Après le succès des trois premiers volets de la saga Moi Moche et Méchant et du spin-off Les Minions – centré sur les hilarants « hommes de main » jaunes devenus depuis plus de dix ans une mascotte emblématique du paysage pop-culturel actuel – la franchise la plus populaire du studio Illumination revient en salles cet été avec une nouvelle préquelle de son tout premier opus, Les Minions 2 : Il était une fois Gru, réalisé sans l’habituel co-metteur en scène français Pierre Coffin (qui prête néanmoins toujours sa voix aux Minions). Un retour retardé de deux ans par la pandémie de Covid-19 mais un retour en force !
Dans les années 1970, le tout jeune mais déjà « moche et méchant » Gru élabore un plan afin d’intégrer son gang préféré, les Vicious 6. L’opération tourne vite au cauchemar et le garçon ne tarde pas à être capturé par Will Karnage, ancien chef des Vicious 6 trahi par ces derniers, qui se lancent à ses trousses et celles de Gru afin de récupérer un mystérieux artefact aux pouvoirs surnaturels. De leur côté, les Minions Kevin, Stuart et Bob se lancent à la rescousse de leur maître adoré.
À la différence du précédent opus, Les Minions 2 : Il était une fois Gru ne s’attache plus seulement aux Minions mais également aux débuts de Gru dans la criminalité et inclut ainsi quelques clins d’oeil à ses futures exactions – déjà connues des spectateurs – tels que la rencontre d’un futur acolyte ou encore l’incitation d’un étonnant « père de substitution » à « toujours viser la Lune ». Cette double narration – Gru et les Minions passant la majorité du film séparés – se traduit également par un temps d’écran partagé entre Kevin, Stuart et Bob – isolés, comme dans le précédent film Les Minions, du reste de leur tribu – et leur précieux « mini-boss ».
La réussite des Minions 2 tient en premier lieu à la gestion de son rythme, que ce soit dans le traitement des deux récits sans que l’un ne soit sacrifié à l’autre ou encore dans son enchaînement sans temps mort de gags cartoonesques – allant de quelques blagues potache à d’authentiques instants de grâce. L’animation, comme d’habitude pour une production Illumination, s’avère techniquement irréprochable avec une grande variété de décors et un impressionnant niveau de détails. Le film s’illustre aussi par un ancrage spatio-temporel toujours vintage mais abandonnant les années 60 (où se déroulait le précédent film) pour plonger quelques années plus tard, en plein âge d’or du disco, imprégnant son esthétique de touches « seventies » et constituant sa trame musicale d’un florilège de tubes (en versions originales ou revisités pour l’occasion) de Linda Ronstadt, Andrea True Connection ou encore Diana Ross… nourrissant jusqu’à certains gags du film, parmi lesquels une réplique mémorable sur l’abus de musique disco et les dangers d’une tronçonneuse.
La seconde clé de la réussite du long-métrage tient également à sa fidélité à une règle trop peu souvent évoquée et pourtant fondatrice de la saga Moi Moche et Méchant : le fait que chacun de ses épisodes se révèle être, sous son apparence de cartoon familial, une grande histoire d’amour ! Ainsi pour chaque gag plus-ou-moins régressif, chaque opus recèle d’étonnants moments d’émotion aussi bien dosés que les traits d’humour et Moi moche et méchant 1, 2 et 3 ne racontent ni plus ni moins que le parcours d’un homme aigri et solitaire (et pas si « méchant » qu’il le prétend) découvrant la rédemption par l’amour à travers l’instinct paternel, puis en rencontrant la femme de sa vie avant d’apprendre à connaître un frère dont il ignorait l’existence. Et parmi les personnages incarnant le mieux cette idée se trouvent les Minions eux-mêmes. Car bien que dociles, en manque d’individualité et enclins à obéir aveuglément au premier leader venu (à la manière, en un mot, de fanatiques, thématique très souvent abordée de façon satirique dans la saga, notamment à travers les « vrais méchants » déifiés et vénérés comme des stars malgré leur nocivité), ces créatures si dévouées s’imposent avant tout – et sans doute est-ce là l’une des clés de leur popularité – comme des êtres parfaitement purs et innocents dotés d’une qualité suprême, à savoir une capacité d’amour inconditionnel les menant à risquer sans hésitation leur vie pour l’homme qui compte le plus à leurs yeux. Comme si, au-delà de sa naïveté apparente, Les Minions 2 se posait comme un étonnant éloge de l’idiotie (au sens de pureté) face au cynisme et à la brutalité du monde…
Idéal à toute heure et à tout âge, Les Minions 2 : Il était une fois Gru est un grand divertissement ludique, touchant et candide !
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