28ème Festival Ciné O’Clock – Du 31 janvier au 4 février 2024

Le Festival Ciné O’Clock sera de retour pour sa 28ème édition du 31 janvier au 4 février 2024. Co-organisé par l’Association Pour Le Cinéma et Le Zola, il prendra ses quartiers comme chaque année dans la mythique salle villeurbannaise (à l’exception de quelques événements hors-les-murs). Célébration passionnée des cinématographies britanniques et irlandaises, seize films seront au programme, parmi lesquels plusieurs avant-premières et œuvres inédites sur le sol français. Nous vous proposons un petit décryptage des temps forts annoncés de l’édition.

Wicked Little Letters (ou Scandaleusement Vôtre dans nos contrées) de Thea Sharrock assurera l’ouverture. Ce nouveau film de la réalisatrice derrière le succès de Me Before You avec Emilia Clarke, attendu sur nos écrans à la mi-mars, raconte l’histoire de deux voisines dans la ville côtière de Littlehampton dans les années 1920. Quand des lettres anonymes obscènes commencent à inonder les boîtes aux lettres de la ville, le soupçon se porte sur l’une d’elles. Une comédie qui titille en premier lieu la curiosité pour son duo d’actrices, composé des excellentes Olivia Colman (The Crown et La Favorite) et Jessie Buckley (Jersey Affair, Men, I’m Thinking of Ending Things) et qui on l’espère, lancera idéalement les festivités dans la joie et la bonne humeur. Quelques jours plus tard, c’est un inédit qui viendra clôturer la manifestation, Barber de l’irlandais Fintan Connolly, un film noir, tourné durant la pandémie de COVID-19, avec Aidan Gillen (vu au cinéma dans les très bons Shadow Dancer et Sing Street, à la télévision dans Peaky Blinders). Derrière son canevas en apparence plutôt classique (un détective privé est embauché par une riche veuve afin de retrouver sa fille), le réalisateur entend parler de l’évolution de Dublin ainsi que des rapports humains post-crise sanitaire. L’affaire ne manque pas de promesses.

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Scandaleusement vôtre – Copyright STUDIOCANAL / Parisa Taghizadeh 2024

Du côté des avant-premières, notons le retour du prolifique Michael Winterbottom (Butterfly Kiss, The Killer inside Me, A Mighty Heart) avec la projection de son nouveau long-métrage Shoshana. Le cinéaste à la filmographie aussi variée que surprenante signe un drame naviguant entre le thriller et l’espionnage, on ne peut plus d’actualité où l’on suit deux policiers britanniques traquant un indépendantiste israélien à Tel Aviv durant les années 30. Prix du public au festival du film Britannique de Dinard, The Trouble with Jessica, se présente en virulente comédie noire dotée d’un pitch alléchant. Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Nous guetterons avec intérêt ce premier long de Matt Finn, qui sera diffusé au Zola le mercredi 31 janvier, puis le 4 février à la Maison du Peuple de Pierre Bénite, dans le cadre des événements Hors-les-murs, le tout avant une sortie prévue au mois de mai. L’ultime réalisation de Terence Davies, décédé en octobre dernier, Benediction (retitrée chez nous, Les Carnets de Siegfried) sera également doublement montrée, le 2 février au Ciné-Duchère et le 3 au Zola. L’histoire de Siegfried Sassoon, soldat héroïque de la Première Guerre mondiale mais également poète. Son œuvre lui a valu les éloges de la critique et du public. Ses faits d’armes lui ont accordé ses galons. Homosexuel, Sassoon a dû cacher son orientation sexuelle dans une époque peu tolérante envers la communauté gay. Il a alors tenté de trouver son salut dans un mariage conforme et dans la religion. Dans ce qui sera le dernier mouvement de sa carrière, Davies s’est attelé à un biopic lui permettant d’éprouver une nouvelle fois ses goûts pour le classicisme aux accents lyriques et la poésie sensorielle. Dans le rôle principal, nous retrouverons Jack Lowden, remarqué notamment, dans Dunkerque de Christopher Nolan. Une autre biographie filmée, One Life de James Hawes, avec Anthony Hopkins et Helena Bonham Carter complète le panel d’avant-premières. L’histoire vraie et longtemps méconnue de Nicholas Winton également baptisé le « Schindler britannique ».

