Enzo G. Castellari – « Tuez les tous… et revenez seul ! » (1968) / Lucio Fulci – « Les Quatre de l’Apocalypse » (1975)

Enzo G. Castellari – « Tuez les tous… et revenez seul ! » (1968)

Tuez les tous… et revenez seul ! – Copyright StudioCanal 2023

Cinéaste peu considéré en son temps, tant sur ses terres natales, l’Italie, que sur le reste du continent européen, Enzo G. Castellari a pu compter sur des noms prestigieux outre-Atlantique pour bénéficier d’une réévaluation tardive. Une poignée de salopards ou The Inglorious Bastards en anglais, inspirera – entre autres – le titre de l’un des films les plus populaires de Quentin Tarantino, quand Sam Raimi confiera avoir trouvé son style cinématographique à la vision de Keoma (l’apparition de Woody Strode dans Mort ou Vif n’est pas anodine). Castellari s’est employé aux différents genres en vogue au sein de l’industrie transalpine, en signant ses réussites les plus fameuses dans les registres du Western spaghetti et du Poliziottesco. Artisan assumé davantage qu’auteur insoupçonné, il est à son meilleur, le chantre d’un cinéma de divertissement généreux dans son contenu et inventif dans sa forme (au-delà de son efficacité pure). La réhabilitation dont fait l’objet son œuvre, longtemps difficilement visible en France, se vérifie également par l’intérêt croissant que lui accordent divers acteurs du marché de l’édition vidéo. Au cours des dernières années, Keoma est sorti chez The Ecstasy of films, Un Citoyen se rebelle chez Artus, Le Témoin à abattre chez Studio Canal à travers la collection Make My Day. Après avoir mis à l’honneur l’un de ses polars, Jean-Baptiste Thoret propose d’explorer une autre facette de son travail avec Tuez les tous… et revenez seul !. Il s’agit de l’un de ses trois westerns réalisés en 1968, aux côtés de Aujourd’hui ma peau, demain la tienne et Django porte sa croix. Au XIXè siècle, alors que la guerre de Sécession divise le Nouveau Continent, l’armée sudiste charge Clyde McKay (Chuck Connors) et son équipe de mercenaires de dérober un million de dollars en pièces d’or dissimulé au fond de boîtes de dynamite entreposées dans une armurerie aux Nordistes. Néanmoins, pour qu’il obtienne sa part du gâteau, les ordres sont clairs : Clyde doit être le seul à revenir indemne de cette mission…

Tuez les tous… et revenez seul ! – Copyright StudioCanal 2023

Dans la traditionnelle préface de Jean-Baptiste Thoret précédant le visionnage, seul et unique supplément (suffisant au demeurant) , ce dernier évoque du Castellari « pur et dur », comprendre un divertissement où le metteur en scène cherche essentiellement à enchaîner les séquences d’action avec une forme de jouissance filmique. Cette présentation qui met autant en avant les atouts que les limites du long-métrage, se révèle à la fois complète et surtout parfaitement honnête quant à la nature de Tuez les tous… et revenez seul !. Un prologue d’une quinzaine de minutes, dévoile étape par étape, le cadre historique, le décor, les différents personnages (l’historien l’a indiqué au préalable, ils sont caractérisés sommairement par leurs « gueules » et compétences physiques) et la mission à venir. Simple, efficace et réjouissante, cette introduction pose les bases du scénario et les intentions visuelles du réalisateur. Un plaisir total est palpable, entre des effets ostentatoires (usage des zooms et dézooms) et des recherches graphiques plus subtiles (travail sur la profondeur de champ, volonté d’utiliser les accessoires à disposition et spécificités du lieu comme des indices narratifs mais également des éléments de stylisation des plans). On constate que des sons et des notes de musique viennent accompagner les exploits (sauts, escalades,…) des uns et des autres. Ce gimmick répété, apposé à des prouesses à la fois partiellement irréalistes et pourtant vraisemblables à l’écran, instaure un léger décalage et une forme de complicité vis-à-vis du spectateur. L’approche sérieuse se refuse à céder à la parodie, en revanche, le cinéaste est totalement lucide sur son matériau et ses possibilités. Modestement, il lorgne moins du côté de ses compatriotes maîtres du genre (ou alors très superficiellement) que vers l’horizon d’une attraction plus primaire, aux inspirations pas exclusivement cinématographiques. Le recours aux zooms, outre sa dimension jouissive, restitue en ce sens l’impression de passage d’une case à une autre au gré des raccords et paraît directement hérité de la bande-dessinée, un point accentué par un montage énergique. Ce premier quart d’heure, qui se révélera être un test pour Clyde McKay et son équipe, en est aussi un pour Enzo G. Castellari, qui délimite ainsi sa feuille de route. Pas de fioritures, l’ensemble est clair, fluide et furieusement ludique.

