Napoléon vu par Abel Gance

Napoléon vu par Abel Gance – version reconstruite, restaurée & musicale : événements !

Napoléon vu par Abel Gance

🎬🎶👨🏼‍🎤👩🏿‍🎤🎖 Napoléon vu par Abel Gance

version reconstruite, restaurée & musicale visionnée les 5 et 12 juin @ La Cinémathèque française

 

Ce fut pour nombre d’entre nous une Arlésienne, au fil des rendez-vous à la Cinémathèque française sur les avancées de la restauration cette dernière douzaine d’années, on se demandait si un jour, de notre vivant, on allait enfin le voir notre Napoléon restauré ! Et notre (im)patience fut récompensée, au delà de ce qu’on aurait pu imaginer : à la sortie des projections de travail, le constat semblait unanime, nous avions été les spectateurs d’une œuvre totale à la mise en scène magistrale. Un éblouissement continu sans une seconde de trop, le flux d’images et de musiques nous emporta du début à la fin de cette épopée spectaculaire, toujours aussi moderne et rafraîchissante près de 100 ans après sa genèse.

Ce sommet des films muets, chant du cygne de cette époque avant l’arrivée du cinéma parlant, a charrié ses légendes et ses croyances, entérinées par des imbroglios financiers, administratifs et juridiques, cataloguant cette œuvre de monstruosité au défi hors normes de sa complétude. Pour cette version, 15 ans de travail collectif, collaboratif et international sont couronnés par ce résultat stupéfiant de poésies visuelle et musicale, car non ceci n’est pas un biopic, mais bien une vision expérimentale de la destinée d’un homme dont la fiction s’empare à loisir des codes de la romance et du film de guerre dans un souffle épique porté par une ambition formelle de haute volée.

De même, l’objectif de cet article n’est pas de faire l’apologie de la personne de Napoleone Buonaparte, il est surtout de vous partager les émotions et l’émerveillement ressentis grâce à un créateur voulant incarner sa « musique de lumière » dans les prémisses du destin de ce personnage controversé, et aussi bien cette figure clivante que l’œuvre furent sujettes à des méprises et des malentendus sur lesquels on reviendra, faussant la réception potentielle en 2024 de ce film incontournable dans la cinéphilie et mélomanie actuelles, cette version restaurée et reconstruite permettra on l’espère de réévaluer la puissance évocatrice du cinéma de Gance, à l’aune d’arts plus classiques ne pouvant proposer une immersion aussi spectaculaire que la sienne.

 

 

© Affiche exposée à l’Espace chercheurs dans les collections de la Cinémathèque française

 

Un ensemble d’événements accompagnent cette version reconstruite, restaurée et musicale dès cette semaine qu’on vous liste en fin d’article, avec la parution de l’indispensable livre édité par les Éditions de la Table ronde afin d’en avoir une appréhension fine et globale de différents intervenant⸱e⸱s de cette aventure humaine et technique sans précédents.

 

Napoléon vu par Abel Gance Albert Dieudonné

Napoléon vu par Abel Gance – Albert Dieudonné 

 

À la sortie du Napoléon de Sir Ridley Scott et à la ressortie en version restaurée de Guerre et Paix Война и мир de Sergueï Bondartchouk Сергей Бондарчук, leur communication était accompagnée de statistiques revenant sur des productions dantesques ayant mobilisé des milliers de figurants, concours au film le plus impressionnant jamais produit. Le Napoléon vu par Abel Gance avait mis le pied à l’étrier à ses successeurs en convoquant sa propre armée de collaborateurs, figurants et moyens techniques lors de sa fabrication. Gance (1889-1981) n’aura jamais su que bien longtemps après son décès son film hanterait encore des passionné⸱e⸱s afin d’accoucher d’un monstre d’entreprise extrêmement complexe, alors remettons en chiffres cette somme de travail totalisée par ses équipes d’époque et celles l’ayant succédé pour le ressusciter depuis :

