frère de l’actuel premier ministre. C’était l’Aldo Moro grec. Il voulait unifier, faire fi des différences de la guerre civile. Il avait fait de la résistance aux colonels, donc on n’a pas vraiment compris leur déclaration ; elle n’était pas vraiment convaincante. Après, ils ont tué l’attaché militaire de l’ambassade britannique et ça a été le glas. Les britanniques sont venus et ont appliqué la même méthode qu’en Irlande du Nord. Ils ont fait des appels à témoins et surtout, ils ont humanisé les victimes. Mon premier film était sur le procès du 17 Novembre.
Les proches victimes m’ont dit qu’ils avaient honte de dire que leur oncle ou père avait été tué par le groupe du 17 Novembre parce que dans l’inconscient collectif grec, si le mec avait été tué par le 17 Novembre, c’est qu’il n’était pas clair. La première chose qu’a fait la police de Scotland Yard ça a été d’humaniser les victimes, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Ils ont tissé leur toile, puis ont attendu une erreur. Un des membres du 17 Novembre a eu une grenade qui lui a éclaté entre les mains. C’est à ce moment-là qu’on a pu tout dérouler.

On parle du 17 Novembre parce que c’est le sujet de ton premier documentaire. Si ça n’est pas un trop grand écart, peut-on passer de ce groupe à tes documentaires sur Aube Dorée ?
Ce n’est pas du tout un grand écart. Le chef d’accusation pour Aube Dorée, c’était organisation criminelle et instigateur moral; des chefs d’accusation qui avaient été créés pour le 17 Novembre.
Le procès a eu lieu en 2003, un an avant les Jeux Olympiques. Il était évident qu’il fallait qu’ils soient condamnés ; c’était un procès qui, à défaut d’être truqué, n’était absolument pas respectueux des procédures de défense. Les avocats des accusés du 17 Novembre étaient les mêmes que ceux de la partie civile, d’ailleurs. Le chef d’accusation instigateur moral qui est un chef d’accusation où tu n’as pas besoin de preuves, n’a pas été retenu pour Aube Dorée, mais pour le 17 Novembre, oui. Ça veut dire qu’il y a une justice à 2 vitesses : une pour la droite, une pour la gauche.

Tu as dit qu’un des déclics pour ton premier documentaire sur Aube Dorée, c’est quand tu reviens plus ponctuellement en Grèce début 90, tu es frappée que les unes des kiosques soient squattées par des figures d’extrême droite ?
Oui, c’est comme ça que l’enquête a commencé. J’ai une culture de grecque de la diaspora : tu idéalises la Grèce, c’est le plus beau pays du monde et puis quand tu vas vivre dans le pays, tu déchantes. C’est difficile quand tu n’as pas beaucoup d’argent de scolariser ses enfants, de se soigner… Tu mets un certain temps pour que les grecs dits de souche t’acceptent complètement. Je ne me suis jamais pris dans la gueule en France « Sale grecque ! », mais je me suis pris dans la gueule en Grèce « Retourne dans ton pays ! ».

Aux débats, tu estimes que la presse grecque a beaucoup médiatisé Aube Dorée, se montrant permissive à son égard ?
Oui, le porte-parole du parti, Illias Kassidaris est souvent à la une de journaux « people » et invité à des talk-shows où personne ne l’interroge sur son tatouage nazi, préférant lui demander s’il est friand de tango !
Ce virage inquiétant s’explique par le fait que depuis 2018, le gouvernement contrôle 94% de la TV et que le bras droit du parti conservateur élu, la N.D (Nouvelle Démocratie) est très proche de Aube Dorée.

Comment as-tu commencé le premier opus ?
La rage était mon moteur, j’ai commencé à filmer sans avoir tout de suite en tête un film. J’avais déjà réalisé un reportage sur Aube Dorée pour Arte en 2014. Ils ont été généreux et m’ont laissé en utiliser des bouts dans le documentaire de 2016.
Je me sentais presque complice d’avoir supporté la vue quotidienne de graffitis racistes sur le parvis de l’église d’Agios Panteleimonas, un quartier a priori tranquille d’Athènes, revendiquant en énormes lettres bleues « La Grèce aux grecs ! », «Etrangers, hors de la Grèce ». Personne n’a pris une éponge pour les effacer. Personne, moi, pas plus qu’un autre !

A la radio, je t’ai entendu dire que la démocratie grecque est née un jour de deuil ?
La démocratie grecque est née sur la partition de l’île de Chypre. C’est pour ça que je ne fête jamais le 24 juillet qui pour moi, ne correspond pas à au début de la démocratie, mais à une île coupée en deux. C’est le coup d‘état des colonels grecs qui ont servi sur plateau d’argent le prétexte que la Turquie attendait depuis des années pour envahir Chypre. C’est un coup d’état qui a accouché de cette démocratie qui est donc née dans la douleur, sur le deuil d’un pays.

