Aujourd’hui ouvre ses portes le 13ème Festival International du Film Eurasia, qui se déroule au Kazakhstan du 22 au 28 juillet 2017 et cette année, exceptionnellement, ce sera à Astana (et non à Almaty, où se trouve l’historique studio de cinéma Kazakhfilm), car le festival s’est déplacé pour côtoyer l’exposition EXPO ASTANA 2017 Future Energy, grand événement au Kazakhstan.
Eurasia a été créé en 1998 avec le soutien de l’Union des cinéastes, à l’initiative de scénaristes et réalisateurs Slambek Taoukel et Igor Vovnianko. Pourtant, me direz-vous, comment se fait-il qu’un festival créé en 1998 en soit aujourd’hui, 19 ans plus tard, seulement à sa 13e édition ?
C’est que, soutenu et financé de façon irrégulière, le festival s’est d’abord tenu de façon irrégulière. Après l’édition de 1998, il faudra attendre 2005 pour que le festival puisse à nouveau être organisé. Encore aujourd’hui, même si depuis 2010 le festival est pérennisé, le concours national pour l’équipe qui l’organisera ne se termine qu’à peine 3 mois avant les dates de l’événement, obligeant les équipes à travailler dans une grande urgence, là où les autres festivals de cette ampleur ont près d’un an pour se préparer.
Toutefois, ces difficultés ne l’empêchent pas d’être un moment central pour le cinéma centrasiatique. Plusieurs compétitions et sélections sont proposées : une compétition internationale, mais également un panorama « Eurasien » qui propose aussi bien des films iakoutes (comme Sa fille de Tatiana Everstova) que des films bulgares (comme Glory, film greco-bulgare de Kristina Grozeva et Petar Valchanov). Il y a même un film de zombies de Malaisie (KL24: Zombie) ! Cette sélection promet donc d’être très éclectique. Enfin, la liste des films proposés pour les prix Toulpar (l’équivalent des Césars kazakhes) permet de voir en un coup d’oeil que le cinéma kazakhe se compose non seulement des films d’art et essai, tels ceux qui arrivent, au goutte à goutte jusqu’aux cinémas français, mais également d’une industrie cinématographique commerciale. Enfin, depuis 2006, un marché du film se déroule dans le cadre d’Eurasia, lui donnant une nouvelle ampleur.
Quelques mots sur la compétition officielle : deux films d’Asie centrale y concourent. Il y a Centaure d’Aktan Arym Koubat, le réalisateur kirghize des célèbres Bechkempir (Fils adoptif, 1998), que l’on connaît particulièrement bien en France car il a participé au programme Lycéens au cinéma , mais également de Voleur de lumière, qui avait eu droit à une standing ovation à la fin de sa projection à la Quinzaine des réalisateurs en 2010.
Il y a également Returnee (Oralman) de Sabit Kourmanbekov, initialement décorateur en chef de nombreux très beaux films kazakhs, comme ceux de Serik Aprymov (Terminus, Aksouat, Trois frères) où il apparaît également en tant qu’acteur, puis passé à la réalisation depuis 2007.
A la tête de l’équipe du Festival : Elena Larionova, directrice de programmation du festival, et Rachid Nougmanov, auteur du culte Aiguille (Igla), dont on parlait déjà il y a quelques temps sur culturopoing.
L’édition promet d’être riche et excitante. Nous vous en redonnerons des nouvelles bientôt !
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