  • 10 mois de tournage sur 2 ans (15 janvier 1925 – juin 1925 ; janvier – juin 1926)
  • 18 caméras (Debrie, Debrie blindée, Bell Howell, Gillon, Pathé, Sept, ralentisseur, caméra triple Debrie, objectifs spéciaux « Cidoscope » & « Brachyscope »)
  • 450 000 mètres de pellicule négative (il ne subsiste guère plus que 5% de son négatif d’origine)
  • 2 négatifs de 10 700 mètres (Grande Version), 1 négatif de 4 200 mètres (version Opéra), 4 négatifs de la version internationale de 3 500 mètres
  • 1 an presque de montage avec Marguerite Beaugé, Henriette Pinson, Suzanne Gugenheim et Louis Osmont
  • Près d’une dizaine de lieux de tournage (Studios Billancourt, Musée Dupuytren, Ajaccio, Briançon, Toulon, Plaine de la Crau, Route de la Pauline, Carrières de la Garde…)
  • 93 comédien⸱ne⸱s au générique & près de 7000 figurants
  • 42 blessés en 1 journée de tournage du siège de Toulon
  • 15 ans de recherches et de restauration pour cette version reconstruite et restaurée
  • Plus de 1270 boîtes de pellicule de toute génération, parsemées dans le monde, regroupées pour cette version au fort de Saint Cyr dans les Yvelines
  • 1 expertise en 4 gros tomes
  • 300 éléments sources différents sélectionnés pour le workflow
  • 15 éléments sources différents pour 1 seule séquence
  • 4 séquences en production simultanée lors de la restauration
  • près de 100 œuvres musicales de répertoire et un extrait d’Arthur Honegger
  • 250 musiciens
  • 3000 pages de partition de 16kg en 4 tomes
  • 25 journées en 50 sessions d’enregistrement musical pour les 2 orchestres & le chœur
  • plus de 1000 heures de montage musical, etc… le livre revient en détails sur l’inventaire étourdissant de production du film

 

 

 Georges Mourier & Laure Marchaut en expertise © Christel Jeanne

 

Une folie donc que ce film et cette reconstruction !? Peu de personnes se trouveraient en effet en mesure de gérer ces foules, enjeux artistiques/financiers, masses de pellicules, archives papiers, documents et informations, il a fallu pour la restauration la mobilisation indéfectible de collaborateurs dévoués et endurants, une méthode scientifique et rigoureuse, des moyens financiers colossaux (plus de 4 millions €), la bonne intelligence d’institutions et interlocuteurs publics/privés pour mener à bien cette odyssée singulière sur le très long cours redonnant à voir enfin la version avec ses intentions dramaturgiques originelles, et que beaucoup en 2024 pourraient rejeter en bloc car se rattachant à une icône écrasante symbolisant un pouvoir despotique, ayant été incarnée des centaines de fois au cinéma, théâtre, à la télévision, radio… (« À quoi bon voir un énième Napoléon ? » et qui plus est, lors de la sortie du Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte & Alexandre De La Patellière en ce moment…). Ainsi, cet article comme le film ne reviendra pas sur la vie de Napoléon et l’exactitude des faits historiques, il se concentrera plutôt sur sa mise en scène, comme l’indiquait Gance dans son texte de présentation du film : « Napoléon, c’est Prométhée. Il ne s’agit pas ici de morale ni de politique mais d’art. […] Ce n’est donc pas pour réaliser un “film historique” banal que j’ai tenté de ressusciter dans le langage des images la prodigieuse figure de celui qui se proclama lui-même une parcelle de rocher lancée dans l’espace, mais parce que Napoléon est un abrégé du monde ».

 

Abel Gance

 

D’Abel Gance, on retint les superlatifs et la démesure dont il fit preuve tout au long de ses vie et carrière : sur ses 51 films en 60 ans traversant le XXè siècle et ses mutations techniques, son Napoléon en fut le 26è métrage. Avec la version restaurée de La Roue éditée en vidéo en 2020, de nouveaux publics pouvaient embrasser la grandeur de son cinéma monumental, et qui à l’époque de sa sortie initiale consacraient déjà du temps à ces durées atypiques, faisant du cinéma un divertissement grandiose et collectif. Ces restaurations successives donnent le goût à voir tous ses faits d’armes cinématographiques renaître sur grand écran et en vidéo, soulignant son désir d’absolu avec le médium cinéma. Le livre édité par les Éditions de la Table ronde revient sur ce parcours digne d’une fiction où grandeur et déchéance se côtoieraient (Charles Pathé lui suggérant de séjourner aux États-Unis pour l’élargissement de ses perspectives du cinématographe à l’échelle mondiale, sa rencontre avec David W. Griffith…) et ce qui conduit en 1923 Gance à ce voyage sensoriel que fut ses Napoléon. Inspiré par le Quatre vingt-treize de Victor Hugo : « être un membre de la Convention, c’est être une vague de l’Océan », ce film unique par son esthétique et ses innovations (triptyques immersifs), Gance force l’admiration car d’emblée il eut la capacité de ce démiurge à fédérer des hommes et femmes à sa vision insensée et à anticiper toute sa création artistique dans les moindres détails. Autant le livre que la conférence de Georges Mourier détaillent sa minutie et sa méticulosité dès sa préparation en 1924 dans cet art quasi totalitaire, mais surtout total au service de la poésie. « Mes amis, tous les écrans de l’univers vous attendent. À tous, collaborateurs de tous ordres, à tous, premiers rôles, seconds plans, opérateurs, peintres, électriciens, machinistes, à tous, surtout à vous, humbles figurants qui allez avoir le lourd fardeau de retrouver l’esprit de vos aïeux et de donner par votre unité de cœur le redoutable visage de la France de 1792 à 1815, je demande, mieux, j’exige l’oubli total des mesquines considérations personnelles et un dévouement absolu. » : proclama Gance le 4 juin 1924 à ses collaborateurs. On apprendra que si le tournage fut épique (mésaventures financières, explosion touchant Gance et son assistant Georges Lampin lors du tournage du siège de Toulon,…), la série de déboires et scandales qu’il rencontra dans l’exploitation de ses versions l’amena à réfléchir à un concept augmenté de sa vision du Napoléon avec un livre « Napoléon vu par Abel Gance », transcription de son scénario en novembre 1927 aux Éditions Plon et un programme composite intitulé « Autour de Napoléon » projeté lors de plusieurs séances dès février 1928 au Studio 28 à Montmartre afin de faire perdurer ce projet inexploitable dans les conditions qu’il rêvait.

