Par un beau jour d’un soleil automnal dans le 20ème arrondissement, c’est à une table de café qu’est assis Claude, au lendemain de sa performance à la Cigale. Après un EP prometteur, son premier album In Extremis a permis à l’auteur interprète d’être propulsé au devant de toutes les scènes de France. Vêtu à l’image de sa musique, à la précision clinique et classe, l’artiste se dévoile avec générosité. Alors, qui est Claude ?

J’ai lu quelque part que lorsqu’on te demandait d’où venait ton nom de scène « Claude », tu avais à chaque fois une réponse différente. Donc cette question sera posée un peu plus tard, ok ?

Il faut que je réfléchisse.

Avant tu étais Geisler.

Oui.

Que s’est-il passé entre Claude et Geisler ?

Rien. Avec Geisler, je découvrais la musique. Je découvrais l’écriture et la composition. J’étais étudiant, Je ne comptais pas en faire ma carrière du tout, c’était juste un petit kiff de faire de la musique. Entre-temps est arrivé le côté professionnel, avec le label. A ce moment-là, j’ai eu envie de poser de nouvelles bases. J’ai eu envie de commencer avec un truc qui me ressemble, de composer et d’écrire de manière plus… identifiée. Donc, j’ai trouvé un nouveau nom pour avoir un nouveau projet.

Il y a eu une bascule entre le plaisir d’amateur en marge de l’école et la professionnalisation. Comment ça s’est passé ?

Je suis d’abord tombé sur un professionnel de l’industrie musicale qui est devenu mon manager. Lui m’a demandé ce que je voulais faire : est-ce que j’avais envie d’être en label, d’être en indépendant ? … J’ai envie d’être encadré, donc label. On a commencé à chercher, à rencontrer des gens, à faire des entretiens, voir où on pouvait aller avec les gens.

Et du coup, pourquoi Claude ? Trop tôt ?

Trop tôt. Je n’ai pas encore trouvé.

En tant que béotien, on peut distinguer deux composantes dans ta musique : l’électro et la chanson française, peut-être même un peu traditionnel avec les « r » qui roulent sur certains titres. Est-il possible que l’électro soit un patrimoine que tu te sois constitué et la chanson soit davantage de l’ordre de l’héritage ? Est-ce que les deux s’articulent ainsi ?

La chanson française ne vient de nulle part. Mes parents en écoutaient un peu. Je me suis un peu construit en opposition à ça parce je pensais que c’était un genre musical d’adulte, qui n’était pas pour moi. Je n’en ai plus écouté depuis. Ça passait dans la bagnole quand j’avais 7 ou 8 ans, mais depuis je n’en ai plus du tout écouté. C’est à la fois un héritage et pas vraiment parce que j’ai vite coupé les ponts avec ce style musical. J’ai vite dit « ok, ça, ce n’est pas pour moi, je n’aime pas. »

Par contre, effectivement, la musique électronique fait partie de mon apprentissage musical, quand j’étais adolescent. J’ai commencé à écouter plein plein plein de trucs.

Je n’ai pas vraiment articulé les deux. Je n’ai pas eu l’impression d’articuler la chanson française avec la musique électronique, mais de faire ce que je savais faire sur de la musique électronique.

C’est-à-dire que je voulais chanter. Il fallait que j’écrive, donc j’écris en français. Ça s’est fait comme ça, mais je n’ai jamais pensé ça comme une articulation entre ce qu’écoutaient mes parents et moi, ce que j’avais décidé d’écouter.

L’écriture est capitale chez toi, comme si ce que le chant apportait n’était pas exprimable à travers la musique…

L’écriture c’est ultra important, mais ça n’a pas été intégré comme un truc de chanson. C’est juste un truc de « j’aimais bien écrire ». J’ai plus grandi avec du rap, en termes de paroles, de français.

Même dans la musique anglophone, j’ai toujours accordé une grande importance aux paroles et à ce qu’elles évoquaient par rapport à la musique. Parce que c’est en français, on a l’impression que c’est associé à la chanson française.

La réalité, c’est que dans dix-milles autres genres, les paroles ont une importance absolument primordiale, et dans le rap plus que tout le reste.