Tuez les tous… et revenez seul ! – Copyright StudioCanal 2023

Tuez les tous… et revenez seul ! ne déroge jamais de ses promesses initiales, avance au rythme généreux d’une scène d’action à intervalles réguliers d’environ dix minutes, entre trahisons (la notion de personnages positifs n’existe pas ici, aucune forme de loyauté n’est à signaler), rebondissements et variations quant aux morceaux de bravoure proposés. Tour à tour inventif (la traversée du fleuve) et bourrin (la bagarre à la taverne en guise de diversion) dans la conception de ces séquences, musclées, violentes et explosives, il tient son programme d’un plaisir mineur mais de tous les instants. Muni d’un budget conséquent pour le genre, le cinéaste ne se prive pas pour élaborer des décors d’envergure (ayant vocation à être détruits avec jubilation) inscrits dans l’immensité d’une nature déjà riche de perspectives et ainsi offrir un spectacle maximal. À condition bien sûr que l’on accepte ses conventions et que l’on ne soit pas dupes de ses facilités (anachronismes avérés) afin de l’apprécier pleinement. Est-ce une forme d’indulgence ou la conscience que ce type de productions n’existent plus en tant que telles qui emportent notre adhésion et rend l’ensemble fondamentalement aussi attachant qu’euphorisant ? Nous penchons pour la deuxième option, en notant qu’à certains égards, la mise en scène de Castellari dans ses excès et trouvailles graphiques, préfigure inconsciemment certaines tendances stylistiques et évolutions des supports de divertissements. Ses plans insolites (un dezoom passant par l’entrejambe d’un cheval), ses mouvements de caméras virevoltants, évoquent (toutes proportions gardées) les recherches visuelles de John Woo ou Tsui Hark, pour rester sur des références connues. Il est intéressant de constater, que l’avènement du cinéma commercial asiatique aura également été amorcé par des coproductions pluri-continentales, à l’instar de La Brute, Le Colt et le Karaté d’Antonio Margheriti (crédité comme Anthony M.Dawson) diligenté par Carlo Ponti, revendiquant quatre origines : l’Italie, l’Espagne, les États-Unis et Hong-Kong (un territoire sur lequel Enzo G. Castellari tournera brièvement pour les besoin d’Action Immédiate en 1977). Ce croisement entre le western spaghetti et le film de Kung-fu réunissant Lee Van Cleef et Lo Lieh (la vedette de la Main de fer, premier long-métrage hongkongais distribué sur le sol américain en 1972), attestera de la porosité des deux registres autant qu’il annoncera à sa manière la disparition du premier genre au profit du second. Dans les interstices de l’histoire, un âge d’or en précède un autre. Par ailleurs, les visions subjectives armes en main sur Tuez les tous… et revenez seul !, impulsent une dimension de jeu vidéo avant l’heure, des FPS aux futurs Red Dead Redemption. En somme, cet objet prétendument anecdotique, contient beaucoup plus de motifs d’intérêt analytique, que le simple plaisir réel et total qu’il procure au visionnage.

