29ème édition de l’Etrange Festival – du 5 au 17 septembre

Du 5 au 17 septembre 2023 aura lieu la 29ème édition de l’Etrange Festival, rendez-vous devenu incontournable pour les amoureux d’un cinéma audacieux, parallèle, prompt à remuer le corps et l’esprit, prenant le monde et les tripes à pleine main sans tergiverser. Culturopoing, heureux partenaire de cet événement cinéphile pour la quatrième fois (« Quatre à la suite ! », dirait l’animateur d’une fameuse émission), aura le bonheur de couvrir cette édition dressant un vaste panorama du cinéma de genre en 80 longs métrages et en autant de films courts. Sur l’ensemble des programmations, de la Compétition Internationale à la section « Nouveaux Talents » en passant par la section « Mondovision », la programmation Découvertes Canal + (partenaire régulier de l’Etrange), les séances spéciales et autres cartes blanches ou rétrospectives, ce ne seront pas moins de six premières mondiales, quatre européennes et quatorze françaises, sans compter une dizaine d’avant-premières qui seront proposées aux festivaliers bienheureux.

The Childe – Copyright Next Entertainment World

La douzaine s’ouvrira sous des auspices sud-coréens avec The Childe de Park Hoon-jung, neuvième film prometteur du réalisateur de V.I.P. (2017), premier des quatre films de l’armada du Pays du Matin Calme sélectionnés en Compétition Internationale ; elle se clôturera avec The Wandering Earth 2 de Frant Gwo, suite de la superproduction SF chinoise The Wandering Earth ayant remporté un succès historique au box-office de son pays de production. Il mettra un point final à une compétition comprenant douze longs métrages, concourant pour le Grand Prix (décerné en partenariat avec Canal +) et le Prix du Public. Se retrouveront en compétition, entre autres œuvres attrayantes : Mad Fate, mystérieux thriller hong-kongais réalisé par Soi Cheang apparemment dans la lignée de son étourdissant Limbo (2021) ; The Sweet East, le premier long métrage de Sean Price Williams (chef opérateur d’Alex Ross Perry et des frères Safdie), promettant de faire le bilan d’une Amérique malade d’elle-même ; ou encore l’expérimental Embryo Larva Butterfly du Grec Kyros Papavassiliou, étonnant et vertigineux voyage dans les diverses temporalités.

Embryo Larva Butterfly – Copyright Graal Films / AMP Filmworks

Dans la section MondoVision, toujours très riche, nous aurons l’opportunité de découvrir le nouveau cru du prolifique Adilkhan Yerzhanov, habitué du festival depuis quelques années ; Goliath promet un accroissement de la noirceur d’un cinéma qui fait de plus en plus ses preuves sur les écrans français. Nous croiserons aussi les nouveaux films de Jessica Hausner (The Club Zero, film qui a clivé Cannes cette année par son traitement clinique et cruel des idéologies modernes), du trop rare Rolf De Heer (The Survival of Kindness, dont les premiers échos rendent le chroniqueur impatient) ou du cinéaste Quarxx, créateur d’étrangetés enthousiasmantes (Pandemonium, sorte de développement de ses excellents courts-métrages précedents). Nous pourrons voir également en séances spéciales le nouveau film de Jonathan Glazer, The Zone of Interest, Grand Prix du Jury du dernier Festival de Cannes sondant de façon virtuose la plus grande banalité du Mal, les restaurations ou remontages du Caligula de Tinto Brass ou du Festin nu de David Cronenberg, ou encore les créations environnant Conann de Bertrand Mandico, Autour de Conann : Rainer et Nous, les vivants qui intriguent et appâtent dans la perspective d’une qualité égale à son troisième long métrage.

The Zone of Interest – Copyright Bac Films

Canal + permettra de découvrir un thriller aux allures de western montrant une ville se préparant à l’arrivée d’un cartel (Jericho Ridge), un film d’horreur animalier ensanglantant l’outback australien (Carnifex) et une comédie horrifique sur fond d’affrontements des minorités (American Carnage), pour une programmation « Découvertes » aux allures hard boiled de bon aloi. A tout ceci s’ajoutent les trois films « Nouveaux talents » (dont deux œuvres françaises) arpentant de nouveaux terrains artistiques et une section documentaire abordant la vie et l’oeuvre d’une icône de l’esthétique BDSM (Beyond Bizarre, The Lfe & Art of John Willie de Charlotte Grondin et Guillaume Pin), l’épopée de la Scala londonienne, salle de cinéma d’une liberté totalement débridée (Scala!!! Or, the incredibly strange rise and fall of… de Ali Catterall et Jane Giles) et l’influence majeure du graphiste Hipgnosis ayant créé l’imagerie des groupes Pink Floyd, Led Zeppelin et Peter Gabriel (Squaring the Circle (The Story of Hipgnosis) d’Anton Corbijn).

Scala !!! Or, the Incredibly Strange Rise and Fall of… – Copyright inconnu

A ce programme déjà roboratif s’ajoutent les cartes blanches laissées à Olympe de Gê se concentrant sur la recherche de l’identité sexuelle et de sa norme, au réalisateur gallois Gareth Evans (The Raid) dont les choix naviguent du burlesque keatonien au cinéma déjanté de Takashi Miike, et au cinéaste dissident russe Kirill Serebrennikov (dont le dernier film, La Femme de Tchaïkovski, avait ébloui l’édition 2022 de l’Etrange Festival) dont la sélection se concentre sur un cinéma baroque et surréaliste. Pour les dix ans de la revue Chaos Reigns, le festival permet également à la publication trois programmations aussi alléchantes que déjantées et perturbantes.

La Révolte des poupées – Copyright American International Pictures

Cette vingt-neuvième édition permettra enfin de découvrir le cinéma d’horreur indien initié par les frères Ramsay par le biais de quatre films inédits en France ; de rendre hommage au formidable cinéma de Bert Gordon jouant sur les disproportions de l’humain face au monde dans une programmation de six films (parmi lesquels La Révolte des poupées, Le Village des géants ou Soudain, les monstres) ; d’ouvrir les yeux sur la Brucexploitation en prenant l’exemple de Bruce Le, épigone low cost de Bruce Lee ; de profiter du talent de défricheur de Christophe Bier lors d’une soirée spéciale qui promet d’être aussi amusante qu’instructive ; et de découvrir ou de re-découvrir une douzaine de « Pépites » parmi lesquelles nous trouvons des classiques plus ou moins disparues (La Jeunesse de la bête de Seijun Suzuki ; Les Femmes de Stepford de Bryan Forbes…) ou des œuvres plus dérangées et parallèles (Putney Swope de Robert Downey Sr . ; Brain Dead d’Adam Simon ; Freeze Me de Takashi Ishii…)

Les Femmes de Stepford – Copyright Palomar Pictures / Fadsin Cinema Associates

Pour voir la programmation complète et accéder à des informations complémentaires, n’hésitez pas à visiter le site officiel du festival.

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A propos de Michaël Delavaud

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