Les ailes du plaisir
Pour la plupart, la notion d’envol est à prendre au sens propre. La performance est toujours poussée au maximum et particulièrement innovante, tant en groupe qu’individuellement. On a l’impression que rien ne pourra les arrêter dans la recherche de l’extrême, de la prise de risques et du frisson, sentiment renforcé par leur intrépide jeunesse.
Cette année, la vingtième promotion du CNAC a bénéficié de la double contribution d’un chorégraphe, Jean-Claude Gallotta, et d’un metteur en scène, Georges Lavaudant. La base est toujours très personnelle, puisque les élèves proposent eux-mêmes leurs enchaînements techniques, et usent de leur polyvalence (musique, danse, chant, théâtre, image) pour concevoir la trame de leur spectacle, dont le déroulement se produit en apparente autonomie. L’apport de ces deux grands noms de la scène vient compléter l’esthétisme de l’ensemble, en renforçant les références pluridisciplinaires des tableaux.
Ainsi, la version 2009 est très cinématographique, avec notamment un travail sur la lumière particulièrement approfondi et une bande-son à la Wax Tailor, constituée d’extraits juxtaposés de dialogues de cinéma, d’émissions de radio, de phrases sorties de leur contexte. Avec pour effet un double ancrage à la fois dans l’imaginaire et dans la réalité contemporaine, mais surtout la présence d’une toile de fond drôlement absurde : chacun peut ainsi faire sa propre lecture du spectacle, accessible à tous publics et à différents degrés. Car c’est aussi ce qui définit le nouveau cirque : un hommage au cirque traditionnel dans sa version démocratique et dans la recherche du plaisir à l’état brut. C’est épatant, drôle, poétique et plein de clins d’œil, chacun s’en émerveille et retrouve en quelque sorte une âme d’enfant dans la pureté des émotions traversées. Et toujours, la proximité avec les artistes et leurs corps mis à jour dans l’effort, qui ne sont pas infaillibles, ce qui accentue encore l’émotion ressentie face à une incroyable humilité qui se fait rare de nos jours.
« Le fil de fer de Gipsy est le symbole de la vie : on se fixe une ligne mais il faut sans cesse faire des rattrapes pour garder son équilibre et, quoi qu’on fasse, on avance dans la fragilité. » Alexis GRUSS, Rêver les yeux ouverts
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