 

Napoléon vu par Abel Gance Brienne

Napoléon vu par Abel Gance – Vladimir Roudenko

 

Gance n’est pas un inconditionnel de Bonaparte, qu’il voulait présenter comme un héritier de la Révolution française à qui il a à rendre des comptes, citant Sainte-Beuve, il a « voulu par l’inexactitude du détail retrouver la vérité de l’ensemble », alors que les cartons vous induiront en erreur avec leur mention « hist », la vérité n’est pas la réalité d’une figure historique ayant existé, elle est plutôt à éprouver dans la composition esthétique que Gance nous propose, il nous offre alors un majestueux poème visuel qui n’est pas à intellectualiser, mais à ressentir. Une œuvre inclassable à la mise en scène en avance sur son temps utilisant un langage cinématographique inédit mêlant images et musiques de façon synchrone : Georges Mourier, spectateur de la deuxième restauration de Kevin Brownlow en 1983 et qui travaille sur Gance depuis plus de 35 ans, prend conscience notamment de deux preuves soulignant cette vision holistique de la mise en scène de Gance : dans la séquence de Brienne lors de la bataille de boules de neige, un de ses amis mélomanes étudiant l’orchestration reconnaît uniquement par le visionnage des images que le cinéaste s’est inspiré du concerto pour piano n° 1 (final du 3è mouvement) de Sergueï Prokofiev, Mourier écoute ce morceau et constate l’exact synchronisme images/musique; puis la Marseillaise dans la séquence du couvent des Cordeliers chantée par le peuple est en parfaite synchronisation labiale (image/chœur en live lors des ciné concerts ou en version musiquée), corroborant par là que Gance, étant curieux des arts, s’en imprégnait afin de délivrer sa propre sensibilité et son rapport au monde, au-delà des images.

 

Napoléon vu par Abel Gance Brienne

Napoléon vu par Abel Gance – Brienne

 

Sa précision était telle que pour les monteuses de Gance, un travail titanesque de référencement avait été entrepris, jusqu’à numéroter quasi chaque photogramme dans les manchettes, s’il voulait monter un plan = 1 seconde pour certaines séquences. Sur les 25 séquences composant ce récit expérimental, chaque seconde est imaginée et réalisée avec une rigueur mathématique, Gance en joue afin d’écrire sa propre partition filmique comme de la musique, ce film est pour lui l’occasion d’innover de nouvelles techniques de mises en scène et d’améliorer des outils préexistants. Que ce soit pour ses séquences ou plans en damiers split-screen, dans lesquels les images se répètent, répondent et correspondent en rimes visuelles (notamment la bataille à Brienne), ou dans un feuilletage de l’image par des surimpressions successives, subtiles car il ne faut pas cramer la pellicule à la première exposition lumineuse lors du tournage de la scène, exigeant de ce fait une grande dextérité technique dans l’utilisation des objectifs et obturateurs par ses opérateurs. Ses montages, la plupart alternés, permettaient de mettre en rapport deux lieux différents sur une même temporalité : avec cette séquence de fuite sur un frêle esquif vers la France imaginée en triptyque (mais dont il ne reste plus les négatifs originaux pour les panneaux latéraux) pendant la chute des Girondins à la Convention, soulignant ce moment fort de l’Histoire et ces luttes contre l’adversité par cette double tempête métaphorique historique/géographique/politique.

