La 12 ème édition du festival du film franco-arabe de Noisy Le Sec qui s’est tenue cette année au Cinéma Le Trianon du 17 au 28 novembre se caractérisait par une programmation remarquable tant au niveau des choix des films qu’au niveau des hommages rendus à des réalisatrices phares du monde arabe.
Une rétrospective Jocelyne Saab était ainsi l’occasion de découvrir ou redécouvrir l’œuvre indispensable d’une réalisatrice qui n’a cessé de documenter et de rendre hommage à son pays d’origine, le Liban. La réalisatrice Mai Masri participait également à cette édition par l’organisation d’une Master Class et la projection/ rencontre autour de son film
Beyrouth : l’œil du cyclone qui revient à travers le magnifique portrait de quatre jeunes femmes sur les derniers événements qui ont secoué le pays traversant aujourd’hui une grave crise économique.
D’autres films mettaient à l’honneur le Liban par la découverte d’une jeune génération qui tente, à sa manière, de témoigner de sa réalité, de ses espoirs déchus comme dans ce bouleversant voyage intimiste qu’on traverse dans Anxious in Beyrouth de Zakaria Jaber. Filmant sa réalité et celles de ses amis qu’il suit dans leurs pérégrinations (participation au mouvement du hirak, traversée du covid et jusqu’à l’explosion qui a secoué le port de Beyrouth en 2020), ce film part du particulier pour dessiner une histoire instructive du Liban contemporain.
L’événement de cette édition tournait également autour de la projection en avant-première du deuxième film de Lina Soualem, Bye Bye Tiberiade. Après son remarquable Leur Algérie, consacrée à l’histoire de ses grands-parents, elle restitue ici, avec une émotion palpable, le récit de la lignée maternelle en se centrant sur le personnage de sa mère, Hiam Abbas, partie en Europe pour y poursuivre sa carrière d’actrice. L’œuvre se révèle être un brillant tissage entre les archives historiques et la mémoire intime et collective qui se dessinent à travers le portrait de quatre générations de femmes palestiniennes aussi puissantes qu’audacieuses.
A noter que, dans la compétition que le festival dédie aux courts-métrages, La voix des autres de Fatima Kaci a obtenu le Prix du jury professionnel. Alliant une justesse de jeu (remarquable Amira Chebli) à une très grande maîtrise de l’écriture, ce film fait le portrait de Rim, une jeune traductrice tunisienne qui, par la révélation de la voix et du récit douloureux des autres exilés, interroge sa propre histoire et ses blessures.
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