Un deuxième coffret Columbia Noir chez Powerhouse – Indicator le 15 février

Les éditions Powerhouse – Indicator poursuivent leur quête du film noir en exhumant 6 autres perles de la Columbia de 1947 à 1958, de quoi mieux se rendre compte de la diversité du genre. Voici donc « Columbia Noir #2 ».

Aux programme 6 films noirs réalisés par Richard Wallace, Joseph M Newman, Robert Parrish, Vincent Sherman, Phil Karlson et Irving Lerner.

On commence très fort avec Framed (Richard Wallace, 1947) dans lequel Glenn Ford incarne un magnifique loser pris dans le labyrinthe d’une machiavélique machination orchestrée par une Janis Carter trouble au possible. Un modèle de film noir à petit budget au rythme sec et à l’atmosphère superbe.  711 Ocean Drive (Joseph M Newman, 1950) nous entraine dans l’enfer des bookmakers, avec son héros colérique (Edmond O’Brien) travaillant sur les réseaux de téléphonie, mettant ses services au service des paris, et éveillant l’intérêt de la pègre hippique. Un excellent film nerveux et qui dresse un portrait extrêmement réaliste du milieu des bookmakers. Dans The Mob (Robert Parrish, 1951) un détective (Broderick Crawford),risquant de perdre son travail se voit offrir une seconde chance en étant infiltré dans le milieu pour en faire tomber les chefs. On y retrouve, les gueules d’Ernest Borgnine et Neville Brand avant qu’il ne soit l’horrible patron du motel du Crocodile de la mort de Tobe Hooper. Pour son deuxième long métrage, Robert Parrish fait déjà preuve d’un beau sens de la mise en scène. Ce thriller exotique fortement inspiré par Notorious d’Hitchcock qu’est Affair in Trinidad (Vincent Sherman, 1952) réunit à nouveau le couple mythique de Gilda de Charles Vidor pour en restituer l’alchimie. S’il n’y parvient pas tout à fait, il demeure un très agréable divertissement avec de jolis rebondissements et quiproquos (une héroïne soupçonnée du meurtre de son mari, mais elle même chargée par un inspecteur de jouer la duplicité avec un ami trouble…) avant que l’amour ne retrouve – peut-être – ses droits. Tight Spot (Phil Karlson, 1955) reprend en quelque sorte les grandes lignes d’Une femme à abattre de Richard Brooks, avec cette même idée d’une affranchie (qui s’apprêtant à témoigner contre ceux pour qui elle travaillait, risque sa vie. Admiré par Scorsese, réputé pour être un cinéaste inscrivant la cruauté au sein de son oeuvre, Phil Karlson avec Tight Spot, adaptation d’une pièce de Lenard Kantor, ne déroge pas à la règle et livre un film particulièrement sec, tandis et dénué de morale, porté par l’interprétation de Ginger Rogers et Edward G. Robinson. C’est un peu à Scorsese (encore lui) que l’on doit à Murder by Contract (Irving Lerner, 1958) d’être un peu sorti de l’anonymat car il le définit comme un des films qui l’a le plus influencé. Il faut dire que ce parcours d’un mécanographe dans la dèche, s’improvisant tueur à gage et réussissant ses contrats, jusqu’à ce qu’on lui annonce sa prochaine cible – une femme – passionne de bout en bout. On comprend bien ce qui a pu intéresser le réalisateur de Taxi Driver  dans cette étude d’un anti-héros et des ses tourments, sa culpabilité. En 81 minutes très resserrées, Murder By Contract, incroyablement en avance sur son temps, est un modèle de mise en scène qui va droit au but.

Tous restaurés en 2K, les six films sont inédits en blu-ray. Limitée à 6000 exemplaires numérotés, avec de nombreux suppléments, cette superbe édition propose également un livre de 120 pages. Les films possèdent tous des sous-titres anglais.

FRAMED
  • Commentaire audio avec l’écrivaine et critique Imogen Sara Smith (2021)
  • The Steps of Age (1951, 25 mins): documentaire fictionnalisé écrit et réalisé par Ben Maddow, scénariste de Framed, évoquant le défi de vieillir à travers le regard d’une veuve à la retraite.
  • Up in Daisy’s Penthouse (1958, 17 mins) : court métrage avec les 3 Stooges qui mixe complot de meurtre, identité erronée, une blonde chercheuse d’or et beaucoup d’argent.

711 OCEAN DRIVE
  • Commentaire audio du critique Glenn Kenny (2021)
  • Diary of a Sergeant (1945, 24 mins): portrait documentaire de Joseph M Newman sur Harold Russell, un soldat qui perdit les mains pendant la Seconde Guerre mondiale puis remporta un Oscar pour sa performance dans The Best Years of Our Lives
  • Three Sappy People (1939, 18 mins): on retrouve nouveau les 3 Stooges en réparateurs de téléphone faisant tout comme le héros de 7111 Ocean drive un changement de carrière inattendu.

THE MOB
  • Commentaire audio de la cinéaste et scénariste Gina Telaroli (2021)
  • The Guardian Interview with Ernest Borgnine (2001, 79 mins): archive audio de l’acteur en conversation avec Clyde Jeavons au National Film Theatre de Londres.
  • Ernest Borgnine in Conversation (2009, 49 mins):rchive audio de l’acteur en conversation avec Adrian Wootton à la BFI Southbank de Londres.
  • Hot Stuff (1956, 16 mins): a trio of law enforcers, played by the Three Stooges appartiennent cette fois aux forces de l’ordre un trio de forces de l’ordre, et s’infiltrent pour contrecarrer des activités criminelles.
AFFAIR IN TRINIDAD
  • Commentaire audio de l’historien et auteur Lee Gambin (2021)
  • The End of the Affair (2012, 24 mins): Peter Ford, le fils de Glenn Ford, discute de la vie et de la carrière de son père avec la Film Noir Foundation’s Eddie Muller
  • Caribbean (1951, 25 mins) : documentaire de la Crown Film Unit, sorti la même année que Affair in Trinidad, dépeignant la vie et la culture aux Antilles, en Guyane britannique et au Honduras.
  • Saved by the Belle (1939, 18 mins): une intrigue insulaire ou la Señorita Rita spell sème le trouble chez  les 3 Stooges
TIGHT SPOT
  • Commentaire audio de l’écrivaine et historienne Nora Fiore (2021)
  • The Senate Crime Investigations (1951, 62 mins): extraits d’enregistrements jamais publiés des auditions du comité sénatorial américain sur le crime organisé, initialement compilés par le British Film Institute et présentés en quatre parties, avec notamment des images de Virginia Hill, qui a en partie inspiré Tight Spot
  • Idiots Deluxe (1945, 18 mins): les 3 Stooges en pleine salle d’audience…
MURDER BY CONTRACT
  • Commentaire audio de la critique et écrivaine  Farran Smith Nehme (2021)
  • Introduction de Martin Scorsese (2014, 5 mins)
  • Swedes in America (1943, 18 mins): Court métrage d’Irving Lerner nominé aux Oscars présenté par Ingrid Bergman, évoquant l’influence des immigrants suédois aux États-Unis
  • Violence Is the Word for Curly (1938, 18 mins): comedie avec les 3 Three Stooges, qui constitue le premier travail de Lucien Ballard, directeur photo de Murder by contract
  • trailer commentaire audio du trailer et courte analyse critique de Larry Karaszewski (2020, 3 mins)

Plus d’informations sur le site de Powerhouse – Indicator

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A propos de Olivier ROSSIGNOT

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