 

Napoléon vu par Abel Gance Double tempête

Napoléon vu par Abel Gance – Double tempête

 

Ses choix de mises en scène divergent entre les versions Opéra et Apollo à la dramaturgie des plus marquées, car en retrouvant les différents éléments dans le monde, Mourier s’aperçut que la direction des interprètes pouvait être différente et donner un sens nouveau aux relations entre les personnages (Tristan Fleuri avec Bonaparte), comme les enjeux pouvaient se resserrer vers un destin encore plus fabuleux en un montage enchaîné de gros plans et de surimpressions entre l’aigle et Bonaparte à plusieurs reprises, symbolisant sa gloire à venir. Il en est de même pour la séquence fictive de la salle du Manège vidée de la Convention pendant laquelle les fantômes cadrés en plans plus généraux avec des face-à-faces fixes dans la version Opéra, sont en revanche mobiles et glissent vers Bonaparte ouvrant grand ses bras avec des surimpressions plus sophistiquées dans la version Apollo. Dans cette dernière, l’équilibre matière/émotion avec la technique épouse davantage les intentions artistiques originelles de Gance, et c’est ce pourquoi ce fut cette version qui fut prise pour référence pour le montage final de la reconstruction.

 

Napoléon vu par Abel Gance Convention salle du Manège

Napoléon vu par Abel Gance – les fantômes de salle du Manège à la Convention

 

De cette matière spirite, on revient à l’essence du cinéma, cet art forain, devant autant séduire que duper le voyeur/regardeur. Le cinéma, hanté par des fantômes d’abord imaginés par la photographie, réalise avec le mouvement, une tromperie encore plus facétieuse de notre œil qui a absorbé déjà à l’époque de Gance, une palette d’images emblématiques. De plus, en utilisant des formats imposants comme les triptyques avec la Polyvision, il jouait avec la perception du public afin de lui dérouler des récits aussi bien verticaux qu’horizontaux pour une expérience immersive inouïe. Il fut cité notamment à propos de ces triptyques l’influence des retables de Memling, mais que Jean-Jacques Meusy réfute en y voyant plutôt une liaison culturelle inconsciente car ce support selon lui est inapte au développement temporel, alors que Gance cherchait avec la Polyvision l’ubiquité ou la polyphonie. Aussi, en fil rouge de cette expérimentation visuelle, il met en scène le symbolisme pour l’évocation du prestige à venir ou de la séduction en jeux de regards, tout en cachant, découvrant, révélant tout un attirail d’objets métonymiques pour Bonaparte (aigle, soleil, bicorne), Joséphine (éventail) donnant lieu entre eux deux à une parade amoureuse lors d’une séquence digne des fêtes anachroniques des années folles dans un teintage rosé et des techniques de mises en scène avec ses différents caméras, objectifs et utilisations d’iris. Aussi, un motif récurrent dans le cinéma de toute époque et qu’on peut retrouver également dans celui de Gance est la pénétration, de toute part, par les éléments déchaînés, objets, regards… donnant une dimension et une approche plus sensuelle et charnelle, la caméra est haptique et doit s’approcher au plus près de ce que l’on veut conquérir : aigle, Joséphine, l’Europe… le triptyque final résume parfaitement ses intentions en nous montrant les objectifs de Bonaparte loin de la Révolution française qu’il était censé servir.

 

 

Napoléon vu par Abel Gance Joséphine

Napoléon vu par Abel Gance – Joséphine

 

Fin connaisseur de l’œuvre de Gance, Georges Mourier fut le principal interlocuteur et l’expert consulté pour les questions déterminantes concernant cette ultime restauration devant répondre à la question « Quelle version du Napoléon fournir pour une projection? » car le constat fut qu’il n’y avait au final aucune de référence, et suite à la suspension de la commercialisation du film, il fallait s’atteler à livrer celle qui le serait définitivement pour la Cinémathèque française. Afin de s’y retrouver, on récapitule parmi les 22 versions répertoriées par Mourier dans son article « La comète Napoléon » de la FIAF, les étapes essentielles de son propre chantier de reconstruction :

* Les versions par Gance :

  • version Opéra le 7 avril 1927 : présentation de gala à l’Opéra de Paris dans une version de 5200m (3h47), teintée et virée avec triptyques ayant nécessité un réaménagement complet de la cabine de projection du palais Garnier avec une partition composée d’un assemblage de pièces du grand répertoire classique (Haydn, Mozart, Beethoven…) et de la création d’une musique originale d’Arthur Honegger, d’une durée d’environ 30 minutes
  • version Apollo les 8/9 & 11/12 mai 1927 : projections pour les distributeurs & la presse au cinéma Apollo, métrage de 13261m sans triptyque (9h40) du fait de la cabine de projection ne pouvant accueillir 3 projecteurs, réduite à 12961m (9h27) pour l’exploitation (La Cinémathèque française détient aujourd’hui près de 70% des éléments subsistant dans le monde)
  • Grande Version le 24 novembre 1927 : envoi à la Metro Goldwyn-Mayer d’une copie positive avec triptyques, puis d’un négatif pour la distribution internationale du film, d’une longueur de 9600m (7h08). Elle fut réduite à 2438m (1h46) le 7 janvier 1928 par la MGM
  • « Napoléon Bonaparte » : de mai 1934 à janvier 1935, Abel Gance décide de sonoriser son film muet. Il tourne de nouvelles scènes, postsynchronise les parties muettes et fait un nouveau montage. Son métrage est de 3850m (2h20). Sortie le 11 mai 1935 au cinéma Paramount. C’est lors de la production de cette version que les négatifs retaillés de 1927 furent perdus
  • « Bonaparte et la Révolution » : décembre 1968, Abel Gance entreprend une nouvelle sonorisation de son film, avec, comme en 1934 une nouvelle postsynchronisation, de nouveaux plans tournés, un nouveau montage. Ceci donne un troisième film de 7544m (4h35 à 24im/sec) produit par Claude Lelouch, sortie le 9 septembre 1971 au cinéma Kinopanorama
  • vers 1947: Gance tourne plusieurs plans d’illustrations picturales et commence une version modifiée de Napoléon Bonaparte… sans suite
  • 23 février 1955 : reprise au Studio 28 de « Napoléon Bonaparte » dans une version remaniée avec triptyque final

