Si de prime abord, La maison près du cimetière poursuit ce que Fulci a commencé avec Frayeurs et L’au-delà en matière de terreur viscérale, de plaisir de la décomposition et d’inspiration lovecraftienne – le film se déroule à nouveau en nouvelle Angleterre – à y regarder de plus près, c’est des trois le plus fascinant, peut-être le meilleur car le plus énigmatique. On peut voir ce que les producteurs espéraient en racontant l’histoire de cette petite famille s’installant dans une maison qu’on devine rapidement hantée, dans laquelle le Docteur Freudstein (Freud + Frankenstein = Freudstein) y effectuait à la fin du siècle dernier d’horribles expériences : une manière évidente de flirter sur le succès du Amityville de Stuart Rosenberg. Mais à l’arrivée La maison près du cimetière échappe à la classification : mieux, il résiste surtout à l’interprétation, chaque nouvelle vision permettant d’en effectuer un lecture différente, comme ci plusieurs films étaient possibles à l’intérieur d’une même oeuvre. La grande force de ce joyau, est d’abandonner la narration usuelle – y compris dans le montage – pour épouser la perception du fantasme, donnant ainsi à La maison près du cimetière une puissance poétique inégalable. Si le film rappelle parfois Poe, Lucio Fulci se réclamait ici d’Henry James et de son adaptation par Clayton, au point de clore le film par une citation de l’écrivain américain parfaitement inventée, mais qui néanmoins tend la clé d’une des « vérités » possibles de l’œuvre, offrant à la fois une histoire de fantômes et l’hypothèse d’une promenade de 90 minutes dans le cerveau d’un enfant perdu dans ses rêves jusqu’à la folie. En cette richesse même La maison près du cimetière glisse sur les ravages du temps, s’en soustrait, tel un poème oublié des Fleurs du mal.
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