Le rap français a une culture, un patrimoine de textes absolument brillantissime. Ça dit des trucs fantastiques, des trucs qui m’ont touché, qui m’ont marqué pour la vie. Il fallait que je fasse la même chose, mais moi il fallait que je chante, donc ça s’est trouvé être de la chanson française.

Les morceaux qui m’ont le plus construit dans ma vie, ce sont des morceaux avec des paroles fortes, que ce soit en anglais ou même en portugais, avec de la musique Brésilienne par exemple.

En France, on en fait des tonnes sur le fait que la chanson française soit porteuse d’un truc à texte, mais le fait est que le truc à texte, c’est aussi et surtout le rap. Même la pop anglaise, tu prends un truc de Bob Dylan, un truc de Radiohead, le texte est phénoménal. Même dans les trucs plus récents, tu prends du Okay Kaya, les textes sont puissants, sont beaux, sont importants.

©-Morgane-Lagneau-Guetta

Il y a beaucoup d’angoisses et d’émotions exprimées dans ton album. A quel moment la musique agit comme une thérapie pour toi ?

Je ne le vis pas trop comme une thérapie. Une thérapie, ça signifie qu’à la fin il y a une solution. Je n’ai pas la sensation de trouver des solutions ou d’apporter des solutions. C’est juste une description, une présentation de ces choses-là. C’est juste une mise en paroles d’éléments qui sont un peu bazar, un peu fouillis, un peu flous dans ta tête, et d’en faire un truc extrêmement verbal. C’est tout. Mais ce n’est pas une thérapie parce que je ne sais pas du tout solutionner ce truc-là.

Quand tu présentes des trucs comme ça, des tabous, des stress, des questionnements, des défauts, à ce moment-là oui le mot thérapie peut être employé. C’est comme si tu te confies à quelqu’un. Par contre, je ne cherche pas à solutionner ce truc-là ou à trouver des réponses, je cherche juste à le dire.

Est-ce que ce serait un moyen de comprendre, au moins ?

Apporter un peu de clarté, peut-être oui. Je ne sais pas trop, je ne suis jamais trop posé la question. En fait, mettre des choses assez fouillis, traînées sur plusieurs années et résumées dans une chanson de trois minutes, obligatoirement ça amène de la clarté. Ça résume en tout cas.

Il y a une thématique dans l’album sur le fait d’être totalement conscient de ses émotions et en même temps de vouloir s’en couper…

Tu as ce fil rouge dans l’album de la perte de contrôle, ou de la peur de la perte de contrôle. Ça participe à ça, les émotions un peu fortes, les sentiments puissants, les angoisses, c’est obligatoirement des pentes qui sont descendantes en termes de perte de contrôle. Effectivement il y a cette volonté de fou d’être encore plus dans le contrôle, même si ce n’est pas forcément une bonne chose. C’est juste que quand t’es quelqu’un de stressé ou d’angoissé, tu veux être en maîtrise, tu veux que tout soit beaucoup carré pour qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises.

Est-ce une approche qui vaut pour les concerts ?

Non. Il faut que le show soit carré. Je suis un maniaque absolu. La scéno, il faut qu’elle soit parfaite et tout ça. Mais après en termes de performance sur scène, le fait d’avoir un nom d’artiste, d’avoir un personnage, fait que tu peux y aller à 100 %, d’être comme une version superlative de toi-même.

Et donc sur scène, je suis beaucoup plus en pétage de câble et en lâcher-prise. Je finis complètement en sueur à la fin parce que j’ai sauté dans tous les sens, sauté dans tous le sens, je suis allé voir les gens, je me suis foutu accroupi, par terre… Tu te retrouves à faire dix mille trucs que tu ne ferais pas en temps réel.

La scène permet d’avoir ce moment où la perte de contrôle est souhaitable.

Dans Culturopoing, on parle beaucoup de cinéma, et il y a des critiques qui se désespèrent de voir le rapport que le cinéma a aussi aujourd’hui avec les émotions (note la discussion porte sur un livre d’un critique du Figaro). Tu évoquais la place centrale du rap tout à l’heure. Quand ça a commencé, il est certain que les émotions n’avaient que peu de places parmi les sujets traités. L’égo-trip c’est arrivé davantage avec ta génération finalement.