Lucio Fulci – « Les Quatre de l’Apocalypse » (1975)

Les Quatre de l’Apocalypse – Copyright StudioCanal 2023

Neuf ans après Le Temps du Massacre, Lucio Fulci revenait au western avec Les Quatre de L’Apocalypse. Un laps de temps finalement court, durant lequel de beaucoup de changements ont eu lieu, tant pour les relectures italiennes du genre que pour son réalisateur. À partir de son avènement commercial en 1964 au moment de Pour une poignée de dollars, son apothéose critique en 1966 avec la sortie du Bon, La Brute et le Truand, bientôt rejoint par Il était une fois dans l’Ouest encore et toujours du même Sergio Leone, les productions vont se démultiplier à la fin de la décennie 60. Pourtant, en 1975, sa décélération est déjà palpable, ainsi, I quattro dell’apocalisse vient s’inscrire dans une phase crépusculaire où sa disparition est amorcée et annoncée. À l’inverse, Fulci quant à lui, a pris une envergure nouvelle. Il vient de connaître deux de ses plus gros succès avec ses films d’aventures grand public que sont Croc Blanc et sa suite, Le Retour de Croc Blanc. Il a largement réussi son incursion dans le Giallo (Perversion Story, Le Venin de la peur et La longue nuit de l’exorcisme) mais pas seulement, en atteste son fascinant drame historique, Beatrice Cenci. En position favorable au sein de l’industrie, il bénéficie d’une notoriété nouvelle et peut entreprendre ses projets avec une certaine liberté. Il accepte de mettre en scène un scénario d’Ennio De Concino (Divorce à l’italienne, La fille qui en savait trop, La Tente rouge, Le Diable au corps) d’après deux nouvelles de Brett Hart, The Outcasts of Poker Flat et The Luck of Roaring Camp. Auteur américain complètement oublié en France, ayant principalement œuvré au XIXème siècle entre le théâtre, la littérature et la presse, Harte fut l’un des conteurs de la vie des pionniers de Californie. Dans les suppléments, l’un des spécialistes du cinéaste transalpin, Lionel Grenier (derrière le site luciofulci.fr) , nous raconte qu’il vit dans ce script la possibilité de proposer « sa version de La Chevauchée Fantastique de John Ford ». Il nous apprend également que Le Proscrit (1919) était une première adaptation de The Outcasts of Poker Flat. Hart établit une filiation entre Ford et Fulci, au-delà de l’admiration du second pour le premier. Les Quatre de L’Apocalypse, constitue la première collaboration aux côtés de celui qui deviendra son précieux chef opérateur sur L’Au-Delà, L’emmurée vivante, La Maison près du cimetière, Frayeurs…Sergio Salvati. Par ailleurs, il marque une troisième association avec Tomás Milian après Beatrice Cenci et Non si sevizia un paperino (La longue nuit de l’exorcisme). Inédit en haute-définition, le film intègre la collection Make My Day ! qui n’avait jusqu’à lors pas encore exhumé de long-métrage du « Godfather of Gore ». Peuplée de voleurs, d’assassins, d’escrocs et de femmes de mauvaise vie, Salt Flat abrite aussi un groupe de citoyens honnêtes, pratiquants et respectueux de la loi. Ceux-ci décident une nuit de purger définitivement la ville avec la complicité du shérif. Seuls rescapés de ce cruel massacre, Bunny (Lynne Frederick), une jeune prostituée, Stubby (Fabio Testi), un joueur professionnel, Butt (Harry Baird), un homme hanté par les fantômes et Clem (Michael J. Pollard), un alcoolique, partent à cheval dans le désert. Le pire est peut-être encore devant eux, notamment leur rencontre avec Chaco (Tomás Millian) un bandit sadique…

