Il était une fois le rock’n’roll…Ce formidable élan d’émancipation vis à vis de la culture dominante (parfois répressive) pour les jeunesses occidentales de la 2ème moitié du 20ème siècle. Une contre-culture libératrice qui prit pour modèles des leaders aux parcours de vies époustouflants car il ne s’agissait rien moins à l’époque que de changer le monde, en un monde meilleur ! C’était un temps d’expériences vivantes inédites où tout devenait possible avec des représentations qui tenaient plus du happening que du show millimétré, de voyages introspectifs portés par des shamans transfigurés surfant sur des lignes de crête qui promettaient extase souvent, et danger parfois… La flamboyance de Little Richard, l’insolence de Jim Morrison, l’esthétique de Ziggy Bowie, la cruauté d’Alice Cooper, l’ambivalence de David Johansen, le magnétisme animal d’Iggy, la brutalité virile de Lemmy, le jusqu’au boutisme de Stiv Bators… Contre toute attente la Rock Star ultime existe toujours en 2022 et son nom est Michael Monroe ! Il est un humanoïde supra-vivant, une authentique légende qui n’a pourtant jamais connu le succès mainstream. il convient donc de réhabiliter Michael Monroe ici et maintenant et parachever ainsi le succès global qu’il a toujours mérité. Mais le business a ses raisons que la vérité ne comprend pas toujours…J’ai donc voulu savoir ce qui fait courir ce heros de rock’n’roll authentique à la conduite exemplaire dans le music business du 21ème siècle. Bienvenus en Finlande sur la tournée la plus folle de 2022 : Michael Monroe, ladies & gentlemen !
I Live Too Fast To Die Young…
Michael Monroe a raison de le préciser toute séance tenante (c’est aussi le titre de son nouvel album à paraitre en ce mois de juin) car il y a bien longtemps qu’il a lui-même dépassé le tristement célèbre club des 27. Il n’y a pas de fatalité à qui sait préserver le meilleur (en ne gardant que l’essentiel) du rock’n’roll Circus : Être le témoin privilégié et un passeur légitime d’une esthétique et d’une certaine vision du Rock, à fortiori au 21ème siècle. Mais comment fait-on pour y parvenir et comment fait-il lui pour être Michael Monroe 24h sur 24 ? Athlète de haut niveau au régime de forcené ou bien esthète frappé du syndrome de Peter Pan qui retarde par tous les moyens les affres du temps (car il fait à peu près 25 ans de moins que son âge réel) ? Beaucoup de questions me taraudent l’esprit quand je débarque un Jeudi d’Avril en Finlande, sur la terre d’origine du plus grand rocker méconnu de notre temps. Les chiens de traineau en Laponie seront pour une autre fois, aujourd’hui je suis en mission et j’ai bien l’intention de percer le mystère Michael Monroe ! Résilience et hyperconscience morale sont les fondements de la vision orthodoxe qu’il propose, à savoir celle d’un Rock purifié à mesure qu’il s’est débarrassé de toutes surcharges inutiles. Mais c’est aussi une volonté en acier trempée qui pousse Michael à toujours vouloir se surpasser pour amener ses nouveaux projets à la hauteur d’une intégrité personnelle de très haut niveau. Il est le genre de gars qui n’abandonne jamais et pour en avoir déjà discuté avec lui, l’intégrité selon Michael Monroe c’est ne rien concéder sur l’essentiel, à savoir sa vision d’un rock exigeant qui se doit de rester droit dans ses bottes et fidèle aux principes fondateurs ! Il a bien sûr tenté de percer sur le marché américain à plusieurs reprises. Après des années particulièrement houleuses (la fin tragique d’Hanoi Rocks, le lancement raté de sa carrière américaine en 1989, une rencontre infructueuse avec Steve Stevens, la perte de sa 1ère compagne à qui il rend hommage sur le nouvel album et la relance d’Hanoi Rocks qui a fini par produire une brouille terminale avec son co-fondateur Andy Mc Coy), Michael trouve refuge en 2010 dans un groupe qui portera néanmoins son propre nom. A partir de là il ne sera plus l’artiste solo entouré de mercenaires toujours différents. Michael Monroe devient un vrai groupe au casting 5 étoiles et qui fonctionne comme une pleine démocratie. Constitués de la meilleure assise possible du rock’n’roll (Karl Rockfist aux baguettes incendiaires et Sami Yaffa l’acolyte de toujours à la basse extraordinaire) et augmentés du guitariste songwriter américain Steve Conte (catalyseur entre autres choses d’une relance tout à fait crédible des New York Dolls), les Monroes sauvent le rock’n’roll depuis 12 ans déjà à grands coups d’albums essentiels et de concerts phénoménaux. Oui, ils sont aussi importants pour moi que les manifestes rock 70’s qui ont jadis contribué à changer la face du monde ! Je suis fan de Michael depuis l’âge de 16 ans, quand j’ai découvert Two Steps From The Move (le chef d’oeuvre d’Hanoi Rocks) dans la chambre d’ado de mon pote journaliste à Enfer Magazine et sosie de Bon Scott : Bruno Labati. Ce groupe incroyable (dont Michael était le frontman emblématique) avait réussi la synthèse de tous les courants glam et rock des années 70 avec une inventivité folle qui piochait jusque dans les swinging sixties au moment même où les protagonistes du nouveau Heavy Metal s’enfermaient tour à tour dans leurs particularismes. Hanoi avait vraiment tout pour réussir au plus haut niveau mais un accident malheureux qui impliqua le chanteur de Mötley Crüe (au volant et alcoolisé) couta la vie à son batteur Razzle et anéanti d’un coup tout espoir de conquête mondiale. Et c’est Guns & Roses qui remporta la timbale 3 ans après en employant les mêmes recettes… Axl Rose n’a jamais oublié l’influence majeure qu’Hanoi Rocks a exercé sur lui et son groupe. Slash est aussi l’invité spécial du nouvel album de Michael. L’objectif de ce road trip est de vous convaincre à votre tour de l’importance de Michael Monroe et pourquoi pas 40 ans après si nécessaire !
Mais revenons à Michael Monroe le groupe… 4 artificiers de la guitare lead s’y sont succédés depuis sa création : Todd Youth RIP, Ginger Wildheart, Dregen des Hellacopters/ Backyard Babies et Rich Jones des Black Halos (toujours en poste actuellement). La particularité des MONROES est que chacun peut amener son idée du moment qu’elle est meilleure que les autres. Un vrai team spirit démocratique qui apparente plus MM au Real de Madrid qu’au PSG aujourd’hui et qui doit beaucoup à la personnalité de son meneur de jeu.
Murder The Summer Of Love…
1969 est bien l’acte de naissance d’une musique énervée qui dissipa d’un coup net les écrans de fumée et autres vapeurs paix et amour de Woodstock. A cause du Vietnam, l’heure était à l’urgence et au réveil des consciences. Le groupe interprètera ce soir en exclusivité ce nouveau morceau qui ouvre le nouvel album et résume bien l’approche stylistique de MM : Une enveloppe certes punk’n’roll mais au son actualisé et structurée autour d’un pont mélodique qui offre déjà à Michael l’opportunité de monter au front avec un enthousiasme extatique et une diction anglophone parfaitement bilingue.
