Plus gros festival de cinéma de la métropole lyonnaise, le Festival Lumière tiendra sa 12ème édition du 10 au 18 octobre prochain. Une manifestation forcément particulière dans le contexte épidémique actuel, contrainte de s’adapter à divers paramètres. En plus des normes sanitaires en place au niveau national, s’ajoutent des restrictions spécifiquement en vigueur dans l’agglomération, certains grands événements organisés dans des salles telles la Halle Tony Garnier, L’Amphithéâtre et l’Auditorium sont directement impactés par la limitation des rassemblements à une jauge de 1000 personnes. Passé, ce prologue, laissons le cinéma reprendre ses droits.
Le 12ème Prix Lumière sera remis à Jean-Pierre et Luc Dardenne, qui succèdent ainsi à un autre metteur en scène doublement palmé à Cannes, Francis Ford Coppola. Cinéastes incontournables (l’an passé Le Jeune Ahmed recevait un Prix de la mise en scène sur la croisette) depuis plus d’une vingtaine d’années et le choc fondateur Rosetta, les deux frères ont imposé une esthétique et un regard précieux. Leur cinéma humain, précis et engagé, aura fait beaucoup d’émules, jusqu’à Darren Aronofsky qui en revendiquera l’influence sur The Wrestler. Directeurs d’acteurs hors pairs, ils ont révélé de nombreux talents tels qu’Emilie Dequenne, Olivier Gourmet, Jérémie Rénier, ils ont également offert de magnifiques partitions à Marion Cotillard et Cécile de France. Réalisateurs, scénaristes mais aussi producteurs, ils ont travaillés aux côtés de Costa-Gavras (Le Couperet), Ken Loach (La Part des anges), Jacques Audiard (De Rouille et d’os), Cristian Mungiu (Au-delà des collines, Baccalauréat)… Prix on ne peut plus légitime pour des géants du cinéma contemporain. L’intégralité de leur œuvre sera à redécouvrir durant le festival, avec notamment quelques raretés comme leurs documentaires réalisé entre 1978 et 1983, leur premier long-métrage Falsch ou encore le court-métrage Il court, il court le monde.
Dans son exploration du cinéma français, après Henri Decoin et André Cayatte, le festival célébrera le centenaire du dialoguiste le plus célèbre du patrimoine hexagonal : Michel Audiard. Près d’une vingtaine de films au programme, des cultissimes Tontons Flingueurs, au chef-d’œuvre absolu Garde à vue, en passant par longs-métrages moins connus tels que Le Sang à la tête de Gilles Grangier ou la première réalisation du scénariste vedette, Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. L’Histoire permanent des femmes cinéastes continue avec cette année un focus sur Joan Micklin Silver, ses deux premières réalisations au cours des années 70, Hester Street et Between the Lines seront diffusées, ainsi que son ultime métrage pour le cinéma, A Fish in the Bathtub. Trois cinéastes mises à l’honneur lors de précédentes éditions auront droits à un nouveau coup de projecteur avec les projections respectives d’Outrage d’Ida Lupino, de La Dernière étape de Wanda Jakubowska et de I basilischi de Lina Wertmüller.
Plusieurs invités d’horreur donneront une masterclass en plus d’accompagner les mini-rétrospectives qui leur seront accordées. Parmi eux, Viggo Mortensen qui présentera en avant-première sa première réalisation, Falling. Le cycle qui lui est consacré permettra de découvrir ou redécouvrir sur grand-écran The Indian Runner, excellent premier film de Sean Penn et dernier grand rôle de Charles Bronson. Cinéaste à l’importance croissante, Alice Rohrwacher sera là pour accompagner une reprise intégrale de sa filmographie, on ne saurait que trop vous conseiller Heureux Comme Lazzaro, superbe fable primée à Cannes en 2018. Sabine Azéma, Albert Dupontel, Thomas Vinterberg et le compositeur Gabriel Yared complètent le tableau.
Si le Festival de Cannes 2020 n’a pu avoir lieu en Mai, une Sélection Officielle a tout de même été effectuée afin d’accompagner plusieurs longs-métrages amenés à sortir au cours des prochaines semaines et prochains mois. Pour l’occasion, une vingtaine d’entre eux seront présentés en avant-première, dont Septet : The Story of Hong Kong, signé de sept cinéastes hongkongais parmi lesquels, les mythiques Johnnie To, Tsui Hark et Ringo Lam. Le Festival Lumière accueille également un panel de films issus de la sélection Cannes Classics, dont la nouvelle restauration d’In The Mood For Love de Wong Kar-Wai (Prix Lumière 2017) qui fête ses vingt ans, mais aussi La Permission de Melvin Van Peebles ou des classiques absolus tels que La Strada de Federico Fellini et À bout de Souffle de Jean-Luc Godard. Quelques avant-premières annexes seront proposées telles que Nomadland de Chloé Zhao (future réalisatrice du Marvel, The Eternals) avec Frances McDormand, Lion d’or à la dernière Mostra, le nouveau Sofia Coppola, On The Rocks (qui devrait sortir en exclusivité sur Apple +), présenté en première mondiale, ou encore le dernier bébé des studios Pixar, Soul co-réalisé par Pete Doctor (Vice Versa, Là-Haut).
Alors qu’une rétrospective lui était consacrée à l’Institut Lumière en février dernier avant d’être interrompue brutalement mais logiquement en mars, Oliver Stone présentera la restauration de Né un 4 Juillet. Du coté des grandes projections, plusieurs monuments seront à redécouvrir sur grand-écran, Les Moissons du Ciel de Terrence Malick et La Porte du Paradis (dans sa version de 3h36) de Michael Cimino en tête. Dans la section Lumière Classics plusieurs nouvelles restaurations seront proposées en avant-première telles que The Wicker Man de Robin Hardy, Pique-Nique à Hanging Rock de Peter Weir, La Cérémonie de Claude Chabrol ou encore une rareté de George A.Romero : The Amusement Park.
Des hommages seront rendus à des personnalités disparues en 2020 : Tonie Marshall, Michel Piccoli et Max Von Sydow, ainsi seront projetés Numéro Une, La Belle Noiseuse de Jacques Rivette et Le Septième Sceau d’Ingmar Bergman. On vous laisse désormais découvrir la programmation dans son entièreté et préparer soigneusement votre festival !
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