Les Quatre de l’Apocalypse – Copyright StudioCanal 2023

Une ville paisible et vivante voit l’arrivée de Stubby Preston, allure rassurante et sourire aux lèvres. La joie de ce dernier est de courte durée, le shérif l’arrête quasi immédiatement. Derrière les barreaux, les quatre individualités du titre font connaissance. Décontracté et partiellement léger (ils sont tout de même en prison), le pré-générique est un mirage. L’ambiance est bon enfant, les personnages sont miraculeusement « écartés » (et en ce sens protégés) du réel tandis qu’un massacre se prépare. La bascule du jour à la nuit, montre un autre visage de Salt Flat : des hommes cagoulés et armés, apparus pendant les crédits, opèrent une purge ultra-violente, ils « débarrassent » la cité de ses éléments malfaisants. Tout en contraste (un goût également cultivé par le choix d’une bande originale au décalage aussi évident qu’ironique), Lucio Fulci présente une tranquillité acquise dans la sauvagerie, une justice arbitraire avalisée par le shérif local. Stubby, Bunny, Butt et Clem, témoins effrayés et impuissants, sont remis en liberté le lendemain et sommés de quitter les lieux. Le prologue partiellement statique et en décor unique, constitue un autre leurre. Il précède une longue fuite en avant sur les routes de l’Ouest, sans but précis si ce n’est trouver celui trouver un point d’escale ou une terre d’accueil. Le film, s’il appartient au western à la faveur de son cadre historique et géographique, se tient à distance de ses codes et de ses figures imposées. Il préfère adopter la structure d’un road-movie où les péripéties et les enjeux se dessinent au gré des rencontres. Le quatuor, passif, subit l’action, il n’agit qu’en réaction, s’adapte à ses interlocuteurs. Chaque étape de son parcours semble animée par une pulsion de survie à défaut d’autres objectifs. Le long-métrage fuit ainsi la notion d’efficacité, il relate des étapes transitoires vers l’inconnu. À l’instar de ses héros, il prend la couleur des situations. Les scènes au sein de la communauté chrétienne en attestent, notamment la comédie de mariage improvisée entre Preston et Bunny. Cet épisode s’inscrit à l’intérieur de séquences positives, où le dialogue l’emporte sur l’action. « La naissance, la reproduction et la mort […] La vie n’est que ça ». peut-on entendre en guise de maxime. Cette vision simple, est rapidement accompagnée de considérations traduisant, derrière le bonheur de façade, une crainte de l’avenir : « aller de l’avant est trop dangereux ». Ouverture existentialiste inattendue, encadrée de notions bibliques (l’évocation du paradis vient explicitement répondre au titre), Les Quatre de l’Apocalypse se fait l’écho d’un monde contemporain incertain. Les croyances et idéaux sont tombées en lambeaux, l’humanité déçue, est en attente de nouvelles utopies et idéologies auxquelles adhérer. Butt, présenté comme dérangé, communiquant avec les fantômes et donc par extension les morts, incarne allégoriquement un nihilisme que paraît épouser partiellement Fulci. Le vivant, autrement dit le présent, ne révèle qu’un intérêt relatif, l’irrationnel à défaut de perspectives a quelque chose de réconfortant : il ouvre la voie à des fantasmes la réalité ne permet plus.