* Les restaurations :

  • « copie Musée » : dès 1953, Marie Epstein et Henri Langlois établissent une version en 19 bobines du Napoléon de 1927 projetée au Festival de Venise en 1953 avec le triptyque final de l’armée d’Italie, puis à São Paulo en 1954. Cette version sera perfectionnée jusqu’en 1959
  • entre 1969 et 1982, Kevin Brownlow effectue une première restauration (6630m, soit 4h50), montrée successivement à différentes étapes, notamment à Londres, d’octobre 1970 (au National Film Theatre) à novembre 1980 (à l’Empire, Leicester Square) avec le concours du BFI. La véritable première eut lieu à Telluride (Colorado) le 1er septembre 1979, puis en 1981des projections avec la B.O. de Carmine Coppola qui fut jouée sous sa direction au Radio City Music Hall de New York
  • en 1983, Kevin Brownlow réalise sa deuxième restauration (7155m, soit 5h13) toujours avec le BFI mais aussi la Cinémathèque française, qui lui ouvre les portes de ses collections. Elle est présentée au Havre les 13/14 novembre 1982 et à Paris au Palais des Congrès les 23/24/25 juillet 1983 avec une musique composite de Carl Davis (montage du plus grand écran du monde devant être replié en moins de 13mn)
  • de 1991 à 1992, Bambi Ballard, grâce à de nouveaux éléments qu’elle avait découverts, entreprend pour le compte de la Cinémathèque française une restauration basée sur celle de Kevin Brownlow en 1983, et parvient à une version de 7500m, soit 5h28. Cette restauration est présentée aux arènes de Nîmes les 17 et 18 juillet 1992, puis sous la Grande Arche de la Défense les 29, 30 et 31 juillet 1992 avec une musique composite de Marius Constant jouée par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo
  • en 2000, Kevin Brownlow termine sa troisième et dernière restauration du film (avec réintroduction des teintages et virages), reprenant les nouveaux éléments découverts par Bambi Ballard et aboutissant à une durée à peu près identique. Présentée au Royal Festival Hall de Londres en juin 2000, sa durée est d’environ 5h30, pour un métrage de 7542m. Pour l’établissement de cette restauration, l’ensemble des éléments connus de Napoléon à la Cinémathèque française, y compris la copie de travail de 1991, fut envoyé à Kevin Brownlow
  • entre 2007 et 2009 une expertise de Georges Mourier fut conduite, assisté de Laure Marchaut notamment, dont les résultats mirent en évidence la possibilité de reconstruire et de restaurer le film dans la Grande Version souhaitée par Gance, par la suite il fut retrouvé des éléments complémentaires aux Archives françaises du film, dans le fonds Gance de la Cinémathèque puis dans d’autres archives internationales avec la F.I.A.F. prolongeant ainsi l’expertise initiale (leur protocole consista pour chaque élément à identifier sa généalogie et traçabilité, puis pour les bobines à identifier par étape de fabrication : les négatifs, positifs d’exploitation, contretypes, marrons sur les trois supports dans l’histoire de la production au cinéma : les films nitrate, diacétate, et triacétate)
  • en 2010, découverte du « séquencier Epstein » et de choix artistiques différents et sophistiqués entre les versions, confirmation de la nécessité d’une nouvelle restauration
  • en 2012, une tentative de reconstruction numérique fut menée prouvant la viabilité scientifique et artistique du projet avec un aperçu du montage originel de la Grande Version
  • en 2015, la décision fut prise de planifier la restauration numérique de Napoléon en définition 4K
  • en 2017, l’ensemble des trouvailles est regroupé au fort de Saint Cyr dans les Yvelines, puis mise en œuvre d’un plan de production workflow cousu main avec des outils créés pour cette occasion exceptionnelle afin de relever les défis techniques de la reconstruction et la restauration (exemples des LockUp Tables pour la colorimétrie à homogénéiser et de la conception du Nitroscan pouvant scanner en 4K de bord à bord la pellicule avec ses manchettes comprenant les informations historiographiques essentielles du photogramme)
  • le 7 mars 2018, suite à la restauration complète d’une séquence test « Les Ombres de la Convention » présentée au public dans le cadre du Festival de la Cinémathèque Toute la mémoire du monde, validation du protocole de travail pour la restauration finale du film jusqu’à l’été 2022 de toute une chaîne d’étude des différentes options techniques offertes par les principaux prestataires et des difficultés à résoudre éprouvée pour cette séquence test
  • le 1er juillet 2019, la séquence des Cordeliers est montrée enfin dans son montage originel qui permettait au public de chanter La Marseillaise en même temps que les images de Gance défilaient
  • de 2020 à 2022 : Simon Cloquet-Lafollye, compositeur expert en musique pour l’écran, s’attela en parallèle à l’écriture de la partition

