Comme en 2023, c’est Werenoi qui est l’auteur de l’album le mieux vendu de l’année, la productivité de Jul n’a toujours pas diminuée, SCH pourrait avoir mis le point final à la saga JVLIVS, Booba est sorti de sa retraite sans prévenir tandis que Damso a proposé un projet surprise… Le constat factuel du cru 2024 mérite d’être assorti de quelques analyses et réflexions pour tenter d’en saisir les enjeux.

Si le rap français tutoie encore les sommets en termes de ventes et de streaming, poursuivant de fait son hégémonie, cette domination et ses ressorts sont à interroger. Derrière les records et les certifications, on discerne entre les lignes deux attitudes qui s’opposent, lesquelles sont davantage palpables pour les artistes les plus populaires. Conforter les certitudes de son audience ou prendre le risque de la surprendre ?

« C’est ça qu’ils veulent » dit Booba au début de Dolce Camara, sans forcément prévoir la résonance d’une affirmation en soi partiellement anodine. Cynisme, ironie ou éclair de lucidité ? Sûrement un peu des trois. Il n’empêche qu’il s’agit de l’un des titres phares de son album AD VITAM ÆTERNAM mais aussi de l’année. Stylistiquement, le morceau ne correspond pas aux carcans privilégiés pour faire un single de diamant (l’objectif avoué sans détour par beaucoup de protagonistes du game). Quand B2O renoue avec un égotrip rappé aux sonorités proches de sa période 2008 – 2012 (Marche ou Crève, Jour de Paye, Kalash), beaucoup préfèrent trouver une formule ou peaufiner une recette. Mais puisque le Duc est peut-être l’exception qui confirme la règle, qui sont en 2024 les têtes d’affiche d’une discipline qui continue de peser de tout son poids sur l’industrie musicale ? Passage en revue plus ou moins exhaustif et partiellement ordonné selon les dates de sorties.

Jul et PLK ont été les premiers mastodontes à dégainer dès le mois de janvier. Un album pour le Marseillais (seulement un mois et demi après le précédent La Route est longue), une mixtape conceptuelle pour le MC de Clamart.

Petit préambule, depuis bien longtemps la rationalité n’est plus le leitmotiv de l’appréciation d’un opus de Jul. Ultra prolifique, chaque année près d’une centaine de morceaux viennent s’ajouter à sa discographie. Dès lors, difficile d’aborder ses sorties comme le tout venant, le rappeur sait à la fois habituer son public à son omniprésence tout en continuant à créer l’événement. Il s’est installé dans la durée (on ne l’aurait certainement pas prédit) et son album Décennie est venu fêter ses dix ans de carrière, qui auront suffi à en faire le plus gros vendeur de l’histoire du rap français très loin devant ses rivaux, toutes époques confondues. Un paradoxe, quand l’humilité et une relative modestie font partie de ses marques de fabrique et ont largement favorisé son capital sympathie, jusqu’à faire baisser la garde de ses détracteurs de la première heure. Aussi, aujourd’hui, comme un pacte implicite entre l’artiste et ses auditeurs (sauf peut-être les membres les plus hardcore de la Team Jul), un tri s’impose. Dans une logique de flux, il y en a pour tous les goûts (au sens littéral, sans filtre et sans peur du mauvais) et pour toutes les oreilles. C’est ainsi que chaque année, se nichent des pistes intéressantes et d’autres plus attendues. 2024 ne fait pas exception et nous préférons faire ressortir quelques morceaux qui nous ont plu davantage que de donner un avis global, qui aurait qu’un intérêt relatif, sur les projets concernés. Paradoxe amusant, c’est presque un morceau de 2019 (une éternité !), Sous La Lune (sur l’album Rien 100 rien), qui a soulevé le plus d’enthousiasme à la faveur d’une vidéo virale avec Adèle Exarchopoulos. En trois albums (on ne compte même pas 13 Organisé 2), une tendance est très claire, c’est lorsqu’il recolle à un rap « classique », simple et épuré, que Jul nous parle le plus. En somme, quand il s’inscrit dans la tradition d’un hip-hop marseillais des origines, tendance Fonky Family. Par exemple, quand il utilise sa notoriété à la manière d’un passeur, pour faire le lien avec l’ancienne génération : on a logiquement aimé sur Décennie ses collaborations avec Rim’K (Avec Tonton) ou Le Rat Luciano et ZKR (TP dans le froid). On apprécie aussi sa mélancolie (« J’continuerai tant que ça me rend heureux ») sans effets sur No remords (Mise à jour) ou les sonorités plus discrètement festives d’Un heureux, un déçu (Inarrêtable).

