Elephant / Culturopoing – « La Trilogie du milieu », trois poliziesco de Fernando Di Leo

MILAN CALIBRE 9 (1972)

Après avoir purgé sa peine de 4 ans de prison, Ugo Piazza est relâché un an avant son terme pour bonne conduite. Son ancien complice, Rocco, le psychotique homme de main de l’inquiétant baron du Crime, L’Américain, vient le cueillir à sa sortie et lui rafraîchit la mémoire : 300.000 dollars ont curieusement disparu alors qu’Ugo était le dernier maillon de la transaction…

PASSEPORT POUR DEUX TUEURS (1972)

Un chargement de drogue disparaît entre l’Italie et New York. Luca Canali, petit proxénète local, est soupçonné et sert de bouc émissaire. Deux tueurs à gages sont envoyés des États-Unis pour l’éliminer, David Catania et Frank Webster. Canali est aussi traqué par les véritables coupables afin de l’empêcher de parler.

LE BOSS (1973)

Homme de main de Don Giuseppe Daniello, lui-même principal lieutenant de Don Corrasco, Nick Lanzetta profite que la famille ennemie soit réunie dans un cinéma pour la décimer à coups de lance-grenade. En guise de représailles, Cocchi, l’héritier du défunt Don Attardi, ordonne le kidnapping de la fille de Don Daniello. Lanzetta  est chargé de négocier l’affaire. Mais Don Corrasco n’entend pas se faire arnaquer pour une histoire de gamine : dans le dos de Daniello, il charge Lanzetta de se lancer dans de grandes offensives et de déclencher la guerre des gangs.

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Les trois films exhumés par Elephant, connu sous le titre de la trilogie du milieu, vont enfin permettre aux amateurs de polars urbains de découvrir un cinéaste italien important encore trop méconnu en France, Fernando Di Leo. Il débute sa carrière comme scénariste sur 25 longs métrages qui sont pratiquement tous des westerns. Non crédité au générique il a pourtant officié sur le film qui lança le western Pour une poignée de dollars de Sergio Leone, suivi aussi de Et pour quelques dollars de plus, toujours oublié au générique. On lui doit tout de même quelques scénarios des meilleurs fleurons du genre. La liste en même assez impressionnante puisqu’on le retrouve derrière Un pistolet pour Ringo, Le retour de Ringo, Navajo Joe de Sergio Corbucci ou encore Le temps du massacre de Fulci.  La liste est assez impressionnante ce qui permet à ce grand amateur de cinéma américain de se bâtir une solide réputation.

Certes, il a écrit beaucoup de westerns, mais son univers, est ailleurs, du côté de la littérature policière et du film noir, admirant des gens comme Joseph Lewis, Tay Garnett, Don Siegel.  Après son film de guerre, il tourne 3 films en 69, deux œuvres plutôt intimistes et surtout La jeunesse du massacre, adaptation réussi d’un roman de Giorgio Scerbanenco, le Simenon italien.

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Di Leo adapte à nouveaux Scerbanenco à deux reprises, puisant dans ses nouvelles, avec Passeport pour deux tueurs (plus connu sous son titre original, La mala ordina) et Milan Calibre 9, deux des trois titres de La trilogie du milieu. Il devient un maitre du poliziesco, le meilleur représentant de sa génération, s’écartant des outrances d’un Umberto Lenzi et des dérives droitières d’un Stelvio Massi. Complexes et souvent désespérés, ses polars s’inspirent de Jean Pierre Melville, développant une rigueur dans la mise en scène, une forme sèche et stylisée, tournant le dos aux effets à la mode comme les zooms ou les ralentis.

Milan Calibre 9 est à ce titre un chef d’œuvre, un polar sombre et violent où la frontière entre le mal et le bien devient plus que poreuse, habité par l’interprétation fabuleuse de Gaston Mocchi.

Plus foutraque, Passeport pour deux tueurs, n’en est pas moins très attachant, sans doute l’un des films les plus humanistes de son auteur, portrait réussi d’un proxénète un peu minable poursuivi par des tueurs impassibles et la maffia locale. Di Leo parvient à jongler adroitement entre les tonalités passant de la comédie outrancière, carnavalesque à une dimension tragique, voir choquante (ce n’est pas tous les jours que l’on voit à l’écran un enfant se faire volontairement écraser). Quentin Tarantino s’est clairement inspiré des deux flingueurs incarnés par Woody Strode et Henry Silva quand il a engagé John Travolta et Samuel L. Jackson dans Pulp fiction.

Enfin, Le boss, légèrement en deçà des deux autres films, reste néanmoins un formidable polar désenchanté décrivant une maffia sans loi ni règle, plongée dans le chaos jusqu’à l’autodestruction. Henry Silva trouve un de ses meilleurs films en incarnant un homme de main loyal mais employé par des gangsters sans scrupules.

En partenariat avec Elephant, si vous souhaitez gagner 3 exemplaires du coffret, agrémenté de nombreux bonus et d’un excellent livret signé Alain Petit, il vous suffit de répondre aux questions suivantes avant le 15 mai à minuit.

 

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