Pure coïncidence de calendrier, un mois après le décès d’Elizabeth II, le Zola célébrera les cinémas britannique et irlandais pour sa cuvée Ciné O’Clock 2022. 3 jours durant 12 films seront au programme parmi lesquels avant-premières, inédits, reprises et patrimoine.
Wildfire, de l’Irlandaise Cathy Brady sera projeté en ouverture le vendredi 7 à 21h. L’histoire des sœurs Lauren et Kelly, élevées dans une petite ville à la frontière irlandaise, ayant vues leurs vies bouleversées par la mort mystérieuse de leur mère. Lauren est confrontée au passé sombre et traumatisant de sa famille quand sa sœur disparaît soudainement pour réapparaître une année plus tard. Kelly veut alors faire la lumière sur leur histoire, ce que les habitants de la petite ville n’acceptent pas. Les rumeurs et la malveillance se répandent comme une traînée de poudre, menaçant de les pousser au bord du gouffre. Un thriller social inspiré d’un fait réel (l’histoire d’Ursula et Sabina Eriksson) et de la vie des deux interprètes principales. L’actrice Nika McGuigan, décédée peu après le tournage, a reçu un prix à titre posthume pour sa performance aux IFTA. Sorti en septembre 2021 au Royaume-Uni, le film demeure inédit en France. Un peu plus tôt dans la journée, à 16h45, sera proposée une reprise d’Un endroit comme un autre d’Uberto Pasolini, sorti sur les écrans français en décembre dernier, un drame sobre porté par James Norton (remarqué dans L’ombre de Staline).
Ce Ciné O’Clock fera chaque jour la part belle aux cinéastes femmes et prend soin d’imposer une parité à sa programmation. Mes rendez-vous avec Leo de Sophie Hyde (dont les précédents Animals et 52 Tuesdays demeurent inédits dans nos contrées) avec Emma Thompson, attendu le 30 novembre 2022, fera l’objet d’une belle avant-première. Une œuvre projetée hors compétition lors de la dernière Berlinale, fraîche et pertinente, explorant la question du désir féminin à l’aune du troisième âge. Réalisatrice chère à notre cœur, Andrea Arnold sera par deux fois à l’honneur. D’abord le samedi avec la projection en avant-première de son très attendu documentaire Cow (diffusé à Cannes Première en 2021), portrait du quotidien de deux vaches. La séance sera suivie d’un débat avec Luc Mounier, enseignant chercheur à VetAgroSup. Le lendemain à l’occasion d’un temps fort annoncé, une soirée Brontë proposera un double programme alléchant. À 16h45, c’est l’adaptation des Hauts de Hurlevent par Andrea Arnold qui sera projetée, suivie en clôture du biopic Emily, sur la poétesse et romancière (incarnée Emma Mackey aka Maeve dans Sex Education) réalisé par Frances O’Connor, actrice vue notamment dans Conjuring 2, qui signe ses débuts à la mise en scène. Après William Wyler et Luis Buńuel, la réalisatrice signait en 2012 une transposition surpuissante, d’une intelligence et d’une modernité redoutable. Arnold efface toute distance dès les premières secondes avec un filmage resserré en 4/3 (déjà en vigueur sur Fish Tank) et une caméra portée, sans jamais perdre du vue l’ampleur et le propos du roman d’origine. Cette approche organique et sensorielle, touche au sublime grâce à la photo du grand Robbie Ryan, tout en faisant ressortir la dimension universelle et toujours très actuelle du texte. Sorti discrètement en décembre 2012, le rattrapage sur grand-écran n’est pas seulement suggéré, il est vivement recommandé ! Un superbillet permettra d’assister aux deux séances pour 10 euros et les spectateurs pourront profiter d’un sandwich entre les deux films. À noter que Les Hauts de Hurlevent sera précédé d’un « Spicy Moment » avec John Hugues tandis que la séance sera suivi d’un échange sur le thème « du roman à l’écran » et d’un quizz spécial Emily Brontë.
Autre avant-première à ne pas rater, celle de She Will, premier long-métrage de Charlotte Colbert, révélation fracassante de ces derniers mois, qui sortira lui aussi fin Novembre. Adoubé par Dario Argento (producteur exécutif symbolique), le film exploite le mythe de la sorcière dans un monde post-#MeToo, sorte de rape & revenge mental et cathartique, oscillant entre le drame réaliste et le body horror, impressionnant de maîtrise formelle. Il offre un rôle d’envergure à l’immense Alice Kridge qui croise sur sa route un terrifiant Malcolm McDowell. Un coup d’essai âpre et incarné, puissant et dévastateur, dont les visions inspirées impriment durablement la rétine. Déjà à l’affiche, Moonage Daydream de Brett Morgan, immersion dans l’univers visuel et musical de David Bowie, fera l’objet d’une séance événement tandis que L’homme au complet blanc, une comédie de science-fiction de 1951 avec Alec Guiness, signée Alexander Mackendrick (Tueurs de dames), offrira une parenthèse légère et raffinée. The Chef de Philip Barantini, excellent huis clos tourné en un seul plan-séquence sortie en début d’année bénéficiera d’une reprise tandis qu’Arracht de Tom Sullivan & Tomas O’Suilleabhain ainsi que Faces cachées de Joe Lawlor & Christine Molloy, compléteront la programmation de ce cru décidément très excitant.
Informations complémentaires :
Programmation complète
Site Officiel Ciné O’Clock
Facebook
Site Officiel du Zola
Facebook
Twitter
Instagram
© Tous droits réservés. Culturopoing.com est un site intégralement bénévole (Association de loi 1901) et respecte les droits d’auteur, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos visibles sur le site ne sont là qu’à titre illustratif, non dans un but d’exploitation commerciale et ne sont pas la propriété de Culturopoing. Néanmoins, si une photographie avait malgré tout échappé à notre contrôle, elle sera de fait enlevée immédiatement. Nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur – anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe.
Merci de contacter Bruno Piszczorowicz (lebornu@hotmail.com) ou Olivier Rossignot (culturopoingcinema@gmail.com).