 

6è Toute la mémoire du monde, festival international du film restauré – journée d’études :

« La restauration du Napoléon d’Abel Gance: la lumière retrouvée? » Intervention de Georges Mourier le 07 mars 2018 : extrait du tour du monde des éléments du Napoléon vu par Abel Gance

 

 

Sur la conception de la musique qui devait désapprendre des précédentes compositions imaginées pour les précédentes restaurations, Simon Cloquet-Lafollye releva le défi en envoyant sa démo pour la séquence du siège de Toulon lors d’un appel d’offres lancé en 2020 pendant la crise sanitaire. Expert de la musique créée pour l’image, son parcours soulignait son appétence avec l’enjeu artistique de cette reconstruction. Il savait que ce qu’avait écrit le compositeur originel Arthur Honegger ne pouvait être intégralement réutilisé des 20mn subsistantes (reprise de 2mn), puis sans instruction de Gance sur la direction musicale, sa propre création devait s’adapter à cette version inédite. Il n’avait qu’une seule consigne de la Cinémathèque : uniquement des musiques de répertoire. Il a tout de suite opté pour un parti pris tranché, cette carte blanche se reposerait sur son instinct et avec cette nouvelle musique il devrait tout remplacer, il n’y aurait pas de création sonore avec une bande originale monolithique ressemblant au score composer habituel, mais bien un matériau composite d’œuvres de répertoire dans son arrangement de la première à la dernière seconde du nouveau film, soit plus de 400mn à (ré)écrire en un temps record. Il lui fallut trouver le juste équilibre ente des œuvres connues de la fin du XVIIIè siècle (Haydn, Mozart, Symphonie n° 9 de Beethoven…) à la musique tonale du XXè siècle (Penderecki, Chostakovitch…), avec un florilège de pièces mé/inconnues représentant près de 85% de la partition finale. Ce qui l’amena pendant 2 ans seul dans son studio à d’abord effectuer un énorme travail de recherches et d’écoutes pour se constituer une audiothèque de compositeurs, puis en ayant regardé la scène restaurée au préalable à affiner sa sélection musicale finale. L’enjeu était de tenir la longueur de façon linéaire sur 7h d’affilée, et l’autre enchantement de ces projections est d’avoir été propulsés dans ce flot mélodique qui nous étreignit, nos émotions jaillirent comme jamais, notre corps emporté par le rythme, à l’unisson des destinées de ces hommes et femmes pris dans la tourmente de l’Histoire. Pour le triptyque restant, Gance étant pacifiste et le film ambigu sur le bellicisme, il fut choisi la Symphonie n° 6 de Mahler donnant une touche plus grinçante, que l’Ave verum corpus de Mozart questionne. Aussi à l’image de cette fin, plus introspective qu’héroïque, la musique se fait plus onirique. Cloquet-Lafollye voulait une musique qui ne ressemble qu’au Napoléon vu par Abel Gance, le pari est réussi, elle transcende les époques et pourtant peut être reçue de façon universelle, chacun y retrouvant un air familier, comme voguant en des contrées inconnues.  

