Joan As Police Woman – “To Survive”

Gilet de sauvetage bien ficelé.

Sur la pochette de son dernier album, paru en juin dernier, Joan Wasser a un petit air de Virginia Woolf, le chignon en moins. On passera sur le nez, elles ont surtout en commun un penchant certain pour la mélancolie ainsi que le sens de l’indépendance. La comparaison s’arrête là : si l’écrivaine connut un destin tragique et mourut en Ophélie, Joan se dit inspirée par la vie et s’y laisse porter dans un souffle sophistiqué. Néanmoins, comme toute fan qui se respecte, si l’on écoute la rumeur qui dit qu’elle était la compagne de Jeff Buckley avant sa mort (par noyade, aussi, hélas), on se dit que le clin d’œil n’est finalement peut-être pas si anodin. Mais je m’égare…

Cela dit, la musique de Joan As Police Woman n’est pas faite pour se vautrer ni se complaire dans la déprime. Pas de bons sentiments, pas d’envolées lyriques, bien au contraire, alors que le plus souvent elle chante l’Autre et à l’Autre. Dans le texte : apprécier les petits bijoux de la vie, renoncer à trop d’efforts pour être soi-même, ne pas attendre d’être au bord de ses limites pour faire face, dire les choses au bon moment, oser, partir s’il le faut… Et si cela commence à devenir trop confortable (dans la mélancolie ou dans la simplicité, c’est selon), une petite rythmique pop-rock vient vous secouer au bord de la falaise. On a ici l’essentiel de la ballade, de la version douce à la petite décharge énergisante.

La belle dame est inspirée et très respectable : elle compose, chante avec maturité, joue de la guitare, du piano et du violon, rien que pour le plaisir de nos oreilles. Après la parution d’un EP très discret, on l’a découverte sur nos bonnes ondes avec « I Defy » et « Eternal Flame » tirés de l’album Real Life, qui porte bien son nom, et qui, bien qu’un peu ronronnant, était déjà très prometteur. Le deuxième album, To Survive (ben tiens !), est encore plus abouti musicalement, dans le style jazzy-bluesy-souly et tout aussi séduisant. Avec espoir et optimisme en bonus, donc.

Pour la peine, on ira de bon cœur l’écouter le 19 novembre à la Maroquinerie, histoire de voir si la magie opère aussi en live.

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A propos de Sarah DESPOISSE

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