Du 7 au 13 octobre aura lieu à Châlons-sur-Saone la 12ème édition de War on Screen, le festival de cinéma dont le slogan est plus que jamais « Make films, not war » ! Au programme cette année, le festival reste bien sûr fidèle à sa ligne directrice autour de la représentation des conflits et de la guerre à l’écran, avec une nouvelle sélection de longs et court-métrages provenant du monde entier. Les spectateurs pourront découvrir les regards croisés de cinéastes qui se complètent et se répondent : entre ceux qui reviennent sur les traumas passés de l’Histoire et ceux qui réagissent à une actualité tragique. En effet, malgré une vraie réussite, on se souvient que l’édition 2023 s’était terminée sur une note forcément amère, sa clôture ayant eu lieu au lendemain des attaques du 7 octobre. Comme pour témoigner d’une urgence – car produire un film de fiction se fait dans un temps forcément long – cette année la sélection fait la part belle aux documentaires. Deux films documentaires seront présentés sur la Palestine cette année : Voyage à Gaza de Piero Usberti, présenté en compétition et monté à partir d’images prises par l’auteur antérieurs aux attaques du Hamas, et Bye Bye Tibériade de Lina Soualem (dans la sélection « Perspectives »). Témoignant aussi d’un conflit actuel, Interceptés d’Oksana Karpovych sera présentée une œuvre pour tenter d’apporter un regard sur l’invasion Russe de l’Ukraine. Le Parfum d’Irak promet une expérience d’auto-fiction qui s’annonce fascinante dans laquelle son auteur Feurat Alani se raconte dans un film d’animation. Ayant posé ses caméras un peu plus à l’Est, Ibrahim Nash’at observe dans Hollywoodgate la manière dont les Talibans ont investit une ancienne base de la CIA.
A noter parmi les œuvres de fiction, le film d’un habitué du documentaire Roberto Minervini : Les Damnés, film en costume qui voit errer une patrouille de volontaires dans des territoires sauvages pendant la guerre de Sécession. Le public du festival retrouvera aussi David Oelhoeffen et son adaptation du Quatrième mur (sur lequel le cinéaste s’était confié en entretien pour Culturo). Dans une démarche quasi-autobiographique, le cinéaste César Diaz s’intéresse quant à lui aux dilemmes d’une mère révolutionnaire dans Mexico 86.
Plus actuel, le très attendu Rabia de Mareike Engelhardt raconte l’histoire d’une jeune fille française de 19 ans qui choisit de partir pour la Syrie rejoindre Daech. A noter aussi Berlin, été 42 de Andreas Dresen, qui met en scène une femme arrêtée par la Gestapo alors qu’elle est enceinte. La sélection en compétition est complétée par Paradise de Mo Harawe, lequel se situe dans un petit village perdu dans une Somalie ravagé par les guerres incessantes.
Comme à son habitude, le festival propose aussi une sélection de films anciens et récents à travers différents axes. D’abord avec des anniversaires parfois douloureux : 1944 – 2024, permettant au festival de revenir sur la difficile libération en Europe à travers quelques pépites oubliées du cinéma de guerre (par exemple Bastogne de William Wellman, qui revient sur la fameuse bataille des Ardennes ou le Franc-Tireur de Roger Taverne et Jean-Max Causse, qui voit un fils de collabo se mêler à un groupe de résistant sur le plateau du Vercors), ou encore 1994 – 2024, avec un cycle sur le Rwanda . La conquête spatiale est aussi à l’honneur avec par exemple l’immense fresque l’Étoffe des héros de Philip Kaufman. A noter aussi une sélection de documentaires du cinéaste Frédérick Wiseman ou de films de Costa-Gavras, sans compter tous les ateliers, l’affiche du festival s’annonce encore passionnante, riche et très diversifiée cette année. Toutes les informations sont à retrouver sur le site : https://waronscreen.com/fr
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