La question de l’égo-trip dans le rap finalement, c’est ma génération, mais ma génération quand j’avais quinze ans quoi. C’est-à-dire il y a dix ans, quand tu as eu Karis, SCH et tout ça.

Aujourd’hui, la nouvelle génération du rap actuel, que tu parles de la Fève, que tu parles de Luther, que tu parles de Rounhaa, que tu parles de tous ces rappeurs-là, c’est quelque-chose qui reste très introspectif. C’est douloureux presque.

Le rap retrouve ce côté très conscient, très introspectif, très thérapeutique. J’ai l’impression que l’égo-trip est passé un peu en seconde zone en ce moment, de ce que je comprends du moins en tant qu’auditeur.

Je pense que le truc de « c’était mieux avant », c’est d’une connerie absolue, que ce soit en matière de cinéma ou de musique.

Dans la pop aussi, et tous les gens de ma génération, on se le prend. Des vieux mecs qui nous commentent genre « votre génération, vous êtes bien tristes ».

Mais champion, si t’écoutes n’importe quel putain de morceau de Jacques Brel à Barbara, ce sont des trucs qui sont cathartiques, donc automatiquement il y a de la douleur, il y a de la souffrance, il y a des questions, il y a de la complexité. A moins que ce soit de la musique de pub pour Carrefour, je ne vois pas où tu trouves de la musique où le seul truc c’est d’être joyeux ?

Je ne vois pas l’intérêt, c’est de la musique pour vendre des barbecues à la rigueur. La musique « pur bonheur » n’existe quasiment pas en vrai. C’est de la musique de publicité.

Pour les films, c’est pareil. Les plus grands films, qui ont 50, 60, 70 ans, ce n’est pas que des films de bonheur.

Des trucs que je n’ai même pas vu, tu prends Citizen Kane, ça n’a pas l’air d’être ultra fun. C’est un faux constat, je ne sais d’où ils trouvent ça. Je pense que c’est une génération qui projette leur vision de la vie, où ils ont été très retenus dans le partage de leurs émotions. Ils le projettent sur les éléments artistiques de leur époque.

Leurs artistes préférés sont tous torturés à mort, ils sont tous mort à 27 ou à 30 ans, ce n’étaient pas des gens heureux. N’importe quelle superstar du rock ou de la soul, genre Aretha Franklin ou Ella Fitzgerald. La soul n’est pas un genre musical qui vient du plaisir et du bonheur. C’est un style qui vient de la souffrance.

Dire ça n’a aucun sens. Le vocabulaire a changé, la manière de dire les choses a changé. Les sujets n’ont pas changé et l’inspiration n’a pas changé. Effectivement, ces gens n’ont que comme référence que Frank Sinatra qui chante sur 56 morceaux différents qu’il est amoureux d’une meuf. La vaste majorité des grands morceaux, c’est cathartique.

Puisqu’on parle un peu de cinéma, on fait toujours ce lien dans Culturo. Est-ce qu’il y a des images de cinéma, ou des mots, qui peuvent t’inspirer ?

Pas tant que ça. Je n’ai pas une grande culture cinématographique. J’écris beaucoup en live, comme ça, quand je suis dans les transports, quand je suis dans la rue et que je marche sur le trottoir. Automatiquement, c’est de la description, donc les images sont là. Je sais à peu près quel morceau à quel moment je l’ai écrit parce que c’était tel métro, tel trottoir, tel moment de la journée. Les images sont là parce qu’elles sont décrites.

Je n’ai jamais écrit en pensant à une image de cinéma. Je n’ai jamais écrit en pensant à une série ou je ne sais quoi. Ça ne m’est jamais arrivé parce que déjà ça dé-personnifie le truc, ça ne me concerne plus. Ça concerne l’œuvre de quelqu’un d’autre. Je n’ai jamais décrit quelque-chose que j’ai vu dans un film.

