L’avantage de choisir la vie comme concept de spectacle, c’est que cela offre un champ d’action plutôt large… Dans une atmosphère de drame farcesque, la Compagnie Les 7 doigts de la main commence « La Vie » par la mort, en délimitant le propos autour du thème du purgatoire amené par un Monsieur Loyal en habit blanc et maquillage diabolique, marquant l’ambivalence de la fête à venir. Public et artistes, nous sommes tous morts et nous sommes réunis là dans ce Magic Mirror pour faire le bilan. Soit.
Le premier tableau commence fort avec un acrobate faussement paraplégique qui se démène avec des jambes inertes au son de « Samouraï » de Shurik’n. L’idée est gonflée, voire de mauvais goût, mais l’interprète s’avère doué et charismatique. Néanmoins, le volume sonore ne parvient pas à compenser le manque de créativité dans l’enchaînement des figures et l’attention est rapidement détournée de la scène à la musique. Raté.
La trame entière du spectacle se résume bien à cela : de l’énergie et de l’audace vite étouffées par des propositions artistiques inabouties, un manque d’unité et d’émotion, une exagération du show pour coller au sujet ou un humour franchement graveleux. Soit le côté déjanté n’est pas assez assumé, soit il perce avec violence ou dérange, comme par exemple le numéro de la trapéziste schizophrène alors que le personnage est hilarant dans le quatuor de tango. Idem pour la parodie du film « Ghost », très drôle jusqu’à l’issue en forme phallique sur le tour du potier. Lourd.
Soyons francs, le rire gras n’a jamais tué personne et il est parfois salutaire. Les clowneries sont d’ailleurs portées par une troupe généreuse dont le talent est flagrant dans les portés acrobatiques notamment, qui vont crescendo au fur et à mesure de la représentation. Mais la tension dramatique reste bancale, oscillant de la surenchère festive au glauque hôpital, et laisse une impression globale de fourre-tout brouillon. Il est probable que la forme du cabaret-cirque soit très limitative dans ce contexte où l’on tente à tout prix de trouver une cohérence artistique à l’aide d’un fil conducteur-prétexte juxtaposé à des numéros sans lien évident au départ. Maladroit.
LA VIE – Les 7 doigts de la main from marion bellin on Vimeo.
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