Eric Senabre est définitivement un auteur jeunesse à suivre. Après avoir remporté le Prix Saint-Exupéry du roman jeunesse 2012 pour le premier tome de Sublutetia « La revanche de Hutan », il signe un second volume encore plus savoureux. On y retrouve Keren et Nathan, les deux héros de l’épopée souterraine, embarqués dans une nouvelle aventure sous le signe de la magie et de l’illusion.

L’action se déroule cette fois à la surface de la terre, entre le musée Grévin et les passages couverts des Grands Boulevards. Encore une fois, la cité souterraine Sublutetia est menacée : l’énergie des cristaux formant la voûte de lumière artificielle qui éclaire la ville est en passe d’être détournée et anéantie pour déployer l’utilisation à grande échelle du Cogitomètre, une invention fictive de Jean-Eugène Robert-Houdin, le plus célèbre illusionniste français du XIXe siècle. Aidés par les membres du « Songe éveillé », un regroupement de magiciens des temps modernes, Nathan et Keren devront résoudre une mystérieuse énigme pour déjouer les plans machiavéliques de Von Arnim…

Le récit d’Eric Senabre est extrêmement bien écrit. Avec un style affirmé et délicat, l’auteur a choisi d’alterner les péripéties des deux enfants et les extraits du journal de Frédéric Weiss, l’apprenti de Jean-Eugène Robert Houdin. Mêlant le vrai et le faux, l’illusion et la science, l’histoire et la fiction, il livre une histoire fascinante pleine d’esprit et de rebondissements. Les dialogues sont vifs et bourrés d’humour, les personnages très attachants, l’ensemble respire la finesse et le goût de l’aventure. Un deuxième roman très réussi, à lire d’une traite, qui donne une furieuse envie de balades dans Paris.