Les Quatre de l’Apocalypse – Copyright StudioCanal 2023

C’est dans ce contexte que la noirceur va peu à peu reprendre le dessus et contaminer définitivement l’ensemble avec l’apparition iconique de Chaco. Intronisé par ses armes et son habilité au tir, son apparence singulière (Tomás Milián phénoménal, s’est, entre autres, inspiré de Charles Manson) et son charisme débordant, il dynamite instantanément la trajectoire du film. Possible homme providentiel, il aimante autant la caméra que le regard des personnages. Il s’invite dans le groupe sans réellement leur laisser le choix, tout en générant empathie et admiration, du moins, chez une partie d’entre eux. Stubby est nettement plus méfiant face à ses récits, son prétendu passé et son attitude envahissante. Le mal est paré des meilleures intentions, nous dit en creux le cinéaste. Le chasseur ne tarde pas à dévoiler sa nature perverse et sadique, violant, torturant, droguant, manipulant les héros selon son humeur avant de les abandonner. L’errance s’accompagnera dès lors d’une soif de vengeance. Résolument inquiet, Lucio Fulci montre un gigantesque territoire où aucun espace ne semble adapté à ses marginaux, des grands déserts aux villages qu’ils pénètrent. À l’image des petites étendues d’eau à l’intérieur des grands déserts, seule la survie leur est permise, autorisée. Il observe un monde déliquescent où la joie ne peut être qu’éphémère et n’est jamais éloignée de la mort : les séquences hédonistes sont suivies du décès d’un des leurs ou plus explicite encore, la scène de l’accouchement et son issue tragique. La dimension macabre des Quatre de l’Apocalypse préfigure esthétiquement La Trilogie de la Mort qui contribuera ultérieurement à la consécration de son auteur (dans les suppléments Lionel Garnier effectue un parallèle entre Butt et Emily de L’Au-Delà), elle traduit également sa lucidité quant à l’état du western italien. Le long-métrage prend ainsi la forme d’un lent purgatoire où la délivrance n’est accessible que dans l’ultraviolence. Le genre est déjà condamné, entreprendre de le révolutionner est vain, il revêt alors l’humeur (impitoyable) de son réalisateur. Derrière la sauvagerie de l’œuvre, se distingue une double charge aiguisée. D’un côté, l’impasse religieuse, dont est ici fustigée la naïveté et l’incapacité à penser durablement le monde. Les échos bibliques nombreux, viennent ramener le texte sacré à la pure dimension de mythe, de récit à la puissance évocatrice non négligeable. De l’autre, l’illusion hippie, incarnée toute entière en Chaco (comme nous l’évoquions plus haut avatar fictif de Manson), où comment l’espoir du Bien a pu conduire au pire. Le mouvement déjà en train de disparaître, n’est abordé que par ses dérives (drogue, violence, inconséquence), trop importantes pour légitimer ses supposées vertus. Fulci pointe la duplicité des doctrines en même temps que leur désuétudes, leurs dévoiements et leurs dangers derrière leurs tout relatifs bienfaits. Fulci dans un geste ironique et jouissif élabore une séquence hallucinogène telle une cérémonie religieuse, la drogue remplaçant l’hostie. Paradoxalement, cette vision au pessimisme presque total, est légèrement rééquilibrée par un humanisme tangible et une surprenante tendresse. L’histoire d’amour naissante entre Stubby et Bunny, débutée comme un jeu devient au fur et à mesure une vérité. Le sentiment véritable et désintéressé existe encore, il est en quelque sorte le dernier rempart avant de céder à une barbarie encouragée par la société. Preston (Fabio Testi très bon, la même année que L’Important c’est d’aimer), dépeint comme pacifiste, devra se résoudre à répondre par le même langage que celui qu’ils ont subi tout du long. Libération salvatrice et défaite morale, cette conclusion a quelque chose de sale et gangréné, jusque dans sa totale cohérence.

En 1975, le film a échoué à attirer les foules en Italie en plus de faire l’objet de virulentes critiques. Il fit l’objet de nombreuses coupes et d’un montage tronqué qui n’aida pas à en prendre la pleine mesure. Lucio Fulci, parviendra à revenir en force quatre ans plus tard, en acceptant la réalisation de L’Enfer des Zombies qui relancera commercialement sa carrière. A posteriori, Les Quatre de l’Apocalypse apparaît comme une œuvre majeure et détonante dans sa filmographie. Crépuscule des idéaux et d’un genre, ce récit de morts et de naissance, précède l’avènement de son cinéaste. Il constitue un terrain de jeu idéal et passionnant, où la relecture et l’appropriation du western dépassé largement le simple exercice. Près d’un demi-siècle après, on peut lui prêter de divers héritages. Il évoque par aspects, The Devil’s Rejects de Rob Zombie avant l’heure, un film que l’on a beaucoup associé à un référentiel américain qui partage pourtant un même nihilisme et une affinité semblable pour le sadisme, en plus d’employer une rhétorique biblique. La vraie différence se situerait dans la nature des personnages, il s’agit de héros chez Fulci et d’antihéros absolus chez Zombie. Plus récemment, impossible évidemment de ne pas citer Quentin Tarantino et son monumental Once Upon a Time in…Hollywood. D’une part, le réalisateur américain a largement contribué à la redécouverte et à la réhabilitation de l’œuvre du maître italien, d’autre part les deux longs-métrages interrogent une même époque changeante, sujette à fantasmes, fascination et dégoût, hantée par la figure de Charles Manson. L’édition s’accompagne de trois suppléments hautement recommandables. L’incontournable préface de Jean-Baptiste Thoret, une passionnante intervention du spécialiste Lionel Grenier, érudite et riche en précieuses informations, ainsi que Western à Almeria un document de 1975 autour d’une Mecque européenne qui accueille plusieurs tournages. Le reportage contient des images sur le plateau des Quatre de l’Apocalypse.

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A propos de Vincent Nicolet

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