Du 3 au 12 novembre prochains, Arras sera « the place cinéphile to be », puisque s’y déroulera la 18ème édition du Arras Film Festival. Comme chaque année, le programme sera copieux, les invités nombreux et le public intergénérationnel curieux. Triade classique, inhérente à tout festival, certes, mais le soin toujours apporté par le festival à sa programmation ainsi qu’à son organisation mérite d’être souligné et explique – il n’y a pas de secret – son succès.
Le festival s’inscrira pour cette nouvelle édition dans une continuité, avec une large place consacrée au cinéma d’Europe de l’Est. La Compétition Européenne verra neuf films rivaliser pour l’Atlas d’Or (Grand prix du jury) et l’Atlas d’Argent (Prix de la mise en scène), face à un jury présidé par Christian Carion, mais aussi le Prix du Public, le Prix Regards Jeunes et le Prix de la Critique. De la Russie à la Norvège, en passant par l’Autriche ou la Pologne, les destinées individuelles y croiseront autant de visages du monde d’aujourd’hui.
« Il ressort de la programmation de cette année la question de savoir comment l’on vit dans un monde complexe tel que le nôtre. De la remontée des archaïsmes à la recherche de la célébrité ou de l’affirmation de soi, beaucoup de films se demandent comment l’on devient ce que l’on doit être » note Eric Miot, délégué général du festival, pour qui le cinéma demeure un excellent prisme au travers duquel le monde qui nous entoure se dévoile.
Dans une volonté de réunir tous les publics et d’alterner œuvres pointues et propositions plus accessibles, le festival continue à s’ouvrir à tous les genres : blockbuster (Salyut-7 de Klim Chipenko aura pour jolie mission de montrer que le cinéma russe n’a pas forcément l’image qu’on en a), thriller (I’m a Killer du polonais Maciej Pieprzyca, notamment), film d’auteur (parfois comme point de départ, comme pour Thelma du norvégien Joachim Trier, migrant peu à peu vers le fantastique). En plus de la Compétition, les sections Découvertes Européennes, Visions de l’Est et Cinémas du Monde offriront ainsi en une trentaine de films un panorama cinématographique riche et varié. À noter que l’Allemagne bénéficiera cette année d’un Focus (The Final Journey de Nick Baker-Monteys sera pour la première fois présenté en dehors de son pays d’origine) et que des cinématographies très confidentielles comme celle d’Azerbaïdjan ou de Géorgie seront également représentées.
Adepte des croisements, le festival innovera également en proposant une carte blanche à Lio et Héléna Noguerra. Croisant leurs univers, chacune fera découvrir un film de leur filmographie que sa sœur n’a pas vu, Belgian Disaster de Patrick Glotz pour Lio et La Clinique de l’Amour de Artus de Penguern pour Hélèna Noguerra, avant une discussion avec le public puis un showcase. La toujours attendue masterclass verra quant à elle le professeur Jean Douchet, originaire d’Arras, animer la leçon de cinéma de son élève Noémie Lvovsky.
Du côté des rétrospectives, l’Histoire sera privilégiée avec les révolutions russes et Napoléon et la campagne de Russie, mais aussi les intrigues retorses avec le whodunit. Selon Eric Miot « la première permet de voir comment le cinéma modifie tous les dix ans son regard sur l’Histoire, tandis que la seconde sera plus ludique, autour d’un thème toujours persistant, dont les cinéastes se sont emparés pour peindre un visage de la société ».
Et puis on n’oublie pas les enfants ! Avec « Ma première séance », les bambins seront les bienvenus dès 18 mois, tandis que la demi-douzaine d’autres films sélectionnés permettront les rencontres entre les générations, ce plaisir de partager un film ensemble. « Le cinéma c’est ça, et on a tendance à l’oublier. Il est essentiel de ne pas couper le cinéma de la jeunesse, qui tend à ne plus savoir ce qu’est le plaisir du cinéma ».
Et parce que de plus en plus de films organisent leur première française à Arras, la liste des avant-premières ne démérite pas cette année. Entourés par Jalouse de David et Stéphane Foenkinos en ouverture, et Battle of the Sexes de Jonathan Dayton et Valerie Faris en clôture, A Beautiful Day de Lynne Ramsay, Borg McEnroe de Janus Metz Pedersen, La Douleur de Emmanuel Finkiel, Les Gardiennes de Xavier Beauvois, Je Vais Mieux de Jean-Pierre Améris, M de Sara Forestier, Marvin ou la Belle Éducation de Anne Fontaine, Prendre le Large de Gaël Morel ou encore Le Musée des Merveilles de Todd Haynes seront ainsi, entre autres, au programme, accompagnés par pléthore d’invités.
Excellent festival à toutes et tous !
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