Après avoir joué dans des appartements, des musées, des bars, des cabines téléphoniques, des monte-charges ou des bataclans, Jonathan Morali et ses amis ont donc investi l’Olympia pour une soirée mémorable. SIZE MATTERS : le bonhomme en a d’ailleurs fait quelques cauchemars ces dernières semaines, « dans mes rêves vous étiez moins nombreux… « . Ce type ne sait même pas qu’il est un génie et que son album Brotherocean est de loin le meilleur sorti l’an dernier (le 30 août pour être exact). Cherchez-le dans les top-lists 2010…. cherchez bien…..
Une première partie fort sympathique (Bot’ox) mais qui faisait un peu toile de jute à côté de la dentelle de Bruges de SM me passa au-dessus de la tête pour des raisons malheureusement extramusicales : j’essayais désespérément de me coller des bouchons dans les oreilles et de comprendre le sinueux raisonnement qui poussa un membre de Bot’ox à planter l’apostrophe au milieu de leur nom (Nirv’ana, Bea’tles, Cla’sh, J’am …..). Enfin pendant que je renommais ainsi la quasi totalité de l’histoire du Rock en malaxant nerveusement mes petites boules de cire, Bot’ox transforma la salle en gigantesque rave party, où finalement on aurait plutôt pris le parti de ne pas danser. Une basse métronomique, un duo préposé aux machines qui pourrait rappeler Daft Punk si Daft Punk jouait sans casques, un batteur qui moulina non-stop dans le plus pur style Octopus et un guitariste dont on a cru un moment qu’il allait chanter mais non….. Le tout formant un rouleau compresseur parfois hypnotique et finalement convaincant.
Pause interminable, qui me permit en un coup d’oeil panoramique de repérer dans la salle quelques têtes connues : mais à part ma femme, assise à côté de moi, rien de notable. Sauf une dame d’un certain âge, peut-être octogénaire, dont on apprendra plus tard qu’elle n’est pas là tout à fait par hasard. Bon alors là, Syd Matters est arrivé et pour être sincère, j’ai zappé la grand-mère sans me douter qu’on allait bientôt reparler d’elle….. AU MICRO !!!!!
Morali et sa bande nous offrirent près de deux heures d’un live qui convoqua les anges, tutoya les cimes, frôla, non, caressa le sublime à plusieurs reprises. La totalité de Brotherocean (UN CHEF D’OEUVRE) et une masse de pépites des précédents albums. Certes le son était parfois un peu saturé mais grâce à mes boules, un filtre décomposa et recomposa toute la magie Syd Mattersienne for my ears only. On pourrait tout citer (MORALI EST UN GENIE) mais contentons-nous de dire que I Might Float en apesanteur fit passer un frisson dans la salle, que To All of You sonna comme un classique, d’ailleurs c’est un CLASSIQUE, qu’Obstacles m’arracha une larme, et quand s’élevèrent les premières notes d’Everything Else, ce fut comme les prémices amoureuses, on sut très vite qu’on allait prendre notre pied.
Entre deux chansons, Jonathan nous présenta ses grands-parents, c’est alors que je vis ma petite dame lever les bras et applaudir son GENIE de petit-fils. On eut droit aussi à de la flûte traversière sur deux ou trois morceaux, et là, je me dis : pas vraiment du genre à former un groupe à la va-vite, le Jojo, des musiciens en osmose parfaite, changeant parfois d’instru comme on change de liquette, un vrai groupe, jusqu’au moment (MAGIQUE) où trois batteurs firent trembler Hadrian’s Wall et chavirer les cœurs de bonheur. En rappel festif et ému (si ému qu’il en perdit son couplet), Black and White Eyes, du premier album, A Whisper and a Sigh, comme pour boucler la boucle et rappeler que la pop selon Syd Matters, c’est la mélodie avant tout, et qu’une bonne mélodie brille par sa simplicité. Et que la simplicité engendre de temps à autre la grâce.
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