Loin d’entamer la détermination du combo, le Covid a quand même réussi à décaler le lancement de la tournée d’une semaine. A peine arrivé à Helsinki Rock City, je suis plongé à mon corps non défendant dans l’univers hyperactif d’un rock’n’roll band sur la route. Je suis accueilli chaleureusement par le groupe qui a été averti de ma venue depuis Paris, Sami Yaffa en particulier. Débonnaire de nature, cette autre légende du rock à une capacité à établir un contact immédiat que son statut de star de l’underground ne soupçonne pas… Il s’apprête par ailleurs à entamer une tournée solo qui doit démarrer à Paris quelques jours plus tard. Je me retrouve happé par le tournage d´un clip pour le 3ème single de l’album qui a lieu sur place, pratiquement au moment où j’arrive ! L’une des difficultés majeures d’un groupe international du monde réel (pas du méta verse) est de réunir ses membres quand ceux-ci viennent des 4 coins du monde : Les USA pour Steve, le Canada pour Rich, l’Espagne pour Sami et Karl et de faire converger tout ce beau monde vers Helsinki, leur quartier général pour les enregistrements et les répétitions d’avant tournées. Chaque minute de leurs temps impartis doit donc être optimisée (pour mieux passer à autre chose, selon Rich !). Entre photo session improvisée, tournage de plusieurs séquences extérieures et intérieures et balances d’avant concert, j’avoue être gâté et pas encore au bout de mes surprises… Hyperactif, Michael ne peut s’empêcher de grimper sur une façade extérieure et vient se positionner sur une gouttière d’aération. Perché tout là-haut (comme dans sa propre vie je crois) et vêtu de son habit de lumière, il incarne à cet instant le cool suprême de la rock star. Il y a ceux qui l’ont et les autres…
Pour les besoins de cette vidéo, le groupe au complet entame un french cancan post-moderne et bon enfant qu’auraient sans doute renié les danseuses du Moulin Rouge (et qui fait à minima office de séance body fit du jour ) mais qu’importe, je reste estomaqué par la spontanéité de ce tournage rendu possible par les techniques modernes de captation vidéo mais aussi par la volonté de ce groupe de rester le plus simple et naturel possible. Sous l’œil vigilant du directeur vidéo, les prises de vues semblent décidées au gré de l’imagination et de l’humeur du moment. En l’occurrence l’esprit jovial qui s’en dégage est parfaitement raccord avec le nouvel hymne fédérateur que sera à coup sûr « Everybody’s Nobody ». A l’intérieur on filme maintenant les scènes de faux live au Tavastia, LE club mythique de toute la scène rock finlandaise (et de l’histoire de Michael Monroe en particulier).
Karl Rockfist exige de jouer pour de vrai pour plus de spontanéité. Steve Conte est branché lui aussi et ponctue son acting de petites touches de guitares exactement comme Keith Richards l’aurait fait à sa place… Sami Yaffa et Rich Jones surjouent leurs partitions face caméra ce qui conforte la cohésion visuelle de leur rock’n’roll band, et son authenticité aussi.
Vient ensuite le soundcheck (les balances du concert en français) impressionnant de cohésion, de mise en place et de discipline. Michael commande en douceur, nul besoin pour lui de hausser le ton puisque tout le monde l’écoute ! Au menu « Soul Surrender », « Junk Planet », « MurderThe Summer of Love », « Oriental Beat » et surtout tous ces moments suspendus de connections internes au groupe que le public ne voit pas : Un riff de « St Anger » par-ci (Metallica), un bend de « Run to the Hills » par-là (Iron Maiden) et le riff du morceau titre Motörhead par Sami ! La question de la place accordée à Jan Stenfors aka Nasty Suicide (l’autre membre historique d’Hanoi Rocks invité spécial du groupe au concert de ce soir) est posée à 5 et Steve assure qu’il accordera le maximum de liberté à Nasty au gré de ses envies de sorte de garder le maximum de spontanéité au moment.
Du coup Michael répète par 3 fois le solo de saxophone de « Oriental Beat » (sax et rock à haute énergie ? Oui c’est possible et comment !) soutenu par tout le groupe mais pendant les 10 secondes de sa durée uniquement. Nous avons appris récemment que Nasty était atteint d’un cancer des os et qu’il avait déjà entamé des séances de chimiothérapie mais rien n’y paraitra ce soir, bien au contraire ! Il règne au sein de ce groupe un esprit confraternel et une bienveillance non feinte distillée par Michael lui-même. Lui est totalement impliqué mais d’un commandement toujours souple et discret. A ce moment-là je me dis que j’aimerai bien m’amuser comme eux quand je suis au boulot ! Il y aura aussi « You Crucified Me » (un extrait de l’album Demolition 23 dont la réédition est prévue sur le label de Little Steven plus tard cette année) avec un clin d’oeil appuyé au groupe Police au niveau du pont. Moi je suis sur une autre planète depuis 2 heures maintenant (pas junk du tout, en vérité studieuse et appliquée vous l’aurez compris…) et je mesure pleinement la chance d’être là, au coeur de l’action de mon rock’n’roll band de cœur.