 

 

Reconstruction de La Marseillaise dans le Napoléon d’Abel Gance par Georges Mourier le 29 janvier 2015 @ la Cinémathèque française

 

Napoléon vu par Abel Gance Enregistrement de la Musique du film Napoléon par l’Orchestre Philharmonique de Radio France placé sous la direction de Fabien Gabel, juillet 2022 / Studio 104 de Radio France © Christophe Abramowitz / Radio France

Napoléon vu par Abel Gance – Enregistrement de la Musique du film Napoléon par l’Orchestre Philharmonique de Radio France
placé sous la direction de Fabien Gabel, juillet 2022 / Studio 104 de Radio France © Christophe Abramowitz / Radio France

 

Vous retrouverez l’ensemble plus détaillé des péripéties et vicissitudes de ce film culte dans le livre publié par les Éditions de la Table ronde qui avec sa mise en page épurée, a fait le choix d’une très belle composition mettant en valeur les archives et les photogrammes dans l’ordre narratif du film en première moitié de page, puis au-dessous le texte qui ne vient pas expliquer ce qu’on y voit au-dessus (bien que certains propos rencontrent le photogramme avec une stupéfiante résonance) de plusieurs intervenant⸱e⸱s sur ce projet pharaonique ou experts du cinéma ou de Napoleone Buonaparte. Il propose aussi de s’immerger d’une autre façon dans les triptyques qui nous sont restés par un pliage en 3 parties des photogrammes de la Campagne d’Italie (pages 256-57-58-59-60) et du symbole tricolore du drapeau français (pages 265-66-67-68).

 

Napoléon vu par Abel Gance Triptyque final

Napoléon vu par Abel Gance – extrait du Triptyque final

 

Cette traversée dans le temps témoigne donc d’une certaine abnégation devant une œuvre étourdissante qui force le respect pour sa conception artistique et technique, et également face à l’endurance, l’élégance d’âme dans les collaborations lors des restaurations, et souligne ainsi une croyance profonde que nos institutions peuvent se porter garantes de nos trésors nationaux en les exhumant et en mettant les ressources nécessaires pour l’accomplissement de l’impensable (la Cinémathèque a pour mission la conservation & la diffusion de ses œuvres, mais est également l’ayant-droit du Napoléon). Ce projet gigantesque ne doit pas éclipser comment Gance voulut exprimer ses idées, sentiments, émotions en images, et que ce⸱lle⸱ux qui en appellent au génie allant au fond de la matière vivante n’auraient pas tort, ce control freak n’avait de cesse de labourer le champ des possibles cinématographiques afin d’avoir à sa disposition une palette de prises de vues pour son montage : « Quand on me demande ce que je fais au cinéma, je réponds que je suis Dieu. J’apporte le soleil, la lune, la pluie, la boue – et même la grêle ». Il n’a par conséquent pas fallu attendre le Challengers de Luca Guadagnino pour épouser le point de vue d’une balle, Gance imaginait déjà 100 ans auparavant sa séquence de bataille de boules de neige à Brienne avec une caméra Sept conçue par Debrie, ou bien, on a encore le tournis avec ce mouvement de balancier grâce à une caméra pivotant à 360° lors de la séquence de la double tempête : le spectacle immersif était déjà inventé par Gance. Des expérimentations à profusion méritant plusieurs visionnages du film, non pas pour la glorification des hommes Bonaparte/Gance, car ce que l’on retient davantage de cette œuvre symphonique est une plongée dans la sensibilité d’un artiste voulant capter une respiration unique que le cinéma immersif permet. Alors, ce soir se joue aux plus près de ses aspirations artistiques pour la première fois depuis que Gance l’avait imaginé son époustouflant spectacle . On envie ce⸱lle⸱ux qui vont vibrer avec le chœur sur la superbe scène de la Seine musicale et on se demande si Kevin Brownlow, malgré son grand âge, aura pu faire le voyage pour vivre cette expérience inédite à la suite de ses trois propres restaurations. Si vous ne pouvez en être de ces deux soirs exceptionnels, vous avez toute une tournée à partir de ce week-end en intégrale, et peut-être que pour le centenaire du Napoléon vu par Abel Gance, une reprise des ciné concerts pourront être espérés en 2027 ! Gardez l’œil ouvert…

 

 

 

 

📽🎶👨🏼‍🎤👩🏿‍🎤 Ciné concert symphonique accompagné par l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France & le Chœur de Radio France, sous la direction de Frank Strobel les 4 & 5 juillet à 18h @ La Seine Musicale : www.laseinemusicale.com/spectacles-concerts/napoleon-vu-par-abel-gance/

📽🎶 Projections intégrales du 6 au 21 juillet après-midis/soirs avec intertitres français les samedis & intertitres sous-titrés en anglais les dimanches : www.cinematheque.fr/cycle/napoleon-vu-par-abel-gance-1260.html

📽🎶🎟️ Sortie nationale par Pathé Films le 10 juillet dans certains cinémas, dont Pathé : www.allocine.fr/seance/film-645 ou www.allocine.fr/seance/film-1000004404 & www.allocine.fr/seance/film-1000004406

🎥🎶👨🏼‍🎤👩🏿‍🎤📻 Festival Radio France Occitanie Montpellier les 18 & 19 juillet à 20h @ Le Corum de l’Opéra Berlioz Montpellier : https://lefestival.eu/representation-2024/napoleon-vu-par-abel-gance/