Pas trop d’image de cinéma, mais les mots obligatoirement, parce qu’en fait soit j’écris des phrases un peu complètes sur mon téléphone, dehors, soit j’écris juste des mots des trucs que je vois.

Il y a un morceau qui s’appelle Micro-onde, ben voilà. Pour m’obliger à écrire, je vais décrire des mots, un peu partout. Comme c’est un exercice un peu scolaire, si je suis chez moi, je vais me dire « ok, là il faut que tu écrives, regarde autour de toi ce qu’il y a comme objet. Prend un mot et oblige-toi à écrire dessus pour voir ce que ça donne ».

Genre « multiprise », « tabouret », « stylo » …

Je regarde ce qui se passe au loin, ce que j’entends, j’écris dessus. J’écris un mot-clé. Tous les soirs, j’ai une petite séance d’écriture d’une demi-heure. Je vais prendre le mot que j’ai écrit dans la journée et je vais m’obliger à tirer dessus. Écrire tout ce qui me passe par la tête, sans rimes, sans phrases construites. Ben Micro-ondes est devenu un morceau qui parle de solitude.

On n’imagine en effet pas qu’on puisse aller aussi loin avec un mot comme « Micro-ondes »…

Parce qu’en fait, justement. L’exercice, c’est de tirer dessus. Obligatoirement, ça t’emmène très loin et ce n’est pas grave, tu vas au bout du délire. Donc pas trop d’images de cinéma, mais des mots complètement. « In Extremis » par exemple, je l’ai écrit cinquante fois dans mon téléphone avant que ce soit le titre de l’album. Je savais que c’était un mot qui me parlait. Je savais que c’était un mot important.

« Baisodrome » est un mot qui vient visiblement d’un truc très connu (que je ne connaissais pas) de Virginie Despentes, dans Vernon Subutex. Il y a un de ses personnages qui utilise ce mot-là. Je l’ai souligné, je me suis dit que ce mot était incroyable. Il y a même des mots tout cons, mais qui sonnent trop bien. « Défaut » ou encore « multiprise », ce sont des mots que je trouve trop jolis, je sais qu’à un moment donné, je vais écrire dessus.

Quand on tape « Claude » dans Youtube, on tombe sur Claude François…

Bien sûr, évidemment !

Et donc, pourquoi Claude ?

Pourquoi Claude ? Attends, je vais te trouver un truc. Moi j’ai grandi en banlieue parisienne, mais toute ma famille vient du Grand Est. Les Vosges, la Lorraine, des trucs comme ça. Du coup, je passais plus ou moins toutes mes vacances là-bas, chez mes grands-parents, que ce soit du côté maternel ou paternel.

Ma grand-mère, du côté de ma mère, était italienne et elle chantait à balle. Elle chantait à fond. Elle avait plein de petits livrets de chant, avec des chansons pour enfant, des chansons italiennes, dans la bibliothèque. On chantait régulièrement des chansons ensemble en italien.

J’ai juste souvenir que celle qu’elle chantait le plus, c’était une chanson d’un artiste qui s’appelait Claudio quelque-chose. Je ne sais plus son nom. Elle chantait en italien là-dessus et je suis allé récupérer ce truc d’enfance qui m’avait marqué.

Tout ceci est faux. C’est mon mensonge de la journée (rires). L’histoire est vraie jusqu’à un certain point : ma grand-mère était italienne et chantait beaucoup. Mais je n’ai aucun souvenir d’un Claude quelque-chose…

Qu’est-ce que signifie « marcher à contre-sens » pour toi ? C’est comme si un événement tragique te transformait et te conférait un niveau de conscience différent ?

C’est ça, un niveau de conscience différent. Chacun a ses événements un peu compliqués qui font que d’une manière ou d’une autre, sur certains sujets, ils ont une vision différente, un niveau de conscience différé par rapport aux autres.

Après, pour moi l’image d’avancer à contre-sens n’est pas tant un truc d’être différent des autres. J’en ai un peu rien à foutre de ça…

On peut le comprendre comme « à contre-courant ».

