Chez Culturo, on est des fous, des anti-conformistes, des anti-système : une fois n’est pas coutume dans ce monde où règne la news et son urgence, nous publions le palmarès du dynamique et toujours aussi grandement sympathique festival d’Arras, que Culturopoing suit depuis plusieurs années aujourd’hui, et dont le succès grandissant et largement mérité ne semble jamais se démentir, vu la difficulté à obtenir une place à la dernière minute et la longueur de file aux toilettes d’un Cinémovida plein à craquer.
Point de charrue avant les bœufs, toutefois.
Plutôt une sorte de fatum dans ce monde qui ne tourne plus trop rond (Trump+président), l’occasion pour nous d’étriller en quelques mots le trop conformiste Atlas d’argent,Anna’s life, sorte de Dardenne en mode vénère et son portrait de femme courage pleurnicheuse (situation dramatique bien sûr, mais bordel, quand cesseront-ils d’en faire des films sans enjeux, où le sujet suffit à une mise en scène tremblotante et un scénario purement descriptif façon « qu’est ce qui peut bien lui arriver de pire ? » « t’as vu comme c’est dur la vie des pauvres ? »), qui renoue avec la grande tendance du festival à parler de l’argent, surtout quand il manque : le vomitif The Lesson nous laisse encore des haut-le-cœur, et nous devons avouer avoir séché la séance du nouvel opus du duo, qui se voit couronné de l’Atlas d’Or.
Cette grincherie à part, le palmarès est surtout l’occasion de confirmer notre sentiment : Coup de coeur du jury+prix du public+prix Regards jeunes+prix de la critique, Roues libres truste toutes les autres marches.
Jolie revanche pour celui qui méritait la plus haute et reste notre coup de coeur absolu : soit l’histoire d’handicapés en fauteuils se rêvant tueurs à gages (quel mafieux sérieux se méfierait d’eux ?) au travers d’un comics, petite pépite de joie qui parvient à traiter des profondeurs incommensurables de l’âme humaine (le droit à la différence, l’éloge du rêve et l’invention de la paternité) sans jamais verser dans le larmoyant. Mieux : en exploitant le handicap comme potentiel de cadre et de mise en scène, et comme générateur de fiction. C’est drôle, intelligent (le mélange des couches de réel, le drame qui n’existe que hors champ tout en documentant avec précision le quotidien de ce centre), stimulant : amis misérabilistes du haut palmarès, une séance de rattrapage est offerte pour vous, s’adresser à l’accueil.
(Addendum : en attendant sa critique plus complète, joie : Roues libres ayant été acheté, une sortie française est prévue début d’année prochaine).
Le palmarès complet, avant nos reports journaliers tout au long de la semaine :
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