FOU A TUER de David Schmoeller
Karl Guenther, fils d’un médecin nazi, est un propriétaire consciencieux ne louant ses appartements qu’à de jeunes femmes. Jessica, héroïne de téléromans, Harriet, secrétaire sensuelle et vivace, Sophie, pianiste et Lori, jeune, toutes habitent dans des appartements de Karl. La seule discorde qui trouble leur quiétude est un « tap, tap, tap » provenant du vide sanitaire situé au-dessus de leurs chambres.
Sorti en salles en 1986 dans l’indifférence générale, s’attirant même les foudres de la critique, Fou à tuer est une œuvre étrange et malsaine qui mérite d’être redécouvert, pas seulement pour l’hallucinante composition de Klaus Kinski qui vampirise l’écran de la première à la dernière minute. Cette production Empire, en marge des autres méfaits commis par Charles Band, s’appuie non pas sur un cocktail fun de monstres en latex et d’effets spéciaux cheap mais sur un solide scénario quasi hitchcockien qui permet à David Schmoeller de laisser libre cours à son talent. Tourné à Rome le film bénéficie de l’apport de Sergio Salvati à la photographie et Pino Donnagio à la musique, ce qui lui assure une atmosphère assez suffocante, sorte de huis clos De Palmien assez tordu. Ce qui n’est pas un mince compliment.
DOCTEUR JEKYLL ET M. HYDE
Un soir lorsque le Docteur Jekyll travaillait dans son laboratoire privé, un singe qu’il garde en cage et à qui il administre à forte dose la poussière d’ange, renverse un produit chimique dans un bol rempli de poudre. Le brave docteur respire les émanations de ce cocktail qui le transforme en Mister Hyde.
Décidément, Sidonis/Calysta puise dans le catalogue des cabots géniaux. Après Klaus Kinski, j’appelle à la barre Norman Bates. Euh non pardon Anthony Perkins traumatisé à vie pour son rôle dans Psychose. Il se livre à un numéro possédé pour cette relecture clinquante et maniériste du roman de Robert Louis Stevenson. Baignant dans une esthétique qui doit autant au clip des années 80 qu’à l’expressionnisme, Gérard Kikoïne, petit maître du X gaulois, signe un film d’horreur rythmé et attrayant : les prostitués de White Chapel sont coiffés et habillés comme Madonna ou Cindy Lauper, les lumières alternent rouge, bleu, vers comme chez Bava et la réalisation accumule toutes les figures de style les plus voyants, au détriment de toute logique, sinon parfois celle du cauchemar. Docteur Jekyll et M. Hyde, par ailleurs inégal, vaut mieux que sa réputation : il s’agit d’une adaptation excentrique et trouble d’un classique de la littérature maintes fois transposées à l’écran. Kikoïne se fait plaisir et ça se voit. Ce plaisir qui passe par tous les sens est communicatif. Une générosité sans doute héritée de sa grande période de pornographe.
En partenariat avec Sidonis Calysta, Culturopoing vous offre la possibilité de gagner 3 exemplaires des combo Blu Ray/DVD de ces deux films d’épouvante à réhabiliter si vous répondez aux questions suivantes avant le 05 mars à 23 h 59 mn 69 s.
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