© Tous droits réservés. Culturopoing.com est un site intégralement bénévole (Association de loi 1901) et respecte les droits d’auteur, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos visibles sur le site ne sont là qu’à titre illustratif, non dans un but d’exploitation commerciale et ne sont pas la propriété de Culturopoing. Néanmoins, si une photographie avait malgré tout échappé à notre contrôle, elle sera de fait enlevée immédiatement. Nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur – anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe.
Merci de contacter Bruno Piszczorowicz (lebornu@hotmail.com) ou Olivier Rossignot (culturopoingcinema@gmail.com).
08
Jan
2010
"L’immédiat", Camille Boitel – Théâtre de la Cité Internationale
Catastrophe ambiante –
Le monde s’écroule et on se retrouve dans le décor. Bric, broc, tables à repasser, casseroles, vieux bahut, table bancale, tabouret bancal, chaise bancale, rien n’y font les échelles et autres escabeaux, tout part à vau-l’eau et on s’accommode de guingois. Ranger, oublier, mettre la tête sous le sable ou dans l’armoire. Courir pour échapper, fuir, mais où ? Chanter, siffler, haleter, rêver, résister dans l’instant à l’oppression continuelle. Si le tapis n’est pas volant, il glissera…
A la croisée du cirque, du théâtre de rue et de la danse, Camille Boitel tourne en dérision tragique la condition humaine et pousse un cri d’agitation. Six artistes occupent un espace qui déborde de toutes parts, à la mesure des thèmes évoqués : perte des repères spatio-temporels, course du quotidien, quête identitaire, appauvrissement des ressources naturelles, faim, soif, inégalités sociales, évaporation des rêves… Avec une question implicite redondante : comment trouver le bonheur dans ce chaos, sinon en s’amusant du pire de chaque situation ? La cruauté du réalisme dérange, mais heureusement le rire de l’absurde fuse et ouvre une échappatoire. Sous les débris, les sifflets des cotillons retentissent au signal de la vie.
Malice et ingéniosité signent ce spectacle frénétique qui dose avec justesse effets visuels et messages engagés. Un certain côté bricolé séduit par la sympathie qui s’en dégage, à l’image de l’énergie revendicatrice de la troupe qui n’en fait pas des tonnes. La candeur du mime et les trouvailles astucieuses se suffisent à elles-mêmes pour insuffler spontanéité et espoir.
A voir au Théâtre de la Cité Internationale jusqu’au 31 janvier