De son côté, avec Chambre 140, PLK a une fois de plus fait preuve d’un marketing ingénieux pour dévoiler son nouveau projet. Découpé en trois parties, sa mixtape s’est dévoilée sur plusieurs semaines, lui permettant de truster l’actualité dans un paysage saturé. Sur la forme, PLK n’a pas bousculé le diagnostic à son égard, celui d’un rappeur complet et polyvalent capable de s’adapter aux modes mais aussi de renouer avec les fondamentaux, avec le rap de sa propre jeunesse. Des featurings poids lourds (Gazo, Jul, Hamza) et d’autres un peu plus audacieux (TIF, Vacra), des titres accrocheurs (Ça mène à rien, Onana), du rap plus brut (Dangereux, Periph) et du potentiel « classique » (Il pleut à Paris)… La recette PLK n’a pas réellement changé, mais elle reste incontestablement efficace. Est-ce un horizon durable ? C’est un autre débat et une question qui se posera pour plusieurs artistes cette année.

 Booba était censé en avoir terminé avec les albums, Ultra (2021) devait être la conclusion, la fin d’un récit dont il est le narrateur depuis toujours. Tout juste devait-il se limiter à balancer occasionnellement des morceaux, apparaître ponctuellement en featuring, accompagner les carrières de ses artistes et gérer ses différents business. Il est pourtant revenu sur sa décision à la faveur d’un disque surprise, AD VITAM ÆTERNAM. Situer qualitativement cet opus au sein de la discographie de celui qui constitue (et a vocation à le rester) selon nous le meilleur rappeur de l’histoire de l’hexagone nous intéresse moins que ce qu’il réussit avec. En l’occurrence, créer l’événement en annonçant le projet quelques jours à peine avant sa sortie, s’autoriser un format libre et sans calculs (tout juste onze morceaux dont plusieurs disponibles depuis quelques semaines et mois). Nous évoquions plus haut la force de Dolce Camara, qui lui a permis d’imposer une formule de hit qui n’est pas celle en vigueur. Comme sur Ultra, il en profite pour mettre en lumière et tenter de faire briller ses poulains, SDM évidemment, qui aura été l’un des hommes forts de l’année mais aussi USKY et Sicario. Autrement, c’est un projet court, plutôt qualitatif à la fois dispensable et agréable.

Pour une partie des auditeurs, Werenoi est un mystère, pour une autre un « Industry Plant » (un artiste dont le parcours est perçu comme ayant été artificiellement façonné par des acteurs de l’industrie musicale, plutôt que par un développement authentique et autonome). C’est en tout cas un rappeur qui a su brûler les étapes pour s’imposer quasi immédiatement en star, siéger aux sommets des charts et poser sa formule, tantôt en solo tantôt en featurings (on se l’arrache). Dans une stratégie parfaitement pensée, il a positionné ses sorties à deux temps forts de l’année, d’abord Pyramide en Février puis sa suite/réédition Pyramide 2 en octobre. En conviant à son banquet Damso, Aya Nakamura, Hamza, Gazo, PLK, SDM, il a livré un blockbuster d’une efficacité difficilement contestable (technique propre, toplines accrocheuses, sens de la formule non négligeable, écriture cohérente, jamais de fioritures) qui illustre à l’instant T, ce qui est attendu d’un « gros albums » de rap français, dans lequel une majorité de pistes peuvent se transformer en singles. C’est la limite et la force d’une démarche transparente : braquer l’industrie et prendre prématurément sa retraite. Redoutablement pensé, telle une étude de marché savamment orchestrée, il synthétise les tendances avec un savoir-faire indéniable, sans commettre de faute ni prendre de risques. Alors qu’il a déjà annoncé un nouveau projet pour 2025 et qu’un documentaire Netflix devrait lui être prochainement consacré, il a livré près d’une trentaine de titres parmi lesquels surnagent Pyramide (couplet redoutable de Damso), Téléphérique, Location, Alpha, La Famine ou encore Emelyne. En termes de rap « easy listening », Werenoi tient de fait, l’une des meilleures recettes de l’année. Disons même que ses différents atouts semblent paradoxalement sous-côtés, à l’heure où un certain nombre d’artistes ronronnent. À commencer par Heuss l’Enfoiré et Maes, poids lourds éphémères, tous deux en perte de vitesse et essoufflés (coincés dans des schémas désormais éculés) à qui l’auteur de Telegram a permis de connaître le succès le temps d’un single, Mélanine pour l’un, Cordillère pour l’autre.

