Le côté train fantôme suranné a son charme et si l’on accepte de suivre le guide au sourire dissimulé dans les rides, nous pénétrons dans un monde où les poupées de faïence sont remplis de vers. En effet, chacun de nos sympathiques visiteurs devront, s’ils souhaitent s’échapper de la maison hantée – comme un contrat maléfique – livrer aux autres leur côté horrible.
Les segments suivants ne surfent pas sur le même délire fantastico-comique, et empruntent une veine psychologique qui a l’avantage pour celui de Cunningham d’explorer les arcanes du désir de son personnage féminin, pour celui de Hellman de rendre un hommage au cinéma (et plus largement à l’art), pour celui de Gaeta d’imaginer l’expression matérielle du mal être d’une ado.Cunningham nous mène au Japon, où un couple américain à la dérive apprend à se retrouver au contact d’un incube ancestral prenant possession de la femme. Un segment intéressant qui parvient à garder un certain mystère un peu moite (sic) et à susciter un attrait réel pour le démon qu’il met en scène (ou plutôt pour l’attrait pour le démon). A cela s’ajoute quelques utilisations de dessins plutôt convaincantes au sein du film relevant de brutalité des images – animées – forcément plus sensuelles.
Hellman quant à lui s’éloigne encore plus de la jouissance de Russell et dresse une sorte d’hommage en creux à Stanley Kubrick, par lui au cinéma, par lui à l’art. Peu d’horreur ici, plutôt une évocation, une esquisse de succube (cette fois-ci) qui pourrait tout aussi bien être une muse.
Le segment de Gaeta (directeur des effets spéciaux sur Matrix) est par contre un peu plus obscur. Si l’idée initiale d’une gémellité entre une enfant et un ver solitaire est suffisamment étrange pour ouvrir des portes d’horreur, l’histoire peine à entrer dans l’une d’entre elles et faire jaillir quelque chose de véritablement effrayant.
Quoiqu’un peu inégal et aux segments disparates (entre le Russell et le Hellman), Trapped Ashes est une occasion sympathique de renouer avec la tradition des Contes de la Crypte et de compléter votre collection des Masters of Horror. On peut regretter par contre l’absence de sous-titres et la piètre qualité du doublage français.
Pour curieux avertis et anglophones.
© Tous droits réservés. Culturopoing.com est un site intégralement bénévole (Association de loi 1901) et respecte les droits d’auteur, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos visibles sur le site ne sont là qu’à titre illustratif, non dans un but d’exploitation commerciale et ne sont pas la propriété de Culturopoing. Néanmoins, si une photographie avait malgré tout échappé à notre contrôle, elle sera de fait enlevée immédiatement. Nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur – anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe.
Merci de contacter Bruno Piszczorowicz (lebornu@hotmail.com) ou Olivier Rossignot (culturopoingcinema@gmail.com).