Oscillant ardemment entre dark ambient, musique concrète et classique, l’artiste belge Kreng (de son vrai nom Pepijn Caudron) revient en ce début d’année avec un album magnifique tout autant qu’endeuillé : The Summoner. Une pépite dans un cœur noir !

En quelques albums seulement, Kreng est parvenu à imposer son style unique à grand renfort de samples posés sur des ambiances et textures des plus lourdes. Que ce soit sur l’album L’Autopsie Phénoménale de Dieu (2009) ou bien encore sur le vibrant et énigmatique Grimoire (2011), Kreng s’impose comme l’un des compositeurs les plus géniaux et excitants de ces dernières années pour peu que l’on soit sensible aux ambiances angoissantes et délétères.

(c) Nathalie Tabury & Louis Louis

(c) Nathalie Tabury & Louis Louis

Édité par le label Miasmah (à qui l’on doit entre autres les belles découvertes que sont B/B/SJuv ou bien encore Kaboom Karavan), Kreng déploie une œuvre cohérente et terriblement visuelle. Il n’est à ce titre pas étonnant qu’il collabore avec une compagnie de théâtre, Abattoir Fermé, dont il compose la bande sonore depuis maintenant quelques années (Works for Abattoir Fermé 2007-2011).

The Summoner Kreng

Dans The Summoner, Kreng poursuit sa réflexion et nous propose une nouvelle fois une bande originale parfaite pour un film d’horreur. Exit pourtant les samples et autres clins d’œil, ici il est question de mort, le rapport à cette dernière s’effectuant de manière bien plus frontale qu’auparavant puisque les six morceaux qui composent l’album s’articulent autour des phases de deuil.

Si les quatre premiers morceaux lorgnent du côté de la musique atonale pour cordes d’Anton Webern ou bien encore des envolées anxiogènes de György Ligeti, le dernier morceau, Acceptance propose quant à lui une ouverture plus calme et apaisée avec son piano rassurant et ses rythmiques aquatiques. Posé au milieu comme une véritable rotule de l’album, The Summoning déploie sur plus de 15 minutes des nappes d’orgues synthétiques, de violons et autres chœurs discrets, quand tout explose dans le capharnaüm du groupe de doom metal Amenra venu en guest ajouter, entre autres, ses guitares sursaturées.

Nous ne pouvons que vous conseiller la découverte de cet artiste hors-norme qui vous fera, on l’espère, dresser quelques poils.

MIAlp030_outersleeve    Kreng, The Summoning (Miasmah) le 10 février 2015.

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A propos de Alban Orsini

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