Depuis plus de dix ans Lacrim est un protagoniste majeur du rap français, parfois inégal mais sans réelle équivalence, en termes de vécu, de charisme naturel, de personnalité. À l’image de son parcours de vie, sa carrière est accidentée, pas forcément commercialement mais assurément artistiquement. Solitaire, il n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est bien entouré, lorsqu’il fait partie de la bonne équipe. De fait, depuis qu’il a choisi,Oumar Samaké (Dinos, Dosseh) comme manager et qu’il a recommencé à travailler avec Kore , il est redevenu ce rappeur emblématique qui nous avait marqué à l’époque de Corleone, celui qu’on aurait aimé entendre tout du long. Peu importe le temps perdu et les regrets, après être revenu au top avec l’album Persona Non Grata (son meilleur projet), son nouvel opus, Veni Vidi Vici a permis d’enfoncer le clou. Sur de sa force et de sa proposition, celle d’un gangster partagé entre la rédemption et l’envie de monter de derniers coups, Lacrim alterne morceaux introspectifs (le sombre Adolfo Macias, le pudique Karim Z), bangers (Vrais salauds avec Gazo), plaisante zumba marseillaise (7.62 avec Alonzo) et rap old school (Khamzat Chimaev). Entre invités de qualités (Vacra, PLK ou encore le britannique Tion Wayne) et solos percutants, il est dans son élément au service d’une direction artistique taillée sur mesure. Fini l’egotrip mal débridé ou les sons ouverts incohérents (les horribles collaborations avec l’inénarrable GIMS) ! En prime, il a connu un engouement inattendu mais mérité sur No Lo Se, entraînant dans sa mélancolie, devenu un tube viral l’été dernier. À l’arrivée, comme Persona Non Grata trois ans plus tôt, Veni Vidi Vici est l’un des meilleurs albums de l’année.

Postulant sérieusement au titre de chef de file de la nouvelle génération après un premier album solo triomphant (Mélo) et un chouette blockbuster en commun avec Gazo (La Mélo est gangx), Tiakola a sorti BDLM Volume. 1 (Bienvenue dans le M). À l’heure où la frontière entre les formats est parfois parfois floue, il est venu honorer celui de la mixtape, en puisant son inspiration de l’autre côté de l’Atlantique et notamment des sonorités années 2000, avec lesquelles il a grandi et s’est construit. Dans une approche conviviale et fédératrice, il livre un projet généreux, réunissant beaucoup d’invités dont la joie d’être là est palpable, effaçant toute notion de calculs. Plaisir collectif à élaborer des morceaux, entre artistes confirmés (Hamza, Niska) et émergents (Genezio, La Mano 1.9, Jolagreen23), à créer ensemble, entre humeur festive et absence de formatage. Cet état d’esprit fait précisément l’unité et l’homogénéité d’un ensemble au sein duquel chacun aura ses préférences. Tiakola regarde à la fois derrière lui (l’héritage au sein duquel il a envie de s’inscrire), et devant, les possibilités multiples qui découlent de ses collaborations et explorations musicales. Sans déborder de passion (quelle soit positive ou négative), BDLM Volume. 1, est étonnant et revigorant.

Tandis que le monde ne jurait que par Tiakola à la rentrée automnale, c’est finalement SDM qui a pris l’ascendant avec son troisième album, ALVALM. Omniprésent en featurings tout au long de l’année (on le retrouve sur les projets de Jul, Booba, Werenoi, Lacrim, Tiakola, Green Montana, Uzi…), le rappeur de Clamart n’a cessé de monter en puissance en 2024. Après Ocho et Liens du 100, la superstar du 92i dernière génération a pris une envergure supplémentaire dans le paysage. À la facilité micro en main, tant pour rapper que basculer vers la chanson, déjà perceptible sur ses projets précédents, il a ajouté un soupçon d’intimité à sa proposition et des sonorités plus aventureuses (l’usage des guitares sur METALLICA). En ce sens, il a su conforter son statut, l’amplifier, tout en élargissant et étoffant quelque peu sa démarche. En dépit d’un beau casting d’invités, c’est en solo qu’il a le plus retenu l’attention, avec POUR ELLE, une relecture d’Il avait les mots de Sheryfa Luna et surtout CARTIER SANTOS. Cet incroyable tube brouillant la frontière entre rap et chant, douceur et douleur, sentiments profonds et superficiels, a soutenu l’album sur la durée tout en imposant une tonalité qui pourrait faire des émules.

