Parmi les tout derniers films ajoutés à son catalogue, Le Chat Qui Fume proposait notamment deux productions hongkongaises, toutes deux avec Maggie Cheung : La Septième malédiction et Les Guerriers du temps.
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Copyright Le Chat Qui Fume
Sorti en 1986, La Septième Malédiction de Lam Nai Choi relate les aventures du Dr Yen Chen (Chin Siu-Ho), frappé d’une malédiction mortelle par un sorcier sanguinaire. Aidé d’une journaliste maladroite mais téméraire et d’un ami expert en magie noire, Yen Chen, dont les jours sont désormais comptés, se met en quête d’un artefact à même de conjurer le sort…
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Mélange surprenant de comédie potache, de scènes d’action, d’aventure et de gore – pour un résultat aussi enfantin qu’horrifique, à la liberté de ton et de forme rappelant Histoires de fantômes chinois – le film offre à voir un tourbillon de scènes de combat superbement chorégraphiées, de péripéties et de séquences graphiques, le tout dans des décors déments, allant de grottes mystérieuses à une impressionnante jungle hostile. Les amateurs d’esthétique bis pourront ainsi se délecter d’un florilège d’écartèlements et autres éviscérations, et même apercevoir quelques monstres, pour un résultat haut en couleurs… et fort en hauts-le-coeur ! Considérer La Septième malédiction comme un simple divertissement en mode mineur serait toutefois minimiser le génie de Lam Nai Choi, cinéaste-artisan aux ambitions expérimentales et formalistes proches de Tsui Hark – ce que ne manque d’ailleurs pas de rappeler Julien Sévéon dans le bonus qu’il lui consacre. Redigérant et se réappropriant parfaitement les codes d’un certain cinéma d’aventure occidental, lui-même imprégné d’exotisme et largement inspiré par les productions hongkongaises – on pense notamment à Indiana Jones et le temple maudit, sorti deux ans plus tôt – afin d’en restituer, sans aucun maniérisme, les meilleurs aspects, La Septième malédiction est ainsi à classer parmi les fleurons de l’âge d’or du cinéma hongkongais. Tour à tour régressif, éprouvant et jubilatoire et assumant totalement son côté « bande dessinée », le film doit enfin sa réussite à l’énergie de Chin Siu-Ho et au duo détonnant qu’il forme ici avec le personnage maladroit et entêté que joue la toute jeune Maggie Cheung. D’une absolue sincérité, le « petit » divertissement se révèle immense, naviguant avec une facilité déconcertante entre candeur et fête foraine.
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Dans un style similaire, quoique moins gore et plus comique, Les Guerriers du temps (1989) signé Clarence Fok, transporte le spectateur dans la Chine du XVIIème siècle, où le valeureux Fong Sau-Ching (Yuen Biao) membre de la garde impériale, est chargé de capturer le criminel Fung San (Yuen Wah). Une fois celui-ci débusqué, les deux hommes s’affrontent et tombent dans un lac gelé. Trois cents ans plus tard, leurs corps sont retrouvés et ramenés à la vie. Séparés l’un de l’autre, ils suivront deux voies différentes : Fong Sau-Ching tombera amoureux d’une prostituée au grand coeur (Maggie Cheung) tandis que Fung San, initié aux voyages dans le temps, tentera de regagner son époque avec une cargaison d’armes à feux afin de réécrire l’Histoire…
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Cartoonesque en diable et s’adonnant également au mélange des genres – aventure et science-fiction y côtoient action et comédie romantique – Les guerriers du temps saisit d’abord par la beauté de sa photographie et la virtuosité de ses combats – chorégraphiés et/ou câblés – avant d’embarquer définitivement le spectateur grâce à la qualité de ses gags et le soin apporté à la psychologie des personnages.
Le Hong Kong des années 80 devient ainsi, dans ce film, le théâtre d’une aventure décapante où, quatre ans avant Les Visiteurs – que certaines séquences des Guerriers du temps préfigurent très nettement – deux hommes venus du passé doivent s’adapter au monde moderne (ce qui s’avère, comme toujours dans ce type de comédie, nettement plus ardu pour les hommes d’honneur que pour les truands) mais aussi celui d’une romance pour-le-moins caustique entre les personnages de Yuen Biao et Maggie Cheung, qui trouve ici l’un de ses meilleurs rôles comiques.
Désopilant et visuellement superbe, Les Guerriers du temps s’avère spectaculaire à tout point de vue, opérant avec brio un mélange de genres et d’atmosphères aussi improbable que précurseur, ne pouvant que faire regretter la richesse et la singularité de cette période désormais révolue du cinéma hongkongais.
Disponible en Blu-Ray chez Le Chat Qui Fume
BONUS pour La Septième malédiction :
- Lam Nai Choi, le grand artisan de Hong Kong par Julien Sévéon
• Interview de l’acteur Chin Siu-Ho (21 min)
• Film annonce
BONUS pour Les Guerriers du temps :
- Clarence Fok, Cinéaste versatile par Julien Sévéon (24mn)
• Interview archive de l’acteur Yuen Biao
• Film annonce
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