Même pas à contre-courant. Ce n’est pas être différent des autres. Pour moi, l’image d’avancer à contre-sens, c’est juste qu’en fait quand t’as un événement qui est compliqué dans ta vie, à la fois tu t’enfuies de ce point-là, t’avances dans ta vie et t’essaies de te libérer de la souffrance, de la tristesse, de la douleur qu’a provoqué cet événement, et en même temps tu passes ta vie à essayer de te rappeler, de te souvenir et de ne pas laisser échapper ce qui te ramène à une personne que t’as perdue.

Même le terme de « deuil » est dégueulasse, ce n’est pas un truc que j’aime. Pour moi, il n’a aucun sens, mais le fait de perdre quelqu’un, c’est être constamment séparé. En permanence, de plus en plus, oublier. Oublier les souvenirs, le son de la voix, les moments passés ensemble… et en même temps tu passes ta vie à essayer de te rapprocher de ce moment, à essayer de te souvenir et de retrouver quelque-chose de cette période-là.

Tu es censé progresser dans ta vie, et en même temps tout te ramène à cet événement. Même les conséquences involontaires. Le fait d’être hypocondriaque, ben effectivement, je pense que quand tu perds un parent, tu as un peu plus d’anxiété. Tu as plein de conséquences qui te ramènent à ce truc-là, volontairement ou involontairement. Volontairement par « j’essaie de me rapprocher » et involontairement par toutes les conséquences que ça a eu sur ta vie.

Ce n’est pas tant le fait d’être différent des autres, ce n’est pas le propos.

Avoir traversé de telles épreuves t’a-t-il rendu peut-être plus sensible au monde qui t’entoure ?

Je ne sais pas trop. Je ne sais pas si je suis quelqu’un de sensible. Ça m’a rendu un peu plus observateur. J’ai l’impression de ressentir plus d’étrangeté en tout cas, de voir plus d’étrangeté dans les choses autour de moi. Tout me paraît beaucoup plus chelou maintenant. Mais je pense que c’est autant ça que le passage à l’âge adulte.

J’ai l’impression d’être plus surpris par des choses sur lesquelles les gens ne se posent pas trop de questions. Mais c’est aussi le truc d’être égocentrique, c’est de se poser des questions et d’être un peu tout le temps dans sa tête, d’être un peu trop introspectif. C’est un délire prétention et égoïste que de faire ça, pas forcément lié au deuil, enfin je n’en sais rien.

Ça ne m’a pas rendu plus sensible, peut-être à l’inverse d’ailleurs. Il y a certaines souffrances des gens, des tristesses – et c’est problématique hein, ce n’est pas normal – où il y aura ce truc de gradation. Genre « vous avez eu ça dans votre vie, relativisez un peu, vous ne savez pas ce que c’est que la vraie souffrance ». Ce qui n’a aucun sens, en vrai tout le monde a vécu des trucs horribles, tristes, difficiles dans sa vie. Chacun l’a ressenti à sa manière, il n’y a pas de gradation, il n’y a pas de classement des souffrances. Mais ça m’a rendu un peu plus distant peut-être.

Là c’est le succès, la tournée continue, cet été il y aura les festivals. Qu’est-ce que ça fait d’être parvenu à quelque-chose et d’avoir concrétisé ce projet, celui de vivre de sa musique ?

Je ne sais pas. Non, je ne me pose pas trop la question. Effectivement maintenant je vis de la musique et c’est un privilège absolu. Je suis un peu dans l’œil du cyclone, tu sors un album c’est cool, t’as tous les retours, les médias, les télés, les concerts, les gens. Moi, c’est un peu au jour le jour, donc je n’ai pas trop de recul sur la situation.

C’est cool, je suis content, mais voilà, moi j’aime bien la notion de travail. La notion de travail, quand c’est la musique, c’est trop bien. Moi c’est mon travail, c’est trop cool que ce soit mon métier.

En général, dans la vie, je ne suis surtout pas très satisfait. Il n’y a pas de moment où je suis content de ce que je viens de faire. Par exemple la Cigale, c’était fantastique, mais une demi-heure après j’étais redescendu et maintenant, quelle est la suite… La musique, les autres concerts. Juste, on continue, voilà.

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A propos de François ARMAND

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