Tu te méfies de l’entrisme, de prêcher des convaincus…
Oh oui ! ça m’emmerde ! Ce n’est pas que je m’en méfie, c’est que je trouve ça contre-productif. On est en guerre contre le fascisme, le nazisme et l’extrême droite qui, à défaut de revenir à visage découvert, reviennent avec leurs idées. Jamais le négationnisme n’a été aussi important, l’extrême droite aussi forte, jamais la gauche n’a été aussi divisée. Faire de l’entre-soi quand il s’agit de démontrer quelles sont les idées de l’extrême droite, du nazisme, c’est criminel, inconscient et contre-productif.

Oui, j’ai l’impression que ça encourage les gens à une certaine inertie, qu’il suffit d’être « contre » ….
Absolument ! C’est contre-productif et puis, il faut faire attention. Par exemple, suite au procès d’’Aube Dorée, beaucoup de gens pensent que ça y est : ils sont condamnés. Ça, c’est très dangereux.
Et aussi, plutôt que de rester entre ceux du même bord, je préfère aller en terrain plus hostile. Par exemple, nous avons fait une projection et un débat à Béziers (dont la maire est RN). Eh bien, on a débattu jusqu’à 2 heures du matin. Plutôt que de convaincre 100 personnes déjà convaincues, il m’importe davantage de faire réfléchir, voire changer d’avis ne serait-ce qu’une.

Vous êtes les seuls à avoir fait un film sur ce procès historique ?
En effet. A.D une affaire pour tous traite du procès le plus important de l’histoire, plus encore que Nuremberg. C’est le premier procès pénal en temps de paix contre une équipe parlementaire légale. Ne crions pas trop vite victoire : sur les 230 témoins prévus, seuls 69 courageux se sont déplacés et, bien, évidemment, le parti criminel fait appel.

On voit que le procès est très musclé avec les slogans répétés des antifas : « Pavlos est vivant ! Ecrasez les nazis » et les intimidations de ceux d’Aube Dorée qui se comportent comme des hooligans…
Pendant le procès, il y a eu des bombes lacrymo dans la salle, les insultes et le slogans des fascistes fusaient non-stop : « Sang, honneur, Aube dorée ». Magda et moi avons été insultées, il y a eu des agressions. Maintenant qu’on a gagné, tout le monde se réveille et se dit antifa.
Mais, avec Thomas, quand on a commencé, on a croisé 50 antifas maximum. C’est comme, à la libération de 45, soudain, tout le monde était résistant !

Tu as dédié Aube…une affaire pour tous à Pavlos Fyssas et à Hans Litten…
Oui, Fyssas bien sûr. Litten est un avocat qui est le premier à avoir convoqué Hitler en 1931 au tribunal. Les juges ne l’ont pas suivi, ils ont condamné uniquement les acteurs de l’assassinat des syndicalistes anti-fascistes. C’est la question que pose l’avocat Papadakis qui défend les pêcheurs égyptiens grièvement blessés par Aube Dorée: Qu’est-ce qui ce serait passé s’ils avaient condamné Hitler comme instigateur moral ? Peut-être qu’on n’aurait pas eu les douze ans de nazisme et la Shoah. Le gros des troupes, bien sûr, c’est les juifs, mais il y a eu aussi l’assassinat de tous les opposants homosexuels, anarchistes, des femmes prostituées dans les camps… On n’a jamais reconnu, ni indemnisé ce qui s’est passé. Ce procès de Litten est un parallèle car la ligne de défense de Michaloliakos, c’est la même que Hitler.
Et, j’y tiens, j’ai aussi dédié le film à mon petit-fils, Léon, qui est né au moment où on attendait les sentences. C’est l’avenir de Léon. Léon c’est aussi le nom de mon beau-père dont j’ai mis l’histoire et la photo dans le premier opus sur Aube Dorée ; il était totalement athée, parfaitement juif. Il n’a pas voulu porter l’étoile juive, il a pris les armes pour libérer Bordeaux. Mon premier petit-fils porte son nom.
Pour moi, c’est un signe qu’il soit né au moment où on attendait la sentence du procès contre Aube Dorée et j’ai dédié ce film à son avenir.

Tu as dit que c’est seulement récemment que le révisionnisme a été pénalisé en Grèce.

J’ai l’impression que c’est la résultante de deux choses : la loi en Grèce qui en quelque sorte interdit d’interdire et aussi, comme en France, un gros tabou par rapport à la collaboration en Grèce… Non, non, c’est la première raison qui a joué. Papadakis qui était l’avocat de la partie civile et du 17 Novembre, était contre la criminalisation du révisionnisme parce que c’est la criminalisation d’une idée qu’il faut combattre, certes, mais pas par une interdiction parce que c’est la porte ouverte à la censure.