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Scrapper – Copyright Star Invest Films France 2023

Le festival donnera à voir ou revoir des films britanniques récemment sortis à commencer par ce qui constitue d’ores-et-déjà une séance familiale parfaite : Wonka, prequel au Charlie et la chocolaterie version Gene Wilder réalisé par Paul King, auteur des formidables Paddington 1 et 2, sera l’occasion de se plonger une nouvelle fois dans l’univers de Roald Dahl. Un divertissement réussi, touchant, coloré et rythmé, en forme de fable marxiste portée par un excellent Timothée Chalamet. Après avoir plébiscité en 2023 toute la nouvelle vague de réalisatrices britanniques que furent Charlotte Wells (Aftersun), Georgia Oakley (Blue Jean), Molly Manning Walker (How to Have Sex), nous attendions de pieds fermes Scrapper de Charlotte Reagan en ce début d’année. Le film étant sorti timidement dans la Métropole lyonnaise, il s’agira d’une belle occasion pour rattraper ce visionnage avant sa programmation, toujours au Zola, en début de mois de février. Un drame social dans la banlieue de Londres où Géorgie, 12 ans, vit seule depuis la mort de sa mère. Elle se débrouille au quotidien pour éloigner les travailleurs sociaux, raconte qu’elle vit avec un oncle, gagne de l’argent en faisant un trafic de vélo avec son ami Ali. Cet équilibre fonctionne jusqu’à l’arrivée de Jason (Harris Dickinson, vu dans Triangle of Sadness), un jeune homme qu’elle ne connaît pas et qui se présente comme étant son père. À noter que ce premier long-métrage a reçu le Grand Prix du Jury au Festival de Sundance et que Molly Manning Walker signe la photographie. The Miracle Club de Thaddeus O’Sullivan avec Laura Linney, Kathy Bates et Maggie Smith, en salles le 24 janvier, s’inscrit également au sein de cette section.

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Silver Haze – Copyright Viking Film 2023

Du côté des inédits, nous nous intéresserons à Silver Haze de Sacha Polak qui retrouve la comédienne Vicky Knight après l’intéressant Dirty God et Esme Creed-miles qu’elle a déjà dirigé sur la série The Doll Factory. Drame social où Franky, infirmière de 23 ans, vit avec sa famille nombreuse dans l’est de Londres. Quand elle était enfant, elle a vécu un événement traumatisant qui l’a laissée gravement brûlée. Obsédée par l’idée de trouver le coupable et sa soif de vengeance, elle est incapable de nouer des relations sérieuses. Jusqu’à ce qu’elle tombe éperdument amoureuse de Florence, l’une de ses patientes. Ensemble, elles se rendent sur la côte où Florence vit avec sa famille hétéroclite, plus ouverte d’esprit. C’est là que Franky trouve le refuge affectif qui lui permettra d’affronter les rancœurs du passé. Hitchcock d’Or au Festival du Film Britannique de Dinard, le film a du se contenter d’une sortie vidéo à l’automne, il s’agit d’une occasion rare pour le découvrir sur grand écran. Séance spéciale, la projection du film culte Love Actually, récemment remasterisé en 4K pour ses vingt ans, suivie d’un quiz. Cette comédie romantique emblématique des années 2000 marquait le passage à la réalisation de Richard Curtis, déjà auteur des scripts de plusieurs classiques du genre tels que Quatre Mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill ou encore Le Journal de Bridget Jones. Est-il encore nécessaire de présenter cette œuvre chorale à la distribution pléthorique conviant Hugh Grant, Liam Neeson, Emma Thompson, Colin Firth, Bill Nighy, Laura Linney, Alan Rickman, Keira Knightley, Rowan Atkinson et Andrew Lincoln ? Parfois raillée pour son romantisme soi-disant forcé, ringard, niais, sexiste ou caricatural, également vilipendée a posteriori en raison de la nature de certaines de ses blagues n’ayant supposément guère passé l’ère du temps au point d’être devenues scandaleuses voir inadmissibles… Quitte à aller à rebours de l’humeur actuelle, nous refusons de bouder notre plaisir et de nous mêler aux détracteurs d’hier et d’aujourd’hui. À plusieurs égards, le film ne cesse de se bonifier au fil des visionnages. Notamment grâce à son impressionnante capacité à concevoir des situations tour à tour irrésistibles, drôles et émouvantes, sans jamais perdre en cohérence dramaturgique. Richard Curtis transcende des codes vus et revus avec la complicité d’acteurs et actrices qui (se) régalent, impose des scènes depuis largement devenues cultes … Pour peu que l’on soit réceptif au genre, c’est un must qui se revoit inlassablement, par la force de qualités intrinsèques qui ont davantage vocation à perdurer durablement, a contrario de débats temporaires et aléatoirement honnêtes. En vrac, mentionnons quelques événements, une séance karaoké de Bohemian Rhapsody, une journée Irlande avec la projection de deux inédits (My Sailor My Love & Lies We Tell) ou encore un Brunch Bingo Drag au Rita-Plage… Signalons également au sein de la programmation annexe au Zola, la diffusion Mardi 30 Janvier, soit la veille de l’ouverture, d’un petit coup d’éclat de 2013, quand le Français Yann Demange nous plongeait au cœur du conflit opposant catholiques et protestants en Irlande du Nord. En résulta, 71’ un thriller d’action haletant, véritable survival mettant en scène le trop rare Jack O’Connell. Une réussite totale que le cinéaste ne renouvellera malheureusement pas avec son film suivant Undercover.

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A propos de Vincent Nicolet

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