Concours Coin de Mire / Culturopoing : Denys de La Patellière, Maurice Delbez et Pierre Granier-Deferre

Cinéaste ignoré et méprisé, Denys de La Patellière fait partie de ces cinéastes français des années 60-70 beaucoup plus intéressants que leur réputation. Il suffira de revoir Du Rififi à Paname ou Un taxi pour Tobrouk pour sans convaincre. Réalisé en 1973, son dernier film Prêtres interdits (1973) prend un peu le relais du cinéma à thèse d’André Cayatte en évoquant l’histoire de ce prêtre enfermé dans sa condition, l’oppression du célibat imposé, et s’abandonnant finalement à l’amour. Il transpose dans les années 30 l’histoire véridique de Jean-Claude Barreau ayant abandonné la soutane par amour pour une femme et milité pour le mariage dans les années 50, en évitant d’être démonstratif. Prêtres interdits est un film aussi beau que sobre, porté par un Robert Hossein extrêmement convaincant et une Claude Jade survoltée et lumineuse. A redécouvrir.

Voila un film pour le moins méconnu avec Louis de Funès, comédie d’humour noir réalisé par Maurice Delbez suivant les déambulations d’un cadavre (suivant un peu le même procédé L’armoire volante de Carlo Rim avec Fernandel). Un brave pécheur pressé de récupérer un beau brochet se retrouve avec un mort encombrant au bout du fil et, coïncidence, il se trouve qu’il devait de l’argent à ce malheureux trépassé. Craignant d’être accusé, il rejette le corps, qui continue de voguer sur l’eau passant de regard en regard, d’individu en individu craignant d’être suspectés. Inspiré du roman de Marcel G. Prêtre La chair à poissons, Dans l’eau… qui fait des bulles !, c’est un peu « Mais qui a tué Jean-Louis ? » (le Hitchcock le précède de 6 ans), une très agréable comédie avec de beaux seconds rôles dont l’excellentissime Jacques Dufilho, Marthe Mercadier, ou encore Pierre Doris.

Belle adaptation du Locataire de Simenon, L’Étoile du Nord (1982) est un peu oublié dans la carrière de Pierre Granier-Deferre. Il faut vraiment le redécouvrir, pour la photo de Pierre William Glenn, les dialogues ciselés de Jean Aurenche et Michel Grisolia, la belle partition de Philippe Sarde, et évidemment pour l’interprétation magistrale de Simone Signoret et Philippe Noiret. Rappelons-nous du Chat ou de La Cage, le cinéaste a toujours excellé dans ses duos et ses confrontations et le confirme plus que jamais dans L’Étoile du Nord. Il capte fidèlement l’univers brumeux de Simenon la dépression qui monte jusqu’à l’inéluctable mais en naviguant entre Charleroi et l’Égypte, il lui ajoute une note exotique et retro qui ramènerait presque à l’imagerie de Mort sur le Nil si elle n’était pas si trompeuse, signe d’imagination et d’utopie. Le plus beau, le plus intense dans L’Étoile du Nord se cache dans les non-dits, dans la manière dont il évoque la naissance de cet amour muet troublant, jamais avoué, dominé par le déni, entre cet assassin enfantin fuyant dans les rêves et cette soixantenaire pensant que les sentiments sont derrière elle.

En partenariat avec les Editions Coin de Mire, nous sommes ravis de vous faire gagner l’un de ces films si vous répondez à ces questions avant le 07 Novembre, 0h00.

 

 

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