Tu avais évoqué le tabou de la collaboration grecque au débat ?
Oui, grâce à ce procès, c’est la première fois que la Grèce regarde en arrière sur son passé de collabo. Les gens d’Aube Dorée sont des descendants directs des collabos grecs qui ont été au pouvoir en Grèce.
C’est aussi la première fois que l’idéologie est prise comme mobile, lors d’un procès.

copyright  Pia Prevot Prudon

Hélas ! les nouvelles récentes ne sont pas réjouissantes.  Maxime Bitter, le troisième larron de l’équipe,  qui dit modestement « les aider avec la paperasse », tient informés par mails tous les spectateurs et journalistes intéressés par le procès en appel des néo-nazis. Voici ce qu’il en était début 2024 avant que la maladie n’emporte Angélique en mai :

Le procès en appel d’Aube Dorée est stoppé pour cause de grève des avocats, une grève très largement entretenue par le gouvernement qui refuse toute négociations avec les syndicats. Elle devrait prendre fin le 19 janvier alors que celle des notaires vient de se terminer. Toutes les deux avaient. commencé fin novembre’ début décembre. Côté Aube Dorée, la plupart des gens condamnés, les seconds couteaux de moindre importance ont pratiquement tous été libérés, seuls les députés sont encore en prison, Kasidiaris, ex-porte parole qui a fondé un parti  » Les Spartiates’’ du fond de sa prison a réussi à avoir une permission de sortie. Il devait, dans une autre sortie, assister à la passation de pouvoir entre l’ancienne équipe municipale d’Athènes et la nouvelle qui a gagné les élections ( Kostas Bakoyiannis le maire conservateur et neveu du premier ministre a été à la surprise générale battu), mais devant le tollé général cette décision de la justice a été annulée. L’ex député Mihos, est sorti également pour raisons humanitaires pour cause de cancer.
La sévérité que nous attendions le 7 octobre 2021 n’est plus vraiment à l’ordre du jour et ce n’est pas de bon augure. Juste pour rappel, il y a 3 partis d’extrême droite au parlement : la Solution Grecque, les Spartiates et Niki (la victoire) qui totalisent plus de 12% soit plus que les tous petits partis de gauche, réunis. le Syriza est désormais 3ème parti 8% loin derrière le parti socialiste ( Pasok) qui renaît de ses cendres, talonné de près par le parti communiste. Le Syriza quand à lui part en sucette au grand désespoir des électeurs et électrices de gauche qui avaient misé sur lui. Aussi le plus grand parti du pays est celui des abstentionnistes. Autant dire que les conservateurs ont un boulevard devant eux pour les européennes et aucune opposition pour les mettre à mal.

Contacté par mail, le co-réalisateur et journaliste chevronné Thomas Jacobi (correspondant à Athènes, pour différents médias francophones et germanophones, dont  La Croix, Deutsche Welle,  Econostrum, Radio Fribourg…)  nous informe sur le parti des Spartiates et les  suites du procès en appel de ceux d’Aube Dorée :

Récemment, il y a eu une crise interparlementaire, plusieurs des députés ont été exclus du parti des Spartiates d’autres se sont scindé. A présent, le parti des Spartiates compte 5 députés qui  n’ont pas été autorisés à se présenter aux élections européennes, ayant un procès pour escroquerie du corps électoral.   A mentionner également que le fondateur et Mini-Führer, Nikolaos Michaloliakos avait été libéré le premier mai 2024 et remis derrière les barreaux deux semaines plus tard suite au tollé général que cette décision avait soulevé.  Il est malheureusement probable que d’ici la fin du procès en appel , li n’y ait plus aucun des cadres d’Aube Dorée en prison.

Voici ses propos sur leur documentaire en cours, avec Angélique Kourounis :

Ensemble malgré tout n’a pas pu voir le jour car c’était impossible de mener de front le docu (l’Affaire de tous’) et ce projet même pour le volcan d’énergie Angélique. C’est un documentaire ambitieux amorcé dès 2015 avec des premiers tournages au Kosovo, Chypre et Israël

Toutes les informations sont ici

La combative journaliste et réalisatrice n’est plus, ses articles, ses films et ses interviews demeurent.

Vous pouvez réentendre Angélique Kourounis  :

Ici, un reportage de 10m effectuée par Kourounis pour la RTS en janvier 22, qui porte sur l’impact du procès contre AD sur l’extrême droite: Faut pas croire – Néonazis : du pouvoir à la criminalisation. L’exemple grec. – Play RTS

Enfin, notre entretien (2021) avec Thomas Jacobi se trouve ici (en fin d’article).

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A propos de Xanaé BOVE

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