En 1797, durant les guerres napoléoniennes, le vaisseau de guerre Le Téméraire est envoyé rejoindre la flotte britannique en Méditerranée. A son bord, le cruel lieutenant Scott Padget s’acharne sur l’équipage au moindre prétexte. Tandis que la révolte gronde, le navire s’apprête à affronter la flotte française.
Si Les mutinés du Téméraire n’est pas le film d’aventures maritimes le plus renommé, en tout cas largement moins que toutes les versions des Révoltés du Bounty, il s’agit pourtant d’un des plus passionnants voire d’un des meilleurs, qu’il convient de rehausser à sa juste place. Étonnement réaliste, il se débarrasse de la plupart des ornements lyriques du genre, notamment dans ces impressionnantes scènes de bataille, qui renvoient aux plus belles marines, dans lequel le cinéaste prend le parti de ne mettre aucune musique – choix extrêmement judicieux alors que la plupart des films poussait ces séquences dans le tintamarre symphonique. De fait, en revoyant Les Mutinés du Téméraire et son souci d’authenticité, on peut se demander s’il ne constitue pas la matrice du génial Master and Commander de Peter Weir. Multipliant les enjeux, qu’ils soient historiques, politiques ou psychologiques, il brille particulièrement dans la confrontation du très droit capitaine Crawford et de son abominable Lieutenant Scott-Padget. Le duo Alec Guiness et Dirk Bogarde, tous deux fabuleux, apporte une tension rare à l’ensemble, l’acteur de The Servant libérant de subtiles expressions de sadisme et de perversité rapidement terrifiantes.
Autre intérêt, et non des moindres, un portrait des conditions de vie sur un bateau, où la révolte commence à gronder. Mais encore une fois, nulle caricature, nul archétype dans le tableau des révoltés, hésitants, revendiquant leurs droits avant de songer à passer à l’acte. La participation de Nigel Kneale est-elle pour quelque chose dans cette efficacité, cette manière de tenir autant le spectateur entre ses mains ? Toujours est-il que Les mutinés du Téméraire reste une oeuvre étonnante, généreuse en surprises esthétiques et thématiques.
Difficile de ne pas être surpris par une telle réussite au regard de la filmographie du très anonyme Lewis Gilbert (Moonraker, L’espion qui m’aimait, Alfie le dragueur) vers laquelle il conviendrait peut-être de se pencher plus attentivement. Peut-être y découvririons-nous, à l’instar d’autres cinéastes britanniques réduits à tort au rang d’artisans peu inventifs (Roy Ward Baker, Peter Sasdy), d’autres perles.
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