All Fighter…
Les 5 mecs qui montent sur scène après une courte introduction façon western spaghetti forment un bloc compact tendu vers un seul et même objectif : Vous envoyer des étoiles dans la tête et des décharges dans les jambes ! Michael Monroe l’unique blond de la bande cristallise à lui seul toutes les interactions : Il éructe, harangue, culbute, grand écarte, tournoie au bout de 3 minutes de concert chrono ! Vous vous souvenez du moment où la puissance frontale du rock’n’roll vous a hypnotisé pour la 1ère fois ? C’est précisément ce que je ressens à chaque prestation de Michael Monroe. il a une manière bien à lui d’attirer l’attention par mille et une astuces et autres combines visuelles. Une joie communicative aussi, qui aide à nous souvenir de l’enfant qu’on a été et qu’on restera toujours.
Il y a dans cet art du spectacle vivant une tradition venue des troubadours et des années de galère aussi, quand Michael, Sami et Nasty étaient SDF à Stockholm alors qu’un Mc Coy plus malin que les trois autres dormaient bien au chaud chez sa girlfriend du moment… Et l’hiver Scandinave est froid ! Ce chemin de croix à la dure a forgé les caractères et tracé le destin de vies entières dédiées au rock’n’roll. En 1h15 de show et une quinzaine de chansons, Michael Monroe vous essore nerveusement autant qu’il vous exalte mentalement parlant. On assiste réellement à un show de rock’n’roll de haute volée éxécuté par les champions du genre !
Japonais, Autrichien, Polonais, locaux et moi-même attestent du pouvoir de polarisation de Michael qui attire à ses concerts un public fanatisé venu du monde entier. Après le concert j’ai l’occasion de discuter un peu avec Nasty Suicide dont les premiers mots consistent à s’enquérir de la situation politique de notre pays… « Alors c’est comment Macron/ Le Pen ? » me lance t’il alors qu’il vient juste d’apprendre que je suis français. Nous sommes certes à 3 jours de l’élection reine en France mais tout de même, que ce finlandais membre honoraire de la dynastie Hanoi ( et pharmacien de son état depuis 20 ans ) s’intéresse à ce point à l’état de la démocratie en France…Il se dit même inquiet de la montée du populisme dans notre pays et moi je trouve ça magnifique !
Tout ce beau monde se dirige ensuite à pied à l’hôtel Scandic de Michael pour une séance d’autographes et de selfies improvisée où chacun des fans présents obtiendra ce qu’il souhaite de l’idole. « N’approche pas trop près quand même ! » lance Michael à un fan polonais très entreprenant. Pour des raisons de Covid, je note que les interactions sont plus limitées que d’usage. Il y a cette jeune fan en chaise roulante installée au 1er rang pendant le concert qui se fait photographier entre les 2 membres historiques d’Hanoi Rocks présents. C’est bien sûr du boulot pour Michael mais il s’exécute volontiers car il sait pertinemment qu’il doit tout à ses fans et peu aux media généralistes (à part The Voice en Finlande dont il est juré depuis 2015).
No Guilt…
Moi qui ai souvent du mal à émerger le matin, 5 heures de sommeil me suffisent aujourd’hui pour attaquer dans la bonne humeur ma 2ème journée au pays des Monroes ! Après un petit déjeuner copieux, je pars rapidement faire des emplettes chez Music Hunter, le temple du rock underground à Helsinki : 3 rangées complètes de CD’s et 3 cartons entiers de vinyles sont dédiés à Hanoi Rocks et Michael Monroe. Je sais que c’est unique au monde donc je m’acquitte sans problème de 200 € de mémorabilia en livres, tour books, cd et vinyles à la gloire de mon héros national du jour !
