Ce mois-ci, avec Elephant Films, direction les Etats-Unis des années 30 avec 3 films radicalement différents, offrant un paysage pour le moins éclectique du cinéma de l’époque….
C’est en 1925 que Buster Keaton réalise Seven Chances, retitré Les fiancées en folie pour sa sortie en France. Au sein des chefs d’oeuvre de Buster Keaton, Seven Chances se situe entre La Croisière du Navigator (1923) et Le Mécano de La Générale (1928). On y suit les aventures de Jimmie, un pauvre courtier à la veille de ses 27 ans, en difficulté financière, ayant la possibilité de toucher un héritage s’il trouve une épouse avant 19h… le jour de ses 27 ans. S’en suivent les mésaventures amoureuses de notre héros maladroit, et séducteur timide. Tout ce qui fait le génie de Buster Keaton est là, ce burlesque à la fois absurde et mélancolique. On ne dira jamais assez combien l’humour le plus fabuleux puise sa force dans une forme de tristesse et d’illustration la fragilité individuelle. Les fiancées en folie comporte parmi les meilleurs gags du cinéaste. Buster Keaton offrit au cinéma comique son inimitable mine de chien battu et de jeune homme rêveur. Et puisque Keaton était appelé « l’homme qui ne riait jamais », quelle meilleure transition pour parler du film suivant ?
Si le fabuleux roman de Victor Hugo L’homme qui rit n’a à ce jour bénéficié d’aucune adaptation qui rende justice à sa richesse (et surtout pas la dernière, complètement ratée de J.P. Ameris), celle qu’en fit Paul Leni en 1928 demeure sans doute la plus passionnante avec celle de Sergio Corbucci avec Jean Sorel totalement infidèle et abracadabrante, transformée pour l’occasion en film de cape et d’épée. Il faut dire que l’acteur Conrad Veidt offre une prestation incroyable, digne de Lon Chaney, offrant au personnage de Gwynplaine la douleur du défiguré, le rictus terrible et émouvant. Malgré les nombreuses libertés prises avec le roman, dont la fin décidément trop noire pour le cinéma, on retrouve souvent l’esprit de Victor Hugo dans la vision que donne Leni de L’homme qui rit, l’histoire de ce petit garçon d’origine noble vendu à des trafiquants d’enfants après avoir été défiguré, sauvant du froid Déa, le bébé aveugle.
Pour terminer, voici en particulier pour les amateurs de musique des années 30, un document exceptionnel. Mais attention au terme « jazz » qui n’était pas employé à l’époque comme aujourd’hui mais pour définir la musique blanche grand public inspirée par le « vrai »jazz, justement. Réalisé en 1930 par John Murray Anderson, La féerie du jazz possède la particularité de se situer à la fois dans le début du parlant et celui de la couleur. Il se présente sous la forme d’une revue, une succession de numéros musicaux entrecoupés de brefs moments comiques, dans lesquels interviennent Paul Whiteman, John Boles, Laura La Plante et le jeune Bing Crosby … sur des musiques de James Dietrich, Billy Rose ou encore George Gershwin, puisqu’on y entend notamment Rhapsody in blue. Venez découvrir dans tout sa splendeur en technicolor Paul Whiteman et son groupe « King of Jazz » !
En partenariat avec Elephant Films, nous vous invitons à gagner l’un de ces combos dvd – blu-ray, si vous répondez à ce questionnaire avant le 27 février, minuit.
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