📽🎶📆 tournées en Corse, à Lyon, Bologne, Budapest… : dates à venir

📺 diffusion fin 2024/2025 sur France Télévisions & Netflix

📘 ouvrage collectif @ Éditions La Table Ronde : www.editionslatableronde.fr/napoleon-vu-par-abel-gance/9791037108708

 

 

Napoléon vu par Abel Gance

Napoléon vu par Abel Gance

 

🎧 Si vous préférez plutôt écouter /voir que lire, le podcast Microciné « Napoléon vu par Abel Gance feat. Georges Mourier » : www.youtube.com/watch?v=_izFvd0G7EM

🎶 En attendant de savoir si une édition de la B.O. est prévue, vous pouvez constituer votre playlist avec la partition originale de Simon Cloquet-Lafollye composée à partir d’extraits d’œuvres de répertoire : création originale d’Arthur Honegger, Boris Asafiev, The Flames of Paris ; Béla Bartók, Le Mandarin merveilleux Sc. 73, Musique pour cordes, percussion et célesta ; Arnold Bax, On the Sea Shore (orch. Graham Parlett), Symphonie n° 1 ; Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 3 op. 55, Symphonie n° 4 op. 60, Egmont op. 84, La Victoire de Wellington op. 91, Symphonie n° 8 op. 93, Symphonie n° 9 op. 125 ; Frank Bridge, The Sea ; Dmitri Chostakovitch, Symphonie n° 9 op. 70, Symphonie n° 13 « Babi Yar » op. 113 ; Vincent d’Indy, La Mort de Wallenstein op. 12 n° 3, Médée op. 47 ; Gabriel Dupont, Les Heures dolentes ; Philippe Gaubert, Concert en Fa majeur, Symphonie en Fa majeur ; Benjamin Godard, Symphonie gothique op. 23, Suite de trois morceaux op. 51, Symphonie n° 2 op. 57 ; Edvard Grieg, Peer Gynt, suite n° 2 op. 55, Pièce lyrique op. 68 n° 5 ; Fernand de La Tombelle, Impressions matinales, suite d’orchestre n° 1, Livre d’images, suite d’orchestre n° 2 ; Franz Liszt, Ce que l’on entend sur la montagne s. 95, Tasso, lamento e trionfo s. 96, Orpheus s. 98, Prometheus s. 99, Mazeppa s. 100, Héroïde funèbre s. 102, Hamlet s. 104, La Bataille des Huns s. 105 ; Anatoly Lyadov, Baba-Yaga op. 56, De l’Apocalypse ; Albéric Magnard, Symphonie n° 1 op. 4, Hymne à la Justice op. 14, Symphonie n° 4 op. 21 ; Gustav Mahler, Symphonie n° 6; Jules Massenet, Suite n° 1, Scènes dramatiques, suite n° 3, Scènes de féérie, suite n° 6, Scènes alsaciennes, suite n° 7, Hérodiade, ballet des phéniciennes, Thaïs, suite de ballet ; Felix Mendelssohn-Bartholdy, Symphonie n° 3 « Écossaise » ; Ernest John Moeran, Symphonie en sol mineur; Wolfgang Amadeus Mozart, Sérénade K.203, Idoménée K.367, Musique funèbre maçonnique K.477, Ave Verum K.618 ; Krzysztof Penderecki, Symphonie n° 3 ; Sergueï Prokofiev, L’Amour des trois oranges, suite op. 33 bis ; Sergueï Rachmaninov, L’Île des morts op. 29 ; Ottorino Respighi, La Boutique fantasque p. 120 (d’après Rossini) ; Joseph Guy Ropartz, La Chasse du roi Arthur, Sons de cloches, Petite Symphonie ; Claude Joseph Rouget de Lisle, La Marseillaise (orch. Hector Berlioz) ;
Philipp Scharwenka, Symphonie op. 60, Fantaisie dramatique op. 108 ; Florent Schmitt, Soirs op. 5, La Tragédie de Salomé op. 50, Antoine et Cléopâtre, suites op. 69 a et b, Symphonie n° 2 op. 137 ; Franz Schubert, Symphonie n° 1 D.82, Symphonie n° 4 « Tragique » D.417 ; Jean Sibelius, Pelléas et Mélisande op. 46, La Tempête op. 109 ; Piotr Illich Tchaïkovski, La Tempête op. 18, Symphonie n° 6 « Pathétique » op. 74 ; Ralf VaughanWilliams, A London Symphony ; Richard Wagner, Le Crépuscule des dieux ; Anton Webern, Pièces pour orchestre op. 6.

📹 Un documentaire sur cette reconstruction/restauration est prévu par Georges Mourier, certaines de ses conférences sont en ligne sur le site de la Cinémathèque française

 

 

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