Perdu en pleine cambrousse finlandaise, le show d’aujourd’hui a lieu dans un SPA à Ikaalinen. Mais pas de ceux qu’on peut connaitre en France non, il s’agit d’un véritable complexe incluant bars, restaurants, cinéma, salle de jeu et une salle omnisports (en tous points identique à nos gymnases municipaux) qui fera office de salle de concert ce soir. Arrivé tôt sur place je croise Lacu Lahtinen (le batteur de Michael et dans la version revisitée d’Hanoi Rock de 1999 à 2008, sur le point de partir lui aussi en tournée avec le groupe suédois Crashdïet) qui n’est pas là par hasard. Michael lui a en effet demandé de venir car Karl Rockfist était incertain pour le concert du soir (il devait embarquer sur une tournée Danzig décalée d’une semaine elle aussi). Car c’est aussi ça le rock’n’roll : Des ajustements avec des contraintes qui peuvent survenir à tout moment jusqu’à la dernière minute…Le contraire d’un long fleuve tranquille (pour le coup on s’en doutait un peu) ! Il me confie au passage qu’il vient d’accueillir chez lui à Tampere une famille ukrainienne et que Michael les invite tous au concert ce soir. C’est marrant de constater à quel point l’actualité peut nous rattraper même sur des missions de terrain purement rock’n’roll !
Dearly Departed…
Je m’aperçois que je reconnais dorénavant la présence de MM à l’odeur de son parfum…C’est alors que le grand moment de mon rocktrip se produit quand Michael me demande de le suivre dans ce vestiaire qui fait office de loge pour un jour, qu’il ferme la porte pour être OKLM et surtout me faire découvrir en exclusivité le contenu intégral de I Live Too Fast To Die Young ! Il tient absolument à recueillir l’avis préalable de son fan français numéro uno. Il va s’en suivre un moment incroyable de connexion entre l’artiste et votre serviteur, il ira même jusqu’à demander à son chauffeur un peu bavard de la fermer pour que je n’en perde pas une miette ! Après 40 ans de rock’n’roll c’est fou de constater à quel point Michael Monroe est toujours aussi excité par sa musique : Son visage se déforme à vue d’œil à l’écoute de tel solo de guitare, son corps se tord sur tel arrangement et ses mains s’animent pour ponctuer toutes les rythmiques qui sortent maintenant de son enceinte Bluetooth, tous potards numériques poussés à fond ! Je dois rester moi-même concentré car MM vit réellement plus vite que les autres et exige par son comportement que vous le suiviez et au même rythme que lui, s’il vous plait ! Ses yeux sont en contacts permanents avec la moindre de mes réactions. Sans entrer dans le contenu exhaustif de l’album, je constate qu’il coche cette fois toutes les cases d’un nouveau succès voué à étendre obligatoirement la notoriété actuelle de Michael. De l’attendu parfaitement maitrisé et du surprenant aussi, comme par exemple cet hommage vibrant à sa 1ère femme Jude Wilder, décédée il y a une vingtaine d’années. L’ambiance jusqu’alors joviale se fait plus plombée à l’écoute de ce dernier titre du disque aux arrangements somptueux et signés Sami Yaffa. Restée dans les tiroirs pendant toutes ces années, Michael m’explique qu’il n’aurait jamais pu enregistrer cette chanson plus tôt parce que c’était encore trop émotionnel pour lui. Mais au final cette porte n’est pas restée fermée très longtemps… MM ne cesse d’aller et venir dans le couloir pour aller chercher toutes sortes de trucs, il semble taraudé à l’idée d’avoir oublié quelque chose tout en se refaisant les ongles, en picorant dans une assiette vegan et en s’aspergeant de laque en quantité un peu déraisonnable. De sorte qu’au final je n’ai pas diné avec Michael Monroe mais à côté de Michael Monroe ! Puis il me demande avec une grande politesse de quitter la loge 30 minutes exactement avant le début du show sans que j’aie pu réellement percer le mystère Michael Monroe. Il a un côté mec revenu de tout avec un enthousiasme totalement enfantin dès qu’il s’agit de sa musique, doublé d’une détermination à vouloir conquérir de nouveaux fans à la force du poignet, sur la route, à l’ancienne quoi ! Le mois de Juin sera riche en occasions de voir Michael Monroe avec un planning de concerts chargé partout en Europe (1ères parties d’Alice Cooper en Allemagne, de Guns & Roses à Londres et pleins de festivals d’été dont le Hellfest pour la 1ère fois de son histoire)
L’ambiance du vestiaire d’à côté ( celui de Steve, Rich, Sami et Karl ) est beaucoup plus détendue avec vin rouge, bières et victuailles à volonté sur la table. Sami me parle de ses amis français et du documentaire sur Johnny qui vient de sortir sur Netflix ( un mec complètement barré ! dixit Mr. Yaffa ) et Rich pense que Plastic « ça plane pour moi » Bertrand est français…Il me confie que le groupe cherche toujours à faire différent à chaque nouvel album, parce que se répéter ad vitam aeternam serait d’un ennui vraiment mortel. Cette fois une attention particulière a été porté à la mise en son de l’album, puissante et bénéficiant d’une profondeur de champs tout à fait étonnante. J’aborde avec Sami la question de la 1ère partie d’Alice Cooper et il se dit impressionné à l’idée même de rencontrer Alice en personne, au moins autant que je le suis vis à vis de lui aujourd’hui. J’évoque enfin avec Karl la prochaine date française du groupe au Hellfest, 30 minutes chronos à l’heure du déjeuner. « Peu importe, ce sera In and Out ! » me répond t’il. Autant vous dire tout de suite qu’il faut vous attendre à une attaque en règle de votre système nerveux le 25 Juin à midi 15 précises sur la Main Stage 1 !
Young Drunks & Old Alcoholics…
En définitive ce SPA au milieu de nulle part me semble être plus un prétexte à picoler qu’à détoxer, j’en veux pour preuve le coefficient d’alcoolémie de l’audience du soir… Il faut préciser que le concert est annoncé à 23h30 et il parait que c’est un horaire tout à fait normal en Finlande pour les concerts ayant lieu les Vendredi et Samedi soirs. Un gendre pas si idéal que ça me trouve beau et m’introduit directement auprès de sa belle-mère très ouverte selon lui ( clin d’oeil complice à l’appui ! ). Je m’étonne de cette manière un peu cavalière et pas vraiment raccord avec les mœurs réputés strictes de ce pays réglementé du grand nord mais qu’importe, on est Vendredi soir et c’est l’heure du Michael Monroe show… A peine monté sur scène, Steve Conte se prend les pieds dans le tapis et chute lourdement sur la main droite. Je vois du sang couler et j’imagine le pire pour la suite des opérations mais ce sera plus de peur que de mal car au final, il pourra poursuivre le concert comme si de rien n’était. Flamboyant comme toujours, Michael prend encore 5 secondes de son temps précieux pour dévoiler ses nouvelles chaussettes Advengers made in D.C pendu comme à son habitude sur une rampe de light. Est-ce une référence directe à une citation Hanoi Rocks reprise dans le dernier film de la franchise ? Quoiqu’il en soit, l’audience du soir s’en trouve toute retournée !
Ce voyage au pays des Monroes aura tenu toutes ses promesses, à savoir que le rock’n’roll gagne toujours au final quand il est pratiqué avec le maximum d’intégrité possible. A titre personnel il me laisse le souvenir indélébile de rencontres humaines fortes, au-delà de mes propres espérances. Malgré la fatigue accumulée, le retour au bercail de ce trip sensationnel (une journée complète : la 3ème !) passera crème avec du bon son MM dans les oreilles et des étoiles plein la tête… Et surtout n’oubliez jamais que supporter Michael Monroe en 2022 c’est aussi défendre une cause magnifique : Celle des derniers représentants bien vivants d’un âge d’or du rock’n’roll !
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(Texte et photos d’Emmanuel Ascher que vous pourrez retrouver sur son site perso https://itsarocklife.wordpress.com/
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