À peine cinq mois après sa précédente édition en Octobre 2022, le Festival Ciné O’Clock est déjà de retour ! Il retrouve son créneau historique au mois de février, lequel fut contrarié par la pandémie au cours des deux dernières années. Une 27ème édition qui se déroulera principalement au Cinéma Le Zola à Villeurbanne mais pas uniquement : le temps de deux évènements hors-les-murs, Ciné O’Clock s’exportera au Ciné Duchère et à la Maison du livre, de l’image et du son. 17 films au programme parmi lesquels 5 avant-premières et 5 inédits. Regardons dès à présent d’un peu plus près cette programmation !
L’irlandais – Copyright Ascot Elite Filmverleih 2011
The Quiet Girl, premier film de Colm Bairéad, nommé à l’Oscar du Meilleur Film étranger, sera projeté en ouverture mercredi 22 février à 20h30. Une œuvre entièrement tournée en gaélique, la langue nationale irlandaise , la séance sera d’ailleurs précédée d’une initiation et suivie d’une dégustation de bières irlandaises. L’Irlande est d’ailleurs beaucoup à l’honneur de cette édition en partenariat avec l’AFIL (Association franco-irlandaise de Lyon) avec pas moins de six films de cette nationalité. Les inédits The Sparrow de Michael Kinirons et Young Plato de Neasa Ní Chianáin et Declan McGrath ainsi que le film interactif The Gallery de Paul Raschid. Une fiction à mi-chemin entre le jeu vidéo et le cinéma, pensé comme une expérience ludique laissant la possibilité aux spectateurs d’agir sur le déroulé de l’intrigue et le comportement des personnages. Un moment qui promet d’être excitante, rendez-vous pris vendredi 24 février à 20h45. Grand acteur irlandais, rarement célébré et pourtant régulièrement excellent, Brendan Gleeson jouira d’un focus composé de deux projections. D’une part, la reprise du dernier opus de Martin McDonagh, le très bon Les Banshees d’Inisherin sorti sur nos écrans en fin d’année dernière, dans lequel il crève l’écran face à un Colin Farrel lui aussi au sommet. D’autre part, L’irlandais de John Michael McDonagh, le premier long du frère du réalisateur de Three Billboards, une hilarante comédie policière avec Gleeson dans un registre jubilatoire aux côtés de Don Cheadle, Liam Cunningham et Mark Strong. Toujours en Irlande, Samhain de Kate Dolan, passé sous les radars début décembre 2022, bénéficiera d’une possibilité de rattrapage. Un conte fantastique à teneur sociale à la fois passionnant sur la forme et dans les sous-textes qu’il développe, qui mérite qu’on y prête une réelle attention. Le film s’inscrit pleinement dans la mouvance d’une nouvelle génération de cinastes porteuses d’un cinéma d’horreur féminin et féministe. À ce sujet, le festival avait projeté le dément She Will de Charlotte Colbert en 2022.
The Lost King – Copyright Pathe Productions Ltd 2023
Parmi les avant-premières, il sera possible de découvrir le nouveau film d’un cinéaste souvent mis en avant à Ciné O’Clock, Stephen Frears et son The Lost King dont la sortie française est annoncée pour la fin Mars. Près de dix ans après le très beau Philomena, le réalisateur retrouve Steve Coogan (également coscénariste) et collabore pour la première fois avec l’excellente Sally Hawkins. Une comédie dramatique autour de la figure controversée de Richard III, qui promet d’être un feel good movie dans la bonne tradition du genre. Autre avant-première très attendue, Eternal Daughter présenté à la Mostra l’an passé, qui marque les retrouvailles entre la réalisatrice Joanna Hogg et l’actrice Tilda Swinton après The Souvenir et The Souvenir Part II. Récit de filiation et de secrets, entre une artiste et sa mère âgée confrontées à des secrets enfouis lorsqu’elles retournent dans leur ancienne demeure familiale, devenue un hôtel hanté par un passé mystérieux. On guettera avec une attention particulière à la projection (toujours en AP) de Blue Jean de Georgia Oakley, l’histoire d’une professeure d’éducation physique homosexuelle, qui mène une double vie depuis le vote d’une loi stigmatisant la communauté gay sous le régime de Margaret Thatcher. Alors qu’une nouvelle étudiante menace de révéler son secret, Jean est contrainte de bouleverser sa vie pour éviter de tout perdre. Séance samedi 25 février à 18h15 suivie d’une vente de vinyles dont les profits seront reversés au planning familial. Un film de patrimoine, et pas des moindre, au programme, Le Voyeur (Peeping Tom en version original) de Michael Powell, un chef-d’œuvre méprisé à sa sortie avant d’être progressivement réhabilité par des figures de poids tel que Martin Scorsese. Mark Lewis (Karlheinz Böhm) est un jeune homme énigmatique et solitaire, passionné d’image jusqu’à l’obsession. Opérateur-caméra dans un studio de cinéma, il fait aussi des extras comme photographe de charme dans la boutique d’un marchand de journaux. Son appartement est un immense laboratoire rempli de matériels, d’appareils, de chimie. Là, il développe et visionne seul ses propres films à longueur de temps. La caméra toujours à portée de main, Mark Lewis dit tourner un documentaire mais il s’emploie en réalité à une démarche bien plus morbide: il traque la peur de la mort dans le visage de jeunes femmes… À sa manière précurseur de plusieurs courants pouvant aller du snuff movie au slasher en passant par le Giallo, le film inspira plusieurs de ses pairs, dont un certain Brian De Palma, qui lui rend d’ailleurs hommage dans l’ouverture de Sisters. L’opportunité de le découvrir ou redécouvrir sur grand-écran est suffisamment rare pour s’en priver, ce sera mercredi 22 février à 14h. En séance de clôture, dimanche 26 février à 20h45, ce sera une autre avant-première événement, Empire of Light, le nouveau long-métrage de Sam Mendes, toujours épaulé par Roger Deaking à l’image, qui entend revenir à un registre plus intimiste qu’avec 1917 ou ses deux James Bond (Skyfall et Spectre). Hilary (Olivia Colman) est responsable d’un cinéma dans une ville balnéaire anglaise et tente de préserver sa santé mentale fragile. Stephen (Michael Ward) est un nouvel employé qui n’aspire qu’à quitter cette petite ville de province où chaque jour peut vite se transformer en épreuve. En se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures grâce à la musique, au cinéma et au sentiment d’appartenance à un groupe…
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