Succédant à une édition 2020 quelque peu amputé lié à la crise sanitaire, le Fifigrot fête aujourd’hui ses 10 ans et revient en force avec un programme foisonnante, riche en promesses et surprises. Moins anxiogène que la rentrée précédente, malgré le pass sanitaire, l’équipe toulousaine, passe du monde d’après à la célébration de la fin du monde. L’édito du programme en ligne de Benoît Délépine intitulé « Vive la fin du monde » donne le ton. Non le cinéma indépendant et alternatif n’est pas mort, il survit à la crise. Mieux il s’avère plus stimulant que jamais au vu d’une semaine qui s’annonce étourdissante entre avant-premières, compétition présentant une série de films très attendus, perles oubliées, pépites du patrimoine, cinéma du monde grolandais, courts métrages et encore plein de surprises et évènements addictifs à vous faire perdre la tête. Car n’oublions que si le cinéma occupe une place au sein du festival, il s’agit aussi d’un évènement culturel pensé dans un esprit de fête, de convivialité, de rencontres insolites, de subversions et de délires assumés dépassant largement la simple diffusion des films qui plombe bien des festivals contemporains. Des expositions, des rencontres, des concerts, des projections en plein air complèteront cette manifestation animée par une équipe d’iconoclastes.
Le Fifigrot ouvre ses portes le 20 septembre à 20 h 30 avec la cérémonie d’inauguration suivie de la projection en avant-première du nouveau long métrage Pascal Rabaté, immense auteur de bandes-dessinées (l’extraordinaire Ibicus), Les sans dents, présenté comme une forme de quintessence du cinéma grolandais.
Sans décortiquer précisément la programmation, vous aurez néanmoins le plaisir de découvrir en avant premières les nouveaux films de Kirill Serebrennikov (La fièvre de Petrov), de l’habituée Jan Buquoy (la dernière tentation des belges), de Sean Baker (Red Rocket), de François Desagnat (Zaï zaï zaï zaï adaptation attendue de la BD de Fabrice Caro, également présent). Une carte blanche de la scénariste et productrice Sylvie Pialat permettra aux heureux présents de revoir Holiday de Nicloux, Le roi de l’évasion de Alain Guiraudie et enfin Drôles de bobines, court métrage rare de Maurice Pialat.
Parmi les petits délires proposés ne ratez pas la soirée Gropen Hair, avec la diffusion de Hairspay de John Waters avec un concours de coiffures à la clé.
Le festival propose aussi sur cinq décennies un retour sur l’histoire passionnante de la vidéo, du format Betamax et VHS jusqu’à l’UHD et Blu-Ray en passant par le Laserdisc et le DVD. Une table ronde autour du sujet est prévue, ainsi qu’une soirée Potemkine, le documentaire Révolution VHS, les soirées Crazies et Troma et la diffusion du génial Videodrome. Jamais à court d’idées ces fous de grolandais ont même le toupet de proposer une soirée Medef, avec le documentaire Des idées de génie. Fallait oser !Et comme l’indique l’affiche : « Grolympiades du fifigrot, les 10 ans du festival qui pète le feu ! ». 7 jours d’euphorie dédiés à la mémoire d’un autre hurluberlu, Jean-Yves Lafesse disparu trop tôt.
Pour en savoir davantage voici le lien du festival avec le programme complet à feuilleter.
http://fifigrot.com/
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