Très attendu et finalement clivant, Gazo a moins surpris par le contenu de son premier album solo, Apocalypse, que la violence de certaines réactions négatives à son sujet. Teasé de longue date, annoncé par deux singles (POP dans une veine drill bouillante avec La Mano 1.9, Probation dans un style plus porteur), partiellement dévoilé lors d’une mini tournée de session d’écoutes… C’était l’un des événements de cette fin d’année. Nous étions d’ailleurs à la Listening Party qui s’est déroulée à Lyon, dans une ambiance déjà acquise, au cours de laquelle nous allions découvrir, entre autres, le fameux NANANI NANANA qui deviendrait dix jours plus tard, la locomotive massive de l’album. Comment expliquer le rejet d’une partie de l’auditoire rap ? Une fausse promesse liée au titre du projet et ses visuels (plus sombres que la tonalité dominante) ? Un goût assumé pour les incursions plus pop, loin de la violence des débuts ? Ou contrairement à KMT et DRILL FR, une dimension pour ouvertement formatée, tout du moins, plus consciemment ? De notre point de vue, Apocalypse est un bon blockbuster, complet à sa manière et bien pensé (le nombre de pistes, les équilibres choisis, la pluralité des featurings), avec les limites que cela comporte mais aussi la satisfaction de voir un artiste optimiser une formule qui n’a plus rien d’un hasard. Gazo est davantage une voix identifiable qu’un flow technique, meilleur mélodiste que rappeur, plus adroit pour délivrer des toplines entêtantes que sortir des punchlines marquantes, c’est un fait. Ce premier album ressemble à un best-of plus qu’à une évolution, perd un parfum de nouveauté pour poser quelques certitudes. Pour autant, doit-on bouder notre plaisir face à un exercice, qui dans sa démarche, remplit son contrat avec savoir-faire ? Notre réponse est négative.

Depuis dix ans, disons-le avec clarté, Damso ne s’est pas seulement imposé comme l’un des meilleurs rappeurs francophones, il a également élaboré l’une des discographies les plus intéressantes et cohérentes. Tandis que son ultime album BĒYĀH doit sortir le 30 mai 2025, il a donné par deux fois, de la matière pour patienter. D’abord fin août, avec VIEUX SONS, permettant de rendre accessible sur les plateformes des morceaux issus de son premier projet solo, Salle d’attente, de la mixtape Cosmos ou encore l’apprécié Comment faire un tube. Conscient de l’absence d’inédits, il avait prévu une deuxième salve pour la fin d’année. Ce qui devait être un petit EP pour l’automne s’est transformé en nouvel album, sobrement intitulé J’AI MENTI. Une parenthèse qui a les défauts de ses qualités. Damso ne se soucie plus des formats, des attentes ou des tendances, conscient que son aura seule peut suffire à créer l’événement. Mais cette liberté louable, peut aussi donner l’impression d’un artiste en roue libre, qui maîtrise moins qu’il ne le croit sa direction, voire qui peut tendre à régresser. S’il tente et expérimente, contrairement à QALF, son dessein semble plus opaque, il donne ainsi parfois l’impression de s’enfermer dans une posture artistique davantage que l’affirmation d’une démarche. J’AI MENTI. reste intéressant (il est trop doué pour se rater pleinement), dans l’optique d’une parenthèse en attendant plus ambitieux ou d’une petite mise en bouche avant le point final.

La direction à emprunter pour un artiste de talent est parfois un véritable casse-tête. Après une montée en puissance d’Imany à Stamina, il semblerait qu’Hiver à Paris ait déçu (ce n’est pas forcément notre cas) au moins une partie des fans de Dinos, au point qu’il ait pris en considération certaines remarques au moment de concevoir son dernier opus, Kintsugi. Passé du statut de « rappeur pour puristes » à celui de tête d’affiche, il semble avoir perdu en certitudes, partagé entre un désir d’élargir son socle d’auditeurs et contenter sa base. Ce dernier album véhicule quelque chose de paradoxal et la multiplicité des featurings traduit implicitement ces dilemmes. Il surprend en invitant sur le même morceau (D BLOCK AFRIQUE) les deux rookies les plus en vue de 2024, La Mano 1.9 et Jolagreen23, un peu moins lorsqu’il retrouve Hamza ou Tiakola. À vrai dire, on préfère nettement la deuxième moitié du projet, notamment Viral en duo avec OSO (vraie bonne intuition que d’inviter cette artiste) ou le superbe MERCURE RÉTROGRADE produit par Kore, au cours duquel il se livre en réussissant une belle mue mélodique. On aime également les collaborations avec Zamdane (INSECURE) et Lino (LE JOUR D’APRÈS). Au fil des écoutes, Kintsugi résonne moins comme une déception que l’esquisse de nouvelles routes à emprunter pour Dinos, qui à ce stade refuse de faire un choix, et se tient comme un bon album intermédiaire.

À venir – L’année 2024 du rap français dans le rétroviseur [2/4] : Le couronnement de SCH

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A propos de Vincent Nicolet

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