Le 21 juillet prochain, l’Autre distribution sortira en France le premier album d’Ilaria Graziano et Francesco Forni, « From Bedlam to Lenane ». Si le duo est à ce jour peu connu dans l’Hexagone, gageons que leur tournée européenne, démarrée début juin en Tchéquie, changera la donne. En attendant, dans leur pays natal, l’Italie, il connait un beau succès. Acclamé par la critique, le quotidien La Repubblica voit en ce premier album réalisé en 2012, « l’un des plus beaux disques des cinq dernières années. » Lors des MArteAwards 2012, « From Bedlam to Lenane » récolte un Marteawards dans la catégorie « meilleur disque » ; puis apparait sur quelques B.O de films transalpins, dont « L’arte della felicità », très beau film d’animation d’Alessandro Rak. Le troisième opus du duo napolitain devrait, selon le calendrier, sortir dans la péninsule en mars 2016.
Le duo, qui rappelle celui d’Isobel Campbell & Mark Lanegan, se forme à Naples en 2003. La chanteuse intègre alors Rainbow 4et, où office un certain Francesco Forni. Chacun a déjà bien roulé sa bosse. Ilaria, sa chance, c’est le milieu de l’anime japonais qui lui l’offrira la même année. Par l’intermédiaire de Yoshio Nakatani du label Chiara Sun Music, elle rencontre une pointure des bandes originales d’anime : la compositrice, Yōko Kanno. A ses côtés, sous le pseudo Ila, la jeune napolitaine travaille sur des anime cultes : la série des « Ghost in the shell, Stand Alone Complex O.S.T », « Cowboy Bebop » aux côtés de Seatbelts, qu’elle retrouve sur l’album « Tank! THE! BEST! » – et « Wolf’s Rain ». Yōko Kanno regroupera ce travail en 2011 sur la compilation « Cyber Bicci » (Victor Entertainement).
C’est à nouveau sur des bandes originales – de films cette fois – qu’Ilaria pose sa voix cristalline. Sur « The girl from Nagasaki » de Michel Comte, en duo avec Marianne Faithfull et sur « Ashura » de Yojiro Takita. Forni, lui aussi, compose pour le cinéma et le théâtre. Pour « Les conséquences de l’amour » de Paolo Sorrentino et sur « Santos » de Roberto Saviano. Guitariste, auteur-compositeur, chanteur, Forni a plus d’une corde à son arc. Son expérience la plus marquante, c’est au théâtre qu’il la doit, parce qu’il faut se donner à 100 % et que « tu n’es pas seulement guitariste, (…) pas seulement chanteur, (…) tu fais partie d’un spectacle. » (1)
A eux deux, le duo crée une belle synergie de sensibilités et de références. Pour elle, ça va « du Velvet à Billy Holiday, d’Edith Piaf aux Led Zep, (…) de Diamanda Galas à Nick Cave, [en passant par les incontournables de la protest song] Leonard Cohen, Bob Dylan, [ceux de la folk ] Tim Buckley, Nick Drake ; [enfin le tableau ne serait pas complet sans de la country, et son représentant le plus marquant ] Johnny Cash. Sans oublier, [ajoute-t-elle] son partenaire, Francesco Forni. » (2) Pour lui, « David Gilmour, Bob Dylan, Ry Cooder, Led Zeppelin, Django Reinhardt, Jimi Hendrix et tous les bluesmen de l’époque Muddy Waters. » (3)
Pas étonnant, au vu de ces références, que Graziano / Forni fasse dans une folk classieuse, teintée d’influences blues, jazz manouche, swing, tango. Des arrangements à l’interprétation, tout est ciselé dans ce « From Bedlam to Lenane » qui réunit des compositions originales du duo et des classiques, à l’image de « Volver Volver », « Cancion Mixteca » ou « La Tarantella del Gargano ». Des ballades introspectives et mélancoliques qui nous font voyager de Naples au Mexique, de la route 66 à Buenos Aires.
Profond et lumineux, intimiste et intemporel, « From Bedlam to Lenane » est un indispensable à écouter en toute saison.
> Site officiel
(1), in article Flavio Brighenti, La Repubblica, 6 décembre 2013
(2), in article Flavio Brighenti, La Repubblica, 6 décembre 2013
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