Bien que fils de l’Empereur, Hikaru Genji ne peut prétendre au trône. D’une très grande beauté, c’est un poète accompli et un insatiable séducteur. Marié à Aoi, il entretient une relation amoureuse avec la seconde épouse de son père, ainsi qu’avec la ténébreuse Dame Rokujo. Or, sa passion pour les femmes pourrait avoir de funestes conséquences : à la Cour, le moindre faux pas signifierait sa perte.
Considéré par beaucoup comme premier roman psychologique jamais écrit, composé au XIe siècle, Le Dit du Genji est une œuvre majeure de la littérature japonaise. Détail non négligeable, il constitue l’un des rares avatars de littérature féminine du Japon médiéval, puisque Murasaki Shikibu était le surnom d’une dame de la cour du milieu de l’époque de Heian. A l’opposé d’autre « Dits » faisant la part belle à l’épique et aux combats guerriers, le ton du livre est proche du roman courtois, il s’attarde sur la subtilité des sentiments et aux tourments intérieurs. C’était donc un défi risqué que celui de l’adapter au cinéma, plus encore en animation. En 1987, Gisaburo Sugii, le réalisateur du beau Train de nuit dans la voie lactée privilégie l’épure. Il capte le temps qui passe, les flammes de bougies qui s’élèvent, au rythme des étreintes et des questionnements des amants. Le roman du Genji opte pour une esthétique de la ligne et des courbes, carressant la géométrie des intérieurs, les formes des habits, et les regards tristes de ces héros. Parfois un soleil rougeoyant flamboie derrière les roseaux. C’est donc un film étonnant dans son aspect contemplatif, son jeu sur l’heure suspendue, beaucoup plus proche de Mizoguchi que de Kurosawa.
Comme Rimini Editions a la très bonne idée de sortir ce film méconnu, nous sommes de notre côté ravis de nous y associer en vous proposant d’en gagner un exemplaire, si vous répondez aux questions suivantes avant